A quelques kilomètres au sud de Château-la-Vallière, à 1'orée de la forêt et au fond d'un vallon pittoresque, on voit les importantes ruines du château de Vaujours. Vaujours appelé aussi Val Joyeux est l'ancienne forteresse des barons de Châteaux.
Si le nom du fondateur de Vaujours n'est pas connu avec précision, on peut, d'après les examens des ruines, dater du XIIIe siècle leurs parties les plus anciennes, par conséquent attribuer leur construction à Jean ou à Hugues VI d'Alluye ou à Rotrou de Montfort. Une restauration importante du château fut exécutée dans le premier quart du XVe siècle par Hardouin de Bueil, évêque d'Angers qui, en particulier, fit construire la chapelle. Les embellissements du logis seigneurial furent continués par son neveu Jean V de Bueil.
Vaujours était déjà mal entretenu lorsque Louis XIV en fit l'acquisition. La duchesse de la Vallière n'y vint qu'une seule fois en 1669 ; et la vieille demeure seigneuriale, quoique encore habitable, resta inoccupée durant tout le XVIIIe siècle. Après la Révolution, elle commença à tomber en ruine.
En dépit de sa destruction, on peut, en visitant ses vestiges, reconstituer mentalement Vaujours. Il comprenait en réalité deux forteresses ; l'une, à l'ouest, était une baille défendue par des courtines et des tours ; l'autre, à l'est, était le château proprement dit. Un fossé profond les séparait et de larges douves, communiquant au sud avec l'étang, les entouraient.
L'entrée de cette double enceinte se trouvait comme aujourd'hui à l'ouest. La douve, maintenant comblée à cet endroit, était franchie par un pont-volant, flanqué au nord par un bastion dont on voit les substructions, puis par un pont-levis.
On pénétrait dans la baille par une porte défendue par deux grosses tours cylindriques encore debout dont celle du nord était occupée par le corps de garde. A l'angle sud-ouest de la baille, un corps de logis rectangulaire servait de casernement communiquant avec la tour ronde défendant cet angle. Le fossé séparant la baille du château est en partie comblé.
Un pont-levis le franchissait et l'on pénétrait dans la cour d'honneur par une poterne flanquée d'une tour à gauche. Le donjon occupait l'angle nord-ouest de cette seconde forteresse et la chapelle dont on reconnaît encore les fenêtres du XVe siècle était à l'angle nord-est. Au sud de la cour, on voit les ruines des bâtiments d'habitation.
(source : La Touraine archéologique de R. Ranjard)
Actuellement, le château est la propriété d'un belge, collectionneur de châteaux forts. Il en a sept en sa possession !