Nous sommes le 31 juillet 2014. Il y a cent ans, Jean Jaurès était assassiné au cours d'un dîner dans le restaurant parisien, le Croissant.
En cliquant sur la photo ci-dessus, une chanson de Brel vous accompagnera.
Né à Castres le 3 septembre 1859, Jean Jaurès provient d’une famille bourgeoise. Il fait de brillantes études, arrive premier à l'Ecole Normale Supérieure (1878) et troisième à l'agrégation de philosophie (1881). Il devient professeur de philosophie au lycée d'Albi en 1881 et se marie avec Louise Bois cinq ans plus tard.
Jean Jaurès fait ses premiers pas en politique à 25 ans. Il choisit le camp républicain et est élu député à Castres en 1885. Battu aux élections de la circonscription de Carmaux (Tarn) en 1889, il reprend son poste d’enseignant à la faculté de Toulouse. Trois ans plus tard, il devient docteur en philosophie avec sa thèse De la réalité du monde sensible. Il rédige ensuite sa monumentale Histoire Socialiste de la Révolution Française avant de se représenter aux élections municipales de 1890.
La grève des mineurs de Carmaux en 1892 plonge Jaurès dans la réalité de la classe ouvrière et le convertit au socialisme. Il est élu, grâce au soutien des ouvriers, député de la ville minière de Carmaux.
Jaurès publie de nombreux articles pour défendre le socialisme dans la Dépêche de Toulouse et dans L'Humanité, journal qu'il fonde en 1904. Pour lui, "Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage".
En 1905, il participe activement à la fusion des deux partis socialistes français, donnant naissance à la S.F.I.O (Section Française de l'Internationale Ouvrière). Il contribue à développer l'unité ouvrière avec la C.G.T et à favoriser le dialogue entre les partis et les syndicats.
En 1914, le ténor socialiste est en plein combat contre la Première Guerre mondiale qui menace. Le vendredi 31 juillet, il s'apprête justement à rédiger un article pour son journal, L'Humanité, en faveur de la paix, avec l'espoir de stopper la marche entamée vers un conflit mondial. Avant cela, il s'arrête au Café du Croissant, dans le IIe arrondissement de Paris, pour dîner rapidement avec ses collaborateurs. Aux alentours de 21h40, un homme s'approche de la fenêtre ouverte près de laquelle est installé Jean Jaurès. Armé d'un revolver, il tire deux balles, dont l'une atteint la tête du socialiste qui s'écroule sur la table. Cet homme, c'est Raoul Villain. Il a déclaré vouloir éliminer "un ennemi de son pays" à la veille de la guerre.
Dix ans après sa mort, les cendres de Jean Jaurès furent transférées au Panthéon, rejoignant ainsi les grands hommes de la patrie.