Un beau succès pour la troisième manifestation d’Histoire et Patrimoine
Chaque année, avec le retour des beaux jours, l’association christophorienne « Histoire et Patrimoine » convie ses adhérents et amis à une promenade à la découverte d’une ville ou d’un village des environs. Cette année, c’est Neuillé-Pont-Pierre qui a accueilli la cinquantaine de personnes intéressées par cette déambulation. C’est Thierry Albert de Rycke, membre du Conseil d’Administration et natif de cette commune, qui a conduit ces curieux et fourni de nombreux renseignements sur les lieux chargés d’histoire.
Tout d’abord, sur le parking Chauvin, lieu de départ de la randonnée, Philippe Larus, président de l’association, remercia les nombreuses personnes de leur présence, donna quelques conseils au niveau de la sécurité lors des déplacements dans la ville puis laissa la parole à Thierry, le guide du jour.
Les randonneurs avant le départ
Conseils de sécurité et préliminaires avant le départ
Petit historique sur Neuillé-Pont-Pierre
Au XIIe siècle, le village s’appelait Noviliacus ad Pontem Petrosum. Par la suite et ce jusqu’au début du XIXe siècle, le village changea plusieurs fois de nom avant que ne soit adopté en définitive le nom actuel : Neuillé-Pont-Pierre. Il faut savoir que cette commune était composée de nombreux fiefs : Chanfournais et Descartes qui relevaient de Saint-Christophe, Pont-Pierre, Château de la Motte,….
Avant la Révolution, la paroisse de Neuillé-Pont-Pierre (diocèse de Tours) était située dans le doyenné de Saint-Christophe qui comprenait 9 paroisses et, au point de vue financier, dans la généralité de Tours.
Historiquement, le plus important des fiefs était celui des seigneurs d’Armilly connu dès 1410. Le fief leur appartenant provenait de la succession de la très puissante famille de Bueil. Ce fief et celui de Thoriau étaient la propriété du Sieur Michel Roland des Escotais de Chantilly !
C’est sous le Consulat que Neuillé-Pont-Pierre fut promu chef-lieu de canton.
Aux entrées de la ville, on trouvait des péages. En 1815, la population manifesta contre cet état de fait. C’est Saint-Christophe qui était chargé du recouvrement !
Thierry rappela que la commune fut pendant plusieurs décennies connue pour ses haras. En 1877, à La Roue, les Haras Nationaux furent implantés et une activité importante en découla, Mais, en 1887, leur état était plutôt dégradé. En 1934, un nouveau haras qui occupait l’emplacement du pôle santé actuel, fut créé le long de route impériale, l’actuelle avenue du Général de Gaulle.
Déambulation dans la ville
Le premier arrêt est pour la maison Chauvin, grande demeure qui abrite actuellement la poste. Cette propriété était entourée d’un immense parc planté de magnifiques chênes. Plusieurs ont été coupés lors de la construction du collège et récemment pour l’implantation du parking. La maison fut donnée à la commune en 1870 après la mort de César André Chauvin (1793-1869), marchand, médaillé lors des guerres napoléoniennes.
La commune acheta le parc en 1963.
L’arrêt suivant est pour le bâtiment abritant l’école Jacques Prévert acheté le 29 octobre 1882 aux héritiers de Charles Poisson ! Puis, Thierry conduisit la petite troupe par un sentier étroit, ancien fossé, qui sinue parmi les jardins et conduit au niveau de la mairie et de l’église où une nouvelle halte permet de remarquer deux œuvres du sculpteur Delpérier : le monument aux morts et le buste de Louis Proust offert à la commune en 1908 par le ministre des Beaux-Arts.
Thierry devant l'école puis au niveau de la mairie et de l'église
Puis, chacun a pu observer l’extérieur de l’église : gargouilles, petit cadran solaire et portail Renaissance avant de pénétrer à l’intérieur pour y admirer quelques curiosités.
Extérieur de l'église
Intérieur de l'église
Arrivés dans le vieux Neuillé, les visiteurs ont pu découvrir la plus vieille demeure (XVe siècle), récemment restaurée, la maison Bardet. En poursuivant la visite, le guide a signalé au passage que la place du mail actuelle était autrefois un cimetière et un peu plus loin, c’est un cours d’eau bien alimenté qui a fait l’objet d’une nouvelle explication. La commune de Neuillé est parcourue par deux petits cours d’eau : l’Escotais dont la source se trouve dans l’étang d’Armilly, au sud-est du bourg et le Nogre ou ruisseau de Culoie qui prend sa source dans les prés de la Borde à l’ouest et qui rejoint l’Escotais au lieu-dit « Pont-Rigault. » Mais, pour Saint-Christophe et son Nais, quelle explication ? Peut-être suite à une des activités de l’époque concernant le travail du chanvre ! Celui-ci était immergé dans des creux du ruisseau appelés « nais » d’où vraisemblablement le nom donné à la rivière !
La maison Bardet
La Culoie ou Nogre
Avant dernier arrêt devant le château de la Borde, mentionné seulement au XVIIe siècle en tant que propriété de « noble Jacques Allard, Sieur de la Borde et du moulin de Culoie » avant de poursuivre jusqu’au pôle santé.
Le château de La Borde
Quelques personnages célèbres
Octave Joseph Chicoyneau de Lavalette (1796-1886), un des descendants des propriétaires de La Borde. Il fut maire de Neuillé pendant 45 ans ! Deux des cloches de l’église portent les prénoms de ses filles : Augustine et Octavie.
Louis Proust (1878 – 1959), docteur en droit, lauréat des facultés de droit et de l’école de notariat de Paris. Il fut maire (1908-
Victorine Moisy est née en 1860 à Saint-Paterne-Racan. En 1884, elle s’installe avec son mari à la ferme de La Prée, à proximité de Neuillé. N’ayant pas d’enfants, elle s’occupe d’orphelins. Quand la guerre éclate, en 1914, elle devient infirmière auprès des blessés dans la maison Chauvin devenue hôpital. Elle est confrontée aux atrocités de la guerre. En mars 1917, l’hôpital cesse son fonctionnement après avoir accueilli 587 poilus. Quelques mois plus tard, le ministre des armées lui décerne la médaille d’honneur des épidémies. Elle décéda le 20 septembre 1944 à Neuillé-Pont-Pierre.
Son nom a été donné au pôle santé de la commune. Une juste reconnaissance !
Avant de regagner le parking où un verre de l’amitié attendait les randonneurs, Jean De Rycke a lu un sonnet écrit par Racan pour son ami le seigneur d’Armilly…
Moment convivial avant de se quitter !
Prochaine animation organisée par Histoire et Patrimoine : promenade crépusculaire, le vendredi 7 juillet.
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