Après les annulations successives des animations proposées par l’association Histoire et Patrimoine, vendredi soir, l’association avait enfin pu présentée la conférence de Thierry Albert-de Rycke, programmée initialement pour le 26 mars. Ce sont donc 60 personnes munies de leur passe sanitaire qui se sont retrouvées dans la salle socioculturelle, le Foyer, pour assister à cette très intéressante et instructive conférence sur « Les faïences de Saint-Christophe et de Tours ».
Un bel auditoire
Philippe Larus, président de l’association, ouvrit la séance devant un public masqué, normes sanitaires respectées ! Il remercia toutes les personnes qui s’étaient déplacées et la municipalité pour la mise à disposition de la salle. Il souhaita la bienvenue à tous ceux qui découvraient cette belle salle.
Ce fut pour lui l’occasion de parler de la semaine des 20 ans de l’association et du riche programme prévu pour cette semaine.
« Mais, ce soir, vous êtes ici pour mieux connaître le passé artisanal de notre commune. L’association, au travers des recherches de Lionel, Fabrice et Guy, avait déjà travaillé sur ce sujet. Thierry, ce soir, a axé sa présentation sur les faïences de Saint-Christophe et de Tours qui sont, comme vous le verrez, indissociables ! » Après ces paroles, il laissa la place au conférencier.
Thierry, au pupitre, secondé par Jean pour le déroulement du diaporama, précisa que sa « causerie » se composait de 3 parties : l’historique et la fabrication des faïences, les faïences de Saint-Christophe et Tours, les faïences de Nevers.
L’historique et la fabrication des faïences
Les premières faïences apparurent en Irak au 9ème siècle puis en Égypte, en Italie,…. C’est la vile italienne de Faenza qui donna le nom de faïence pour les objets en céramique que l’on appelait aussi majolique. La France adopta le mot « faïence » pour la céramique. Les premières faïenceries de France apparurent à Nevers à la fin du XVIe siècle car la terre présentait des similitudes avec celle d’Italie.
Puis, à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle, les plus grosses faïenceries se développèrent.
La terre utilisée pour les faïences est l’argile qui peut être de différentes couleurs. Ceux qui travaillaient la terre pouvaient être appelés de façon imagée, des « patouilleaux » ce qui laisse deviner le travail exécuté avec les pieds. Au début, il n’existait que 5 couleurs obtenues avec le cobalt (bleu), manganèse (jaune), cuivre (vert), antimoine (noir) et le fer (rouge) mais cette couleur n’était pas vraiment fiable ! À noter, le bleu de Saint-Christophe était plus foncé que celui de Rouen.
Jean et Thierry
Les faïences de Saint-Christophe et Tours
Les premières faïenceries s’installèrent à Saint-Christophe à la fin du XVIIe siècle. Il y avait alors 3 potiers, le plus important étant Pierre Épron. Avec ses frères, il créa une association : Faïencerie de la Chartrie. En 1738, ils signèrent un bail pour la ferme de Saint-Gilles. L’année suivante, Pierre Épron acheta la maison du Dauphin.
Avec Guerche, en 1740, pour lutter contre la concurrence, il demande la régularisation de sa faïencerie afin de créer la faïencerie de Saint-Christophe. Refus. En 1742, nouvelle demande pour simple autorisation. Réponse favorable pour des faïences communes (cul noir) et faïences fines (qui ne vont pas au feu). Ces faïences sont de meilleure qualité que celles de Nevers !
Le 20-06-1745, coup d’accélérateur de la faïencerie. Mathurin Épron cède une partie de ses terres de la Chartrie et va s’installer à Tours avec un atelier à Saint-Pierre-des-Corps.
À cette époque, un jeune faïencier, Jean Loiseau, souhaite s’installer à Saint-Christophe mais personne ne veut de concurrent. Il part s’installer à Malicorne dans la Sarthe (le Maine d’alors) où la faïencerie tourne encore !
À Tours, Mathurin Épron est nommé « officier de bourgeoisie » Avec Cerf, l’entente fut de courte durée.
Il tenta de fabriquer des faïences fines à Tours et à Saint-Christophe mais, leur faïencerie fine gêne le développement des faïences fines d’Angleterre.
Après la signature du traité de Libre-échange avec l’Angleterre, en 1786, le déclin des Faïenceries de Saint-Christophe et de Tours s’amorça. Malgré la concurrence des faïences fines anglaises un certain niveau d’activités se poursuivit sous Napoléon avant de s’éteindre définitivement.
Les faïences de Nevers
Il existe beaucoup de similitudes entre les faïences de Saint-Christophe et celles de Nevers. Les faïenciers avaient fait leur apprentissage à Nevers. Le sable utilisé dans la préparation de la terre vient de Nevers car, c’était le meilleur ! Notre conférencier a quelques doutes sur quelques faïences exposées au musée de Nevers sur la provenance de quelques-unes. Alors, Nevers ou Saint-Christophe ? Saurez-vous faire la différence ?
Après cette brillante et intéressante prestation, Thierry, beaucoup plus détendu, s’est prêté au jeu des questions-réponses. Le public, conquis par le conférencier, lui adressèrent plusieurs questions mais, certains n’hésitèrent pas à lui faire part de quelques connaissances ou anecdotes liées aux faïences de Saint-Christophe. Ce beau sujet, présenté sous un angle totalement nouveau, a conquis le public qui le remercia par une véritable ovation.
Cette présentation fut dédiée par le conférencier, à Guy Bodeven, membre du CA de l’association qui l’avait initié et lui avait donné l’envie d’en savoir plus sur cet artisanat disparu. !
Peut-être que, dans quelques temps, les différents travaux réalisés sur ce thème seront regroupés dans une nouvelle publication de l’association ! À voir…
La semaine des 20 ans d'Histoire et Patrimoine
Si vous êtes intéressé(s) par le repas de clôture, inscrivez-vous avant le 8 novembre à :
davidbd@orange.fr ou hp.scsln@gmail.com ou au 02 47 29 37 31
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