Après la visite d'Edfou, nous regagnons nos calèches qui nous ramènent au quai où est amarré notre dahabieh. Lorsque tout le monde est à bord, nous reprenons notre navigation pour un peu plus de 4 h. En fin d’après-midi, nous accostons face à l’île de Bassaw.
Elle est située au milieu du Nil, au nord d'Assouan. Cette île aux terres fertiles abrite le charmant village Nubien de Bassaw, réputé pour ses maisons colorées, ses ruelles sableuses mais surtout pour l'accueil de ses habitants. Les 400 personnes qui vivent sur cette île sont issues de 3 familles principales.
Notre remorqueur nous amène sur l’île où un autochtone, ami de Mohammed, nous attend pour une découverte de Bassaw. Pour pénétrer dans l’île, nous longeons un canal que nous traversons sur un pont réalisé avec un tronc d’arbre.
Nous traversons une plantation de manguiers et de bananiers avant d’arriver dans un espace où sont attachés plusieurs vaches et leurs veaux. Chaque famille possède un petit troupeau de bovins et d’ovins. Les étables sont toutes regroupées vers le bas de l’île, près du fleuve. Les manguiers sont une bonne source de revenus pour les paysans vivant au bord du Nil. Les récoltes sont achetées sur pied, dès la floraison, par des grossistes. Les bananes sont vendues dans les marchés locaux.
Les rues du village sont étroites, en terre battue et pas accessibles aux voitures. Les habitations, pour la plupart, laissent apparaître un niveau de vie des îliens assez chiche. Par endroit, une habitation différente attire notre attention : c’est celle dont un membre de la famille travaille en Arabie Saoudite et a des revenus supérieurs.
Mohammed nous fait remarquer un fruit curieux, une doume. Elle se consomme en poudre et est bonne pour la digestion et la tension. Dans la partie plane, près du fleuve, les habitants cultivent des légumes pour leur consommation personnelle et un peu pour la vente.
Il y a une petite école sur place mais l’école primaire est située sur une île voisine. Les écoliers sont transportés en bateau, seul moyen de locomotion pour sortir de l’île. Le collège se trouve dans la grande ville en dehors des îles.
Après cette découverte de la vie locale, la nuit tombe et il est temps de regagner notre embarcation. Nous retrouvons notre remorqueur à un endroit plus facile d’accès que celui où il nous avait laissés. Pendant notre visite, le personnel de notre dahabieh a préparé un feu de camp et c’est sur la rive, dans l’obscurité, que s’est déroulé notre dîner avec, au menu, des brochettes cuites au feu de bois.
Ce moment sympathique terminé, nous avons retrouvé nos cabines.