Mardi soir, l’ancienne mairie de Saint-Paterne accueillait une quinzaine de personnes venues se renseigner sur la création d’une AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) sur le territoire.
Cette réunion a été initiée par Benjamin Petithomme, président de l’AMAP de l’Escotais, pour que les producteurs qui intègrent cette association puissent se faire connaître, présenter leur parcours et leurs productions. Et, c’est Loïc Macé, membre du CA, qui mena la réunion.
Pourquoi cette AMAP en voie de création a-t-elle déjà un conseil d’administration ?
C’est Maud Pichol, la trésorière, qui répond : « Le rôle de l’AMAP c’est d’aider au maximum le producteur qui souhaite s’installer et la rejoindre. Celui-ci saura combien nous avons d’adhérents et pourra ainsi caler sa production pour éviter de la perte. »
Gwenaëlle Pambouc, membre du CA ajouta : « Le producteur qui nous rejoint, comme notre maraîcher, Benjamin Pousin, a besoin d’au moins 2 mois pour commencer à produire. Nous nous occupons de toute la partie externe à la production. Pendant cette période préliminaire, il n’a à s’occuper que de son jardin, travailler la terre, semer et récolter. »
Loïc, qui avait fait partie de l’AMAP « Au fil du Long », a su faire une présentation très complète du rôle que peut jouer une AMAP pour permettre aux « agriculteurs-paysans » de vivre correctement de leur travail.
Petit historique sur l’histoire des AMAP
Les premières AMAP se sont créées au Japon où des mères de famille se sont aperçues qu’elles donnaient de la nourriture polluée à leurs enfants. Ce fut la découverte de l’agriculture « bio ». Ce concept fit des émules au Canada, aux USA et une réflexion commença à voir le jour en Europe. Cette évolution répondait à un besoin de manger sain et bon. C’est en 2000 que s’est créée en France la première AMAP. Cela a entraîné la mise en place d’une charte et d’un engagement entre les producteurs et les Amapiens.
Ramenons ces généralités au cas concret de Benjamin, notre maraîcher. Benjamin va s’installer. Grâce à l’AMAP, sa production va être fonction du nombre de personnes inscrites. Ces personnes, grâce à la charte et au partenariat entre consommateurs et producteurs, vont payer les légumes au prix réel de la production. Le paiement se faisant en amont est un soutien efficace pour le producteur et une certitude pour le consommateur d’avoir, tout au long de l’année, son panier de légumes bios et de saison sans intermédiaire. Ce système permet au producteur de vivre de son travail.
L’AMAP est un acte militant, un soutien aux petits paysans sur le local. Dans la problématique de reprises de terres, l’AMAP aide à la reprise de petites structures. Son souhait serait de voir s’installer un maraîcher par commune qui pourrait nourrir le village !
Notre but, c’est de changer la donne en créant du lien avec les paysans loin de la grande surface !
Les membres du CA : de droite à gauche : Benjamin Petithomme, Anaël Fey, Loïc Macé, Maud Pichol et Gwenaëlle Pambouc
Ces généralités achevées, chaque producteur comptant faire partie de l’AMAP de l’Escotais se présenta.
Benjamin Pousin, maraîcher « Les jardins de la Fontaine ».
Je suis arrivé à Saint-Paterne il y a un an. Je me demandais « Comment aller sur des circuits courts sans intermédiaire ? » l’AMAP m’a apporté la solution. Je suis en conversion bio et je propose 3 tailles de panier avec une livraison chaque semaine. Le contrat engage le consommateur sur environ 45 semaines par an. Suivant les saisons, plus de 45 variétés de légumes sont cultivées. Je travaille mon sol manuellement, pas de tracteur. Les adhérents peuvent venir voir le jardin sans problème.
Damien Enizan, paysan-boulanger, Chemillé-sur-Dême
J’étais chef de chantier et je construisais des routes et des ponts en Afrique et ailleurs, loin de mes valeurs. Ma mère, agricultrice arrivant à la retraite, je décide de tout plaquer et de m’installer sur une partie de ses terres.
Je contacte un boulanger et j’entame ma reconversion professionnelle avec des stages au Pays Basque. Le métier m’a tout de suite plu. J’ai passé mes diplômes avec succès et j’obtiens le sésame pour m’installer « paysan-boulanger ».
Actuellement, je suis en conversion bio pour encore deux ans (2023). Je me suis donc lancé dans la culture de céréales anciennes avec un intérêt particulier pour les blés : blés, petit épeautre, sarrasin, seigle, tournesol pour les graines. J’ai quelques transformations à apporter à la ferme où je vais installer un moulin et un four (il va arriver fin février). Je souhaitais acquérir une autonomie complète du grain au pain !
Je m’engage à faire une tournée de pain une fois par semaine pour l’AMAP. J’envisage de proposer 5 types de pains.
Mon projet a été soutenu par l’AMAP.
Audrey Boudrot, paysanne-meunière
J’ai rejoint mon conjoint sur la ferme. Comme Damien, je me suis lancée dans la culture des céréales pour faire différentes farines qui sont vendues en sacs de 1, 2, 5 kg. Une partie de ces farines sert à la préparation de pâtes sèches ou fraîches. Avec Damien, nous avons convenu que, s’il lui arrivait de manquer de farines, je pourrais le dépanner mais, moi, il n’est pas question que je fasse du pain.
Pour moi, les ventes se feraient chaque trimestre pour la farine. Pour les produits phares comme les pâtes fraîches, ce serait toutes les semaines. Et, pour les autres produits, les laps de temps seraient différents.
Christophe Garenne, herboriste à Bueil-en-Touraine
Je suis installé à Bueil depuis 3 mois. Je me suis lancé dans la culture de plantes aromatiques et médicinales et aussi de celles que l’on nomme « les simples », le tout en culture « bio ».
J’ai un terrain de 4 000 m² travaillé à la main mais que dans un proche avenir je compte travailler par traction animale.
Mon but, c’est de proposer en 2022, des tisanes classiques mais aussi avec des mélanges élaborés. 80% des plantes que je cultive sont pérennes et les 20% restants sont annuelles. En 2023, je pense pouvoir proposer des élixirs et autres « remèdes naturels » pour soulager les petits maux du quotidien.
Ces quatre producteurs sont d’ores et déjà prêts à intégrer l’AMAP de l’Escotais. Les responsables sont en contact avec d’autres producteurs locaux pour apporter une plus grande diversité dans les produits (fruits, fromages, savons, …).
Les personnes intéressées peuvent prendre contact avec le président, Benjamin Petithomme, qui les mettra en relation avec les producteurs.
Mail : petinobi@gmail.com
Les producteurs :de droite à gauche : Damien Enizan, Audrey Boudrot, Benjamin Pousin et Christophe Garenne
Conseil d’administration de l’AMAP de l’Escotais :
Président : Benjamin Petithomme
Trésorière : Maud Pichol
Secrétaire : Anaël Fey
Membres : Gwenaëlle Pambouc, Loïc Macé
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