Situé au cœur du village, le presbytère n’était plus très utilisé et servait de lieu de dépôt pour la paroisse et accueillait occasionnellement des personnes de passage pour une nuit, notamment des pèlerins en route pour Saint- Jacques de Compostelle.
Pendant la période où eurent lieu des chantiers d’insertion pour restaurer l’abbaye de la Clarté-Dieu, des jeunes y furent également hébergés. Au cours de l’été 2014, des premiers travaux débutèrent : tout d’abord, il fallut vider les lieux. Du grenier aux différentes salles du bâtiment, ce sont des monceaux de vieilleries qu’il a fallu évacuer. Une fois les pièces vidées, fin 2015, ce fut l’arrachage des tapisseries qui recouvraient les murs.
Sur les conseils des Compagnons bâtisseurs, les jeunes commencèrent à intervenir. « Nous nous sommes alors rapprochés de la Communauté de communes du Pays de Racan, pour définir le rôle de chacun, puisque c’est elle qui a la compétence enfance-jeunesse » précise Bruno Dupont, adjoint au maire de Saint-Paterne-Racan, en charge des bâtiments et des travaux. Une convention a donc été signée entre la commune et la CCPR.
En juillet 2016, les travaux de réaménagement commencèrent sérieusement. Si des parties furent réservées aux adolescents, futurs utilisateurs du local, des artisans intervinrent pour l’électricité et le sol qui était recouvert d’une vieille moquette qui dissimulait un beau parquet. Ce parquet fut rénové et vitrifié et fait la fierté des élus. Les employés communaux ont aussi participé à l’amélioration du local et « à la mise en sécurité de l’extérieur en posant un garde-fou tout au long de la rivière » comme l’a fait remarquer Jean-Pierre Poupée, maire de la commune. C’est Bruno Dupont qui assura le suivi du chantier.
Mais alors, quel rôle ont joué les jeunes dans les travaux de leur local ?
C’est Nathalie Le Tellier, animatrice coordinatrice du dispositif jeunesse de la CCPR, qui explique leur implication. « Avec les animateurs, Quentin, Jennifer et Stéphanie, nous avons commencé avec eux par rechercher quel genre de décor leur plairait pour chacune des salles de l’étage. Vous pouvez constater que contrairement à ce que l’on aurait pu penser, les jeunes ont des goûts très classiques mais aussi très tendances actuelles : du beige, des nuances de gris, du bleu canard… Une fois ces choix établis, ils ont été mis sur facebook pour que la majorité des jeunes puisse les voir. Un vote a été organisé et c’est le choix de la majorité qui a été retenu pour chaque salle. Les différents choix ont été notés et on a formé un cahier référence. Sous notre conduite, ils ont nettoyé les murs, les ont peints. »
Un aperçu des différentes salles
À quel moment se sont réalisés les travaux ?
« Une vingtaine de jeunes s’est investie pendant les vacances ou les mercredis et samedis. »
Un superbe meuble sert de rangement aux jeux de société et attire le regard. « C’est une de nos réalisations avec des planches d’armoire et des palettes. Nous avons un autre projet, réaliser un meuble télé avec des caisses de pommes. »
Qui finance ces travaux ?
Bruno Dupont indique que « les travaux sont financés à la fois par la commune et par la CCPR » et, Nathalie Le Telleir ajoute : « Nous avons reçu une subvention de 1500 € de la CAF pour l’achat de mobilier et de fournitures. »
D’où viennent les jeunes qui fréquentent ce local ?
« Essentiellement de Saint-Christophe et de Saint-Paterne. Mais pendant les vacances, l’accueil se fait une semaine sur 2 à Neuvy-le-Roi et l’autre semaine à Saint-Paterne. En période scolaire, c’est le mercredi de 14 h à 18 h.»
Comment sont assurés les déplacements ?
« En utilisant les minibus de la CCPR. Les parents doivent inscrire leurs enfants pour que les animateurs connaissent le nombre de jeunes à transporter. Les accueils sont ouverts à tous les jeunes de la CCPR de 11 à 17 ans.»
Quelles activités proposez-vous aux adolescents ?
« Le local est avant tout un lieu d’accueil avec différents espaces mis à disposition. Les ados y trouvent des jeux de société, des jeux vidéos, un billard, des loisirs créatifs. On les invite à participer aux nombreuses animations que nous mettons en place : ateliers cuisine, jeux extérieurs, activités autour de l’image… Nous sommes là aussi pour les aider dans leurs projets personnels ou quand ils sont un peu plus âgés, sur des projets associatifs. Ce que nous souhaitons c’est de les voir investir les lieux et créer, comme nous l’avons commencé, notre mobilier. Bien sûr, nous serons obligés d’en acheter mais, quand ils le créent eux-mêmes, il se dégage une grande fierté. On doit reconnaître que l’appropriation des lieux est en train de se mettre en place. On peut déjà dire que notre pari est réussi. »
Et, avant que l’entretien ne soit clos, Nathalie ajoute en confidence : « Avec Baptiste, à la CCPR, nous avons décidé de nous pencher sur les problèmes de mobilité sur le territoire. Nous aurons donc l’occasion d’en reparler plus tard. »
Tout au long de cet échange, Ludovic Gaignard, chargé du multimédia, était présent car il est aussi très impliqué auprès des jeunes du secteur.
Espérons que ce local devienne un vrai centre de vie au cœur du village et que les familles n’hésitent pas à aller tout simplement faire un petit tour dans le parc et flâner le long de la rivière.