Depuis 2006, le 10 mai est la « journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition ». La France est le premier État et demeure le seul qui, à ce jour, ait déclaré la traite négrière et l’esclavage « crime contre l’humanité » et décrété une journée nationale de commémoration.
À l’occasion de cette journée des actions étaient menées par l’Éducation Nationale au niveau des établissements scolaires. C’est donc tout naturellement que les enfants de l’école ont été associés à cette célébration.
Pour le département d’Indre-et-Loire, une note précisait que cet événement devait être célébré le 10 ou le 23 mai. La notification étant arrivée en mairie le 9, c’est donc la date du 23 mai qui a été retenue.
Pour marquer cet événement, le conseil municipal a décidé de planter un arbre, au sommet de la motte féodale qui vient d’être nettoyée.
Ce lundi 23 mai, quelques élus et Christophoriens, accompagnés par les enfants des cours élémentaires et moyens de la commune et leurs enseignants se sont donc retrouvés sur le plus ancien site de la commune pour cette célébration.
Les enfants des cours élémentaires se sont rangés sur le côté, chacun levant au-dessus de sa tête une pancarte où se trouvait une lettre dont l’ensemble permettait de lire « ABOLITION DE L’ESCLAVAGE ».
Les enfants se regroupent sur la motte et les CE affichent leur travail
Madame le Maire donna lecture d’un texte qu’elle avait préparé d’après des extraits du discours d’Emmanuel Macron. En voici le contenu :
« Extraits du discours d’Emmanuel Macron - Président de la République
Prononcé le 10 mai 2020
Discours adapté pour la 1ère cérémonie du 23 mai 2022 en hommage aux victimes de l’esclavage
Les 10 et 23 mai marquent respectivement dans notre calendrier républicain la journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions et la journée nationale des victimes de l’esclavage.
Cette journée existe pour que jamais nous n'oubliions ces pages de notre histoire.
Elle nous rappelle la barbarie de la traite négrière et de l'esclavage colonial, ce crime contre l'humanité qui fut perpétré durant des siècles.
Mais elle nous rappelle aussi que c'est en dénonçant et en détruisant ce système que nous sommes véritablement devenus ce que nous sommes : le pays des droits de l'homme, et une République une et indivisible qui puise dans sa diversité la force de l'universel.
C'est l'honneur de la France républicaine — de la Convention de 1794 et du gouvernement provisoire de 1848 — que d'avoir aboli l'esclavage ; que d'avoir lié le destin même de la République française à l'abolition de l'esclavage.
Les 10 et 23 mai nous rappellent que la géographie de la France, qui plonge son territoire dans toutes les mers, a été modelée par cette histoire.
Les 10 et 23 mai nous rappellent enfin que la République française est avant tout une idée, qu'elle offre un imaginaire qui s'enracine dans un désir farouche de liberté.
C'est cette histoire et cette aspiration communes qui font de nous tous des Français, de part et d'autre des océans.
C'est pourquoi chaque année, nous célébrons les 10 et 23 mai tous les héros de la liberté, ceux qui nous ont décillé les yeux et ceux qui ont secoué leurs chaînes : intellectuels engagés, philanthropes décidés et esclaves révoltés ; Montesquieu et l'abbé Grégoire, Victor Schoelcher mais aussi Olympe de Gouges, Toussaint Louverture mais aussi Solitude, et tous ces anonymes dont l'histoire a effacé le nom mais retenu les combats.
Leur exemple, toujours, nous inspire, nous oblige. A plus de liberté, ici et dans le monde. A plus d'égalité, indissociable de la liberté, des chances et des droits. A plus de fraternité enfin, car ces combats ne sont pas ceux d'un groupe ou d'une communauté — ils sont universels.
C'est ainsi que nous pourrons nous redresser, en nous rassemblant. Et notamment autour de nos rites communs, de notre mémoire, il faut regarder notre histoire en face et ensemble, pour qu'elle soit un élan.
Par-delà nos origines, nos conditions ou nos âges, par-delà les mers et par-delà les murs, la solidarité est plus forte que tout. Et parce que l'histoire nous l'enseigne : la France unie surmonte toutes les épreuves.
C’est un message de confiance et d’espoir que nous partageons en ce 23 mai inspiré par notre histoire. »
Puis, un groupe d’élèves des cours moyens a lu des extraits d’ouvrage parlant de la traite et de l’esclavage et un autre groupe rappela les différents articles du décret du 27 avril 1848.
Les CM au cours des différentes lectures
Ces différentes lectures achevées, l’arbre, choisi par Catherine Lemaire, un ginkgo biloba, fut placé dans le trou prévu à cet effet. Madame le Maire s’adressa aux enfants en ces termes : « Connaissez-vous le nom de cet arbre et savez-vous pourquoi il a été choisi ? » Pour le nom, il y a eu quelques réponses timides mais pour le choix, ce sont plutôt quelques adultes qui ont donné la réponse. « Le ginkgo est l’arbre de l’éternité, c’est le seul qui a résisté à la bombe atomique ! »
Chacun participe à la plantation de cet arbre symbolique
Ces moments émouvants achevés, chacun fut invité à mettre un peu de terre au pied de l’arbre que Cédric, l’employé communal, maintenait.
Ensuite, la terre bien tassée et l’arbre bien arrosé, chaque participant prit le chemin du retour avec, pour les enfants notamment, cet instant important gravé dans leur mémoire.