Ce matin, j'avais rendez-vous avec M. Joël Vidis, à Neuvy-le-Roi, afin d'obtenir quelques renseignements sur sa safranerie.
Comment lui est venue cette idée de se lancer dans la culture des "Crocus Sativus" ? Tout simplement suite à la lecture d'un article émanant de la chambre d'agriculture et annonçant une formation pour se familiariser avec cette culture. Quelques clics sur Internet plus tard, et des contacts avec l'association des "Safraniers de Touraine", voici M. et Mme Vidis inscrits à la formation et décidés à investir et à s'investir dans cette aventure.
Un premier lot de 3000 bulbes fut acheté et planté suivi par un nouvel apport pour arriver à une safranière de 8500 bulbes de provenances différentes.
Pour M. Vidis, c'est sa première récolte et malheureusement, aux dires des connaisseurs, pas une très bonne année. Il espérait pouvoir récolter 70 g de safran mais ce ne sera certainement pas le cas. Il ne se décourage pas pour autant.
En été, le sol est nu, les premières feuilles apparaissent vers le début septembre quand la température au sol est de 14°. C'est une végétation hivernale.
Le travail est essentiellement manuel : binage régulier, ramassage journalier des fleurs avant qu'elles ne soient ouvertes pour que les stigmates soient bien protégés et puissent mériter l'appellation "Safraniers de Touraine".
Pour extraire les stigmates rouge-orangé de l'intérieur de la fleur, il faut une technique bien précise.
Il faut pincer le bas de la fleur et veiller à ce que les stigmates aient bien leurs 3 brins en respect avec la charte de l'association.
Voici ce qui fera le safran
Les pétales, eux, n'ont aucune utilisation. Ils seraient toxiques !!!
Dans la même journée, il faut cueillir les fleurs, émonder les stigmates et les déshydrater. Ils sont ensuite conservés au réfrigérateur.
M. et Mme Vidis, comme tous les membres de l'association sont maîtres de leur récolte mais pour les moments un peu durs, une entraide existe entre eux. Aussi, ils commencent à se documenter sur les différentes façons d'écouler leur production et sur la présentation la plus attractive possible de cette inimitable ressource qu'est le safran.
La production de safran est surtout localisée dans le sud de la Touraine mais, son origine très ancienne est plutôt située dans l'Orléanais où la culture des crocus sativus couvrait d'immenses superficies. Un musée près d'Orléans retrace cette histoire.