Mercredi après-midi, la Maison des Écritures avait investi la salle de réunion de la bibliothèque pour présenter un livre et en lire des extraits. L’originalité de cette lecture résidait dans le fait que le livre choisi vient d’être réalisé par des apprenants et des personnes étrangères pris en charge par des bénévoles de la Maison des Écritures et est l’aboutissement d’un projet conduit par Anne Bouin.
Comment est né ce projet ?
Les bénévoles de la MDE ont été formés pour lutter contre l’illettrisme afin d’aider des personnes en grande difficulté au niveau de la lecture et de l’écrit, les apprenants, à retrouver un niveau leur permettant de pouvoir retrouver une certaine autonomie. Les aides apportées peuvent aussi permettre à des personnes étrangères de se familiariser avec le français oral et écrit afin de mieux s’intégrer dans la région.
En général, les cours sont individuels ou en duo éventuellement. L’idée qui a germé dans l’esprit des enseignants bénévoles était de réunir leurs apprenants en ateliers d’écriture poétique pour réaliser ensemble une petite œuvre qui serait le fruit du travail de chacun. Mais, pour mener à bien un tel projet, il faut des moyens. Le projet fut présenté à la DRAC qui a décidé de le soutenir et une subvention a donc été accordée. Il ne restait plus qu’à concrétiser le projet.
La naissance du livre
Une première difficulté a été de réunir les 7 apprenants : problèmes d’horaires, de disponibilité et de la diversité des nationalités. Aussi, c’est seul ou en duo qu’ils ont été pris en charge par Anne Bouin qui, pour les amener à s’exprimer librement, leur a proposé des thèmes simples liés à l’enfance : la nature, la cuisine, la famille, tout ce qui pouvait éveiller des souvenirs.
Comme ils ne maîtrisent pas encore suffisamment l’écriture, Anne a retranscrit mot pour mot ce que chacun lui a dit sans fioriture et du fond du cœur, sous forme de textes poétiques.
Une fois tous les textes mis sur le papier, elle leur a demandé de les illustrer avec un pinceau et de l’encre de Chine. « Pour Xinxin, la Chinoise, le travail était simple car elle maîtrisait parfaitement la technique mais pour André, le Sarthois, cela a été plus compliqué. Son trait malhabile a donné malgré tout une reproduction d’une marmite (son texte était lié à la cuisine) parfaitement réussie» confie Anne Bouin.
La finalisation du projet
C’est devant une douzaine de personnes parmi lesquelles se trouvaient Xinxin Chen, la Chinoise, et Cléonice Candida da Silva, la Brésilienne, que le livre fut présenté dans l’espace de la bibliothèque, ce qui est un beau symbole. Quelques textes lus à haute voix montrèrent la qualité du travail fourni et valorisèrent ces adultes qui n’hésitent pas à pousser la porte de la MDE afin de progresser dans le maniement de la langue française qu’elle soit la langue d’origine ou une langue étrangère.
Pour terminer cette sympathique manifestation, un petit goûter préparé par Cléonice qui « adore cuisiner » a permis des échanges chaleureux. Cléonice, heureuse d’avoir découvert la bibliothèque a pris rendez-vous pour y revenir le lendemain.
Bravo aux bénévoles mais aussi à tous les apprenants pour le travail effectué et la réussite qui en découle !