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21 octobre 2018 7 21 /10 /octobre /2018 16:15
Une salle bien remplie pour suivre le périple des deux voyageurs
Une salle bien remplie pour suivre le périple des deux voyageurs

Une salle bien remplie pour suivre le périple des deux voyageurs

Vendredi soir, c’est au multimédia de Saint-Paterne-Racan, que l’association christophorienne Histoire et Patrimoine avait convié ses adhérents et son fidèle public pour sa seconde et ultime conférence de l’année. Pourquoi avoir choisi Saint-Paterne ? Pour deux raisons : plusieurs adhérents de l’association demeurent à Saint-Paterne et l’un des personnages qui sera présenté au cours de la soirée était un Saint-Paternois.

Lorsque le président, Philippe Larus prit la parole, la salle était bien remplie ce qui montrait une nouvelle fois combien les manifestations proposées par Histoire & Patrimoine sont appréciées. Avant que ne commence la conférence, Philippe remercia toutes les personnes de leur présence et eut un mot en particulier pour M. Jean-Pierre Poupée, présent dans la salle, qui a mis gracieusement la salle à disposition de l’association. Il adressa aussi des remerciements à 5 étudiants de l’Université de Bretagne qui, sollicités pour traduire en français un livre du début du XXe siècle écrit en américain et dont les conférenciers avaient eu besoin pour leurs recherches avaient répondu favorablement et inscrit ce travail comme projet dans leur cursus universitaire. L’une des étudiantes, Coralie, était parmi le public.

Petit discours du président avant la conférence

Petit discours du président avant la conférence

Comment est venue cette idée de conférence sur ce sujet ?

Claudie Mirault, l’une des quatre conférenciers qui intervinrent ce soir-là, présenta le déroulement de la conférence. Tous les 4 avaient été très investis dans le travail fait par l’association sur la Grande Guerre. Grâce à eux, 18 nouveaux noms de soldats de Saint-Christophe ont été retrouvés et ajoutés à la liste des morts pour la France déjà connus, dans ce conflit très meurtrier. Elle précisa alors que Félix, l’un des personnages qui sera évoqué au cours de la première partie, fut un des enfants morts pour la France.

Le second voyageur, René, n’est pas mort à la guerre, mais sa tombe qui se trouve dans un carré réservé à la famille Le More, dans le cimetière de Saint-Paterne-Racan, a interpellé les conférenciers.

Ces deux jeunes hommes ont participé au début du XXe siècle à des voyages peu communs pour l’époque. On peut penser que ces deux familles qui se sont peut-être connues, devaient appartenir à un milieu fortuné.

Présentation de la soirée par Claudie Mirault

La conférence

1ère partie : Félix Desmousseaux de Givré par Brigitte et David Bonneau-Doyen

Félix est originaire de Normandie. Il a une sœur Louise plus jeune que lui. Ils perdent leurs parents alors qu’ils sont encore très jeunes et sont adoptés par leur oncle, Émilien, frère de leur père et son épouse, Marie-Louise. Ils viennent alors s’installer à Saint-Christophe, à La Perrine. Il fait ses études dans des écoles, collèges et lycées privés. C’est à Arcueil qu’il débuta ses voyages et il y prit goût. Avec son école, en 1898, il participa à la 24e caravane d’Arcueil. Élève studieux, il obtient son baccalauréat en 1905 et devient docteur en droit en 1909 mais en 1913, il arrête les plaidoiries. Avec 7 autres personnes, ils vont organiser un voyage en Asie centrale, voyage qui durera 2 mois. Pendant ce voyage, un de ses amis d’enfance, André Piégu, originaire de Bueil-en-Touraine, qui deviendra maire de Bueil, est à ses côtés. Ils partent le 20 juillet 1907 de la gare du Nord à Paris. Ce voyage leur fera découvrir Pétersbourg, Moscou, Nijni-Novgorod, Kazan, Samara, Orenbourg, Tackent, Samarkand, Boukhara, Bakou,Tiflis, et enfin, Constantinople. Le 4 septembre, c’est le départ pour la France à bord de l’Orient express. Le trajet, long de 3094 km durera 5 jours. Il relatera son voyage dans un livre grâce aux notes prises durant son périple.

Après la déclaration de guerre, en 1914, il est affecté au 1er corps étranger, au dépôt de Lyon. C’est en septembre 1914, dans les tranchées en Haute Alsace, que Félix, alors lieutenant, découvrit la violence des combats. C’est dans la nuit du 22 au 23 septembre 1915 dans la tranchée de Limagne, pendant qu’il surveillait les travaux d’approche des Allemands, qu’une balle le frappa en pleine poitrine. Grièvement blessé, il décédera le 25 septembre. Il avait 33 ans.

Brigitte et David lors de l'exposé sur Félix Desmousseaux de Givré

Brigitte et David lors de l'exposé sur Félix Desmousseaux de Givré

2ème partie : René Le More par Claudie et Michel Mirault

René Le More est né en 1886, à La Fougeraie, sur la commune de Saint-Paterne-Racan. La propriété étant plus proche de Brèches, c’est dans cette commune que sa naissance fut déclarée. De constitution jugée fragile, il fut exempté de service militaire lors du conseil de révision à Neuvy-le-Roi en 1906.

L’année précédente, en 1905, il avait effectué un voyage  en Afrique. Alger, la blanche, et ce continent mystérieux, l’avaient fasciné et il s’était promis d’y retourner avec en rêve, la traversée du Sahara en aéroplane. Après les quelques exploits réalisés par Blériot et les succès rencontrés par les meetings aériens, René Le More comprend l’intérêt présenté par ce nouveau mode de transport et nourrit l’espoir d’ouvrir une voie nouvelle plus courte que celles de l’Afrique Occidentale.

Mais, en attendant, il décide de créer une liaison entre Alger à Tombouctou dans le but de renforcer la défense de l’Algérie et des possessions environnantes et de favoriser les ravitaillements et le commerce.

Pour que ce projet ambitieux réussisse, René Le More décida de se rendre sur place et de jalonner sa route. Le 12 octobre 1910, il prend le train à Saint-Paterne, direction Marseille. Là, il prend le bateau pour Alger où il rencontrera le général Maurice Bailloud qui est le beau-père de Félix Desmousseaux de Givré et qui lui remettra des laissez-passer qui lui seront bien utiles. Deux Américains rencontrés à l’hôtel lui confieront un appareil photo qui lui permit de prendre de nombreux clichés témoignages de son parcours. Il envisage un trajet direct pour Tombouctou. Au cours de son périple, il fera des haltes plus ou moins longues pour se reposer, se ravitailler et adapter son équipage au trajet à parcourir. Il traversera les villes de Laghouat, Ghardaïa, El Golea, In Salah, Motylinski, Kidal, Gao et enfin Tombouctou où il restera du 15 mars au 23 juillet. C’est à cette date qu’il prendra le chemin du retour avec une halte à Gao pour chasser l’hippopotame. Il arriva à Alger le 23 décembre 1912 après avoir survécu aux nombreux dangers qui émaillèrent son voyage et celui de ses compagnons : serpents, ver de Guinée, hippopotames, Razzous, fièvres, manque d’eau, températures extrêmes… Son exploit fut relaté longuement dans la presse et il écrivit un livre « D’Alger à Tombouctou » grâce aux nombreuses notes dont il avait rempli des carnets. Suite à ce voyage, il fut nommé par le gouvernement commis de 4e classe des affaires indigènes. C’est avec ce titre qu’il embarqua le 25 décembre 1912, à Bordeaux, sur le paquebot des chargeurs réunis. Sa mission sur le continent africain était de préparer une nouvelle exploitation vers le Tchad. Son périple prendra fin au Gabon, au « Pays de Bonzou », le 2 octobre 1913. « L’Indépendant de Mostaganem » annoncera qu’il a été tué au cours d’une chasse à l’éléphant. Mais, d’autres accusent les fièvres de son décès. Cette imprécision ouvrit la porte à quelques rumeurs selon lesquelles René Le More aurait été victime des anthropophages qui sévissaient dans cette région appelée « Niam Niam » ! Son corps n’a jamais été rapatrié. Il avait 26 ans.

Quelques documents sur l'expédition de René Le More
Quelques documents sur l'expédition de René Le More
Quelques documents sur l'expédition de René Le More

Quelques documents sur l'expédition de René Le More

L’après conférence

Après les nombreux applaudissements qui ponctuèrent ces deux exposés particulièrement intéressants et les réponses aux questionnements de certaines personnes concernant quelques points particuliers sur les périples exceptionnels pour l’époque, Philippe Larus invita tous les participants à se retrouver au fond de la salle pour partager le verre de l’amitié et poursuivre les discussions. Tous les adhérents, à jour de leur cotisation 2018, purent retirer la plaquette contenant les deux sujets traités au cours de la soirée, sujets augmentés de quelques documents supplémentaires.

Applaudissements nourris et Claudie répondant aux questions du public
Applaudissements nourris et Claudie répondant aux questions du public

Applaudissements nourris et Claudie répondant aux questions du public

Moment de convivialité pour terminer la soirée
Moment de convivialité pour terminer la soirée
Moment de convivialité pour terminer la soirée

Moment de convivialité pour terminer la soirée

Encore une fois, l’association « Histoire & Patrimoine » a prouvé le sérieux de son travail et la compétence de ses membres quant aux recherches effectuées pour fournir des documents les plus précis possibles pour illustrer des sujets plus ou moins connus concernant Saint-Christophe et les communes environnantes.

Les conférenciers et à droite, Coralie la traductrice

Les conférenciers et à droite, Coralie la traductrice

Pratique

Pour les personnes intéressées par l’association, contact : Philippe Larus : 02 47 29 33 18

Mail de l’association : histoire.patrimoine37@laposte.net

Site : http://histoire-patrimoine.jimdo.com

Date de la prochaine assemblée générale : samedi 15 décembre, 17 h, salle socioculturelle Le Foyer à Saint-Christophe-sur-le-Nais

Couverture de la nouvelle plaquette

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Présentation du village

Bienvenue à Saint-Christophe-sur-le-Nais

L'histoire de St Christophe commence aux environs de l'an mil. A cette époque, les seigneurs d'Alluye y établissent une forteresse (motte féodale) visible dans l'enceinte du cimetière. Au XIe ou XIIe siècle, un donjon en pierres est alors construit et ses ruines témoignent de l'histoire du village.

 

Ce dépliant, disponible en mairie, permet de visiter la cité et de découvrir le riche passé de notre commune.
Ci-dessous, le coeur du village, la place Jehan d'Alluye.
 


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