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27 février 2022 7 27 /02 /février /2022 19:57

Samedi après-midi, après une année blanche, les membres du bureau de l’association avaient convié les adhérents à participer à l’assemblée générale dans le respect des normes sanitaires en vigueur. Le président départemental de la Libre Pensée, Hansi Brémond, assistait à la manifestation.

À 16 h 30, le président, Jacques Langevin, ouvrit la séance et rappela brièvement l’importance de la Libre Pensée castélorienne à sa création à la fin du XIXe siècle. Longtemps indépendante des instances départementales, elle a compté jusqu’à plus de 200 adhérents.

Le trésorier, Lionel Royer, présenta rapidement le bilan financier qui laisse apparaître un très léger excédent. Il procéda ensuite à la remise des cartes 2022 aux adhérents.

Puis vint le moment de la causerie-débat proposée à l’issue de l’Assemblée générale. Le thème retenu pour cette causerie «L’école était obligatoire, gratuite et laïque, mais l’est-elle encore ?»

Une dizaine de personnes intéressées par le sujet participèrent à cette causerie menée par Hansi Brémond, enseignant en collège, Quentin, syndicaliste spécialiste de l’Éducation Nationale, et Jean-Baptiste, enseignant en IME (Institut Médico Éducatif) pour parler de son expérience.

Pour les Libre-Penseurs, cette question importante de l’école a été portée par des personnes repères dont bien sûr Jules Ferry, Louise Michel et bien d’autres…

La causerie s’articula sur 3 parties.

Historique de la création des écoles (Hansi)

Hansi commença son exposé par un historique montrant le cheminement qui s’effectua pour instruire la population en gros de l’Antiquité vers ce qu’est une école.

Durant l’Antiquité, le savoir reste réservé à une élite. Puis, une légère amélioration du taux d’alphabétisation va apparaître avec les Romains allant jusqu’à 30 %. Mais, aux 4e et 5e siècles, le pourcentage baisse et on note un effondrement du savoir. À la fin du Moyen Âge, peu de personnes savent lire.

La Renaissance brille par une évolution du niveau de vie, une amélioration du savoir et de l’éducation avec une école au service du progrès.

Le protestantisme amène la création d’écoles pour que les protestants puissent lire eux-mêmes les textes de la bible à l’inverse des catholiques où seuls, les prêtres ont ce privilège. Une telle école fut ouverte à Saumur mais avec la Révocation de l’Édit de Nantes en 1598, elle a dû fermer !

Par la suite, les catholiques ouvrirent aussi des écoles pour la même raison. Au 18e siècle dit « siècle des Lumières », Condorcet, philosophe, mathématicien, homme politique et éditeur français est persuadé que la lecture est la base du progrès de l’humanité avec la connaissance des sciences qui éveillera les esprits. Il porte le projet d’ouvrir des écoles à tous les niveaux pour les garçons mais aussi les filles. C’est par l’école que le peuple s’élèvera.

En 1833, la loi Guizot impose la création d’écoles dans toutes les communes.

En 1850, la loi Falloux impose des écoles primaires pour les filles.

En 1880, avec les Républicains et des Libres-Penseurs au pouvoir, l’école devient obligatoire, publique et laïque. Ça fonctionnera bien pour le primaire mais moins bien pour le secondaire. C'est aussi l'année où les filles ont accès aux collèges et aux lycées.

Mais, malgré toutes ces lois, beaucoup d’enfants continuent à travailler dans les usines, dans les mines…

Aussi, le 28 mars 1882, Jules Ferry promulgue une loi qui rend l’enseignement primaire obligatoire et laïque.

En 1924, les filles peuvent passer le baccalauréat.

Tout semble se mettre en place pour que l’école publique fonctionne du mieux possible. Mais, avec les années, cette belle école de la République va connaître quelques vicissitudes.

De g à d : Lionel Royer, Jacques Langevin, Hansi Brémond et Quentin

De g à d : Lionel Royer, Jacques Langevin, Hansi Brémond et Quentin

L’école publique menacée (Quentin)

En 1969, la mixité est mise en place dans les écoles. La durée de la semaine scolaire passe de 30 h à 27 h.

En 1986, l’obligation scolaire passe de 14 à 16 ans le brevet des collèges remplace le Certificat d’études primaires

En 1990, création des Conseils d’école qui font entrer les parents dans l’école.

En 2013, avec la réforme Peillon, on arrive à une territorialisation des écoles avec des horaires différents. Les programmes changent, plus vraiment de tronc commun afin d’y glisser de nouvelles matières. Cela entraîne une forte concurrence avec l’école privée. La durée de la semaine scolaire passe de 27 h à 24 h avec 3 h d’activités périscolaires qui seront très vite supprimées dans de nombreuses écoles.

On en arrive à des recherches de financements spéciaux pour des projets proposés par les mairies. La pédagogie se fait par des projets qui rognent sur le temps imparti aux matières principales.

Actuellement, avec la réforme Blanquer et la suppression des mathématiques du tronc commun, on est en train de casser le bac national pour en venir à un bac par lycée.

Le passage de l’obligation scolaire de 6 ans à 3 ans a été une manne financière pour les écoles privées qui ont vu leurs subsides fortement augmenter au détriment du public.

Après le développement de ce second point, on peut déjà remarquer que notre école publique n’est plus une école de compétences.

L'école ouverte à tous (Jean-Baptiste)

Dans les années 1910-1920, les enfants présentant un handicap mental étaient placés dan des hôpitaux psychiatriques avec des adultes ayant des problèmes psychiques.

À la fin des années 40 et au début des années 50, des familles s'associent et créent des structures (IME Institut Médico Pédagogique) avec du personnel adapté à ces cas (médecins, enseignants,..) jusqu'en 1990. Le financement est un peu opaque mais aucune maltraitance n'est à signaler.

La loi du 11 juillet 2005 relative à l'intégration des personnes handicapées apporte différentes solutions en fonction du handicap. Elle propose notamment l'intégration scolaire en posant le principe de la scolarisation dans l'établissement le plus proche du domicile de l'enfant handicapé. très beau principe mais aucun moyen tant financier qu'humain n'est mis en place. Le personnel formé pour aider ces enfants, les AESH (Accompagnants Élèves en Situation de handicap) est en nombre insuffisant et mal payé.

Suite à cette loi, certains enfants handicapés sont accueillis dans des classes normales à temps plein ou à temps partiel pour certaines activités. 

Certaines écoles primaires ont en leur sein des classes ULIS (Unités Localisées pour inclusion scolaire) où les enfants reçoivent un enseignement adapté. L'IME de Château-du-Loir est rattaché à la classe ULIS de l'école du Point du Jour.

À 5 ou 6 ans, l'enfant présentant un handicap peut être orienté vers une classe ULIS par la MDPH (Maison Départementale pour Personnes Handicapées) ou en IME.

Autre handicap, celui des enfants non francophones arrivant dans les collèges et qui doivent s'intégrer sans beaucoup d'aide. C'est à l'enseignant de tout gérer !

Le débat

Question soulevée : Le privé accueille-t-il autant d'enfants handicapés que le public ? La réponse est "non" ! Dans le public, nous n'avons pas le droit de refuser des enfants alors que l'enseignement privé choisit son public si l'on peut dire. De même, certaines options ne sont accessibles que dans le privé au niveau de l'enseignement supérieur !

Je remarque l'utilisation à plusieurs reprises du mot "territoire" présent au niveau l'Éducation Nationale". C'est un fait que nous sommes en train de devenir "citoyen" d'un territoire et non plus de tous les territoires du pays. Il faut bien garder en mémoire "l"Histoire" ! L'école est en effet désormais concernée par des projets de territoire.

La conclusion

La réponse à la question posée au départ n’est malheureusement pas très optimiste.

L’école de la République est menacée. Elle sacrifie les enfants qui lui sont confiés par le manque de moyens financiers mais aussi humains auxquels elle a droit pour continuer à remplir son rôle.

Il y a aussi de plus en plus d’écoles totalement privées qui échappent à tous les contrôles. Qu’en résultera-t-il ?

 

 

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L'histoire de St Christophe commence aux environs de l'an mil. A cette époque, les seigneurs d'Alluye y établissent une forteresse (motte féodale) visible dans l'enceinte du cimetière. Au XIe ou XIIe siècle, un donjon en pierres est alors construit et ses ruines témoignent de l'histoire du village.

 

Ce dépliant, disponible en mairie, permet de visiter la cité et de découvrir le riche passé de notre commune.
Ci-dessous, le coeur du village, la place Jehan d'Alluye.
 


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