Vendredi 18 mars, l’association « Histoire et Patrimoine » de Saint-Christophe-sur-le-Nais avait fait appel à un conférencier extérieur à l’association pour sa conférence annuelle.
La salle du foyer rural accueillit environ 80 personnes venues écouter M. Pierre Doireau, universitaire, co-auteur d’un livre sur les « Pigeonniers de Touraine » et spécialiste de la question.
Le thème de sa conférence, basée sur un support visuel très bien élaboré, avait essentiellement trait à la Coutume qui régissait autrefois les droits relatifs aux colombiers ou fuies dans le royaume de France, chaque province ayant une Coutume différente.
Pour parler des bâtiments abritant les pigeons, nous disposons actuellement de trois termes distincts : pigeonnier, colombier ou fuie (fuye).
Le premier de ces mots « pigeonnier » est très récent car il n’est apparu qu’au XVIe siècle.
Le mot « colombier » date lui du XIIe siècle et le mot « fuie » qui vient de refui ou refuge, du XIIIe.
Étienne Pallu en donne une définition : « Les fuies sont des bâtiments enfouis » et il est vrai que plusieurs sont en effet en partie enfoncés au-dessous du niveau du sol.
En Touraine, la Coutume était une loi orale qui s’observait par la tradition. Il faut rappeler qu’autrefois les colombiers étaient source d’ennuis et de privations pour le peuple car les pigeons venaient manger les grains après les semailles.
En 1454, le roi Charles VII souhaite la rédaction d’une Coutume qui s’achèvera en 1461. Pour unifier la Coutume sur le royaume, une 1ère réunion se tient à Tours en 1507 et une autre en 1559. Les droits du Colombier sont alors définis et complétés : « Le seigneur du Fief peut, en plus de construire un étang, faire fuie ou garenne. » Contrairement à une idée reçue, le nombre de boulins n’est pas fonction de la superficie du Fief.
Une règle toutefois était retenue pour les colombiers sur pied : Pour une surface de 50 arpents, le colombier pouvait contenir 500 boulins au maximum.
En Touraine, tous les seigneurs de Fief sont seigneurs justiciers et ont donc possibilité d’avoir « fuye avec beaucoup de boulins ».
M. Doireau est invité à dédicacer son ouvrage.
Une vue de la salle du foyer rural
David, le trésorier de l'association, enregistre les souscriptions pour le prochain livre "Saint-Christophe-sur-le-Nais, Un beau village de Touraine"
Et, pour terminer la soirée, les personnes présentes purent discuter autour du verre de l'amitié.