Sous l’empire de Charlemagne pour rompre tout à fait avec la coutume païenne de la crémation des dépouilles, il est prescrit de donner une sépulture aux défunts. Ceci en référence aussi au jugement dernier et à la résurrection des morts, réduits en cendres cela ne convenait pas.
Mais avec cette idée que plus on est proche de Dieu, plus on est sous sa protection, cela amène à choisir de se faire inhumer dans et autour de l’église.
Pourtant, déjà plusieurs capitulaires de Charlemagne interdisaient les inhumations dans les églises sauf des évêques, des abbés et des prêtres. Les interdits sont réitérés jusqu’à la fin du IXème siècle, Mais sans grand effet.
« A Coulon, paroisse de Montfort-sur-Meu (35) le curé indique sur les registres l'endroit où le corps est enterré. Par exemple : "...fut inhumé dans l'église à l'endroit où pendent les cordes des deux grosses cloches" ou bien "...sous le cul de lampe de la chaire". Périodiquement, le sol en pavés de terre cuite était refait. »
L'extrait ci-dessous montre que cela n'allait pas sans inconvénient :
"Bien entendu, cette pratique entraîne de graves inconvénients : le sol de l'église reste irrégulier, malgré les efforts des fabriques. Il résulte pour les fidèles un dérangement continuel et surtout le désagrément du "mauvais air " et la "puanteur ", sans compter les risques de contamination."
Aussi depuis le XVIIème siècle, les pouvoirs publics s'efforcent donc d'interdire ou tout au moins de limiter les inhumations dans les églises.
Renseignements trouvés dans :"geneablog.org"
Le cimetière de Saint-Christophe
La translation du cimetière
C'est grâce au récit du curé Lhéritier qu'on l'on apprend comment et quand se passa la translation du cimetière.
"En 1777, en conséquence de la déclaration du roi et du mandement de Mgr l'Archevêque de Conzié qui défendaient d'enterrer dans les églises, j'écrivis à Digne à M. Déodat, prieur de Saint-Christophe, pour le prier de nous accorder une place dans sa vigne de Beausoulage pour y établir un cimetière, ce qu'il nous accorda, mais après avoir sondé si l'on pouvait y faire des fosses, il ne fut pas possible d'y creuser plus d'un pied dans plusieurs endroits.
Je me suis déterminé d'écrire à Mgr le duc de la Vallière et lui ai demandé un emplacement dans le terrain de son vieux château. Ce qu'il nous accorda. M. le Sénéchal avec un des fermiers du duché se transportèrent sur les lieux et en accordèrent environ 40 chaînées, ensuite, j'ai convoqué une assemblée d'habitants dans laquelle j'ai proposé de faire à mes frais toute la dépense nécessaire pour construire le nouveau cimetière aux conditions que la paroisse m'accorderait la jouissance de l'ancien cimetière pour moi et mes successeurs, ce qui me fut accordé par un acte signé de plusieurs habitants.
En conséquence, je fis travailler au nouveau cimetière, je fis faire des fosses très profondes, planter de la haie des deux côtés, deux piliers pour attacher les portes, avec des degrés faits des tombes de l'église, ce qui m'a coûté 200 livres, j'ai fait semer de la luzerne, ainsi que dans l'ancien cimetière. Il n'y avait toute apparence que cet ancien cimetière était un terrain dépendant du presbytère puisqu'il joint du côté à la cour et de l'autre au jardin, et les caves dessous.
J'ai fait tout cela dans les vues de faire un petit avantage à la cure, ce qui m'a fait plaisir. La bénédiction du nouveau cimetière s'est faite le deux septembre de cette année (1778) par Mgr Famillon, doyen rural"
"Aujourd'hui, le deuxième jour du mois de septembre 1778, nous curé de Souvigné-sous-Châteaux, doyen rural du doyenné de Saint-Christophe, avons fait la bénédiction du nouveau cimetière. Nous avons été assisté de Messire Pierre Lhéritier, curé de cette paroisse, du sieur Blanchet, chanoine de Bueil, du sieur Pinguenet, vicaire de cette paroisse. "
L'histoire du cimetière communal à travers quelques délibérations
12 mai 1832 :
Le CM accepte la proposition de M. Laurent Lefèvre, boulanger qui propose d'échanger une portion de jardin qu'il possède près de l'ancien cimetière contre un emplacement appartenant à la commune. Cette parcelle permettrait de rendre carrée et régulière la partie qui reste de l'ancien cimetière où la commune envisage d'établir une place.
24 mai 1885 :
Le CM accepte l'achat d'une parcelle du terrain de l'ancien château appartenant à M. Lemore de Sarcé, pour l'agrandissement du cimetière. La commune contractera un emprunt de 7000 F, amortissable en 30 ans pour subvenir aux dépenses relatives à l'agrandissement du cimetière (2000 F pour l'acquisition du terrain, 3780 F pour la construction de 630 m de murs et 1220 F de nivellement).
30 novembre 1905 :
Échange de terrain avec M. Roinsol, pour l'élargissement du chemin du cimetière.
11 août 1912 :
Le CM décide de ne plus accepter la plantation d'arbres sur les concessions du cimetière.
22 juin 1913 :
Le CM autorise M. le maire à vendre les débris de monuments funéraires qui existent depuis longtemps dans le cimetière. Le produit de cette vente sera affecté à la construction d'un abri dans le cimetière.
17 mars 1920 :
Le CM vote 300 F pour payer les réparations urgentes du mur du cimetière.
25 avril 1956 :
Aménagement et goudronnage du chemin du cimetière.
5 août 1964 :
Le CM décide de confier à M. Bozon, maçon à St Christophe, la reconstruction du mur du cimetière qui s'est écroulé.
28 avril 1967 :
Le CM décide la pose d'une main courante dans la montée au cimetière (devis de M. Parlangeau Julien s'élevant à 752,56 F).
Le CM décide d'échanger la parcelle de terrain (C 892) appartenant à Mme Brisson et bordant le cimetière et le CR 67 contre deux parcelles. Ceci permettra d'ouvrir une entrée nord au cimetière.
29 mars 1976 :
Le CM décide d'agrandir le cimetière dans une partie, de 16 ares, de la parcelle C 892 récemment acquise.
Le CM décide de créer un columbarium dans le cimetière communal.
Ce qui fut interdit au IXème siècle est, de nos jours, un choix reconnu et accepté, que les personnes soient croyantes ou non .