Soirée en hommage à Elisabeth Le Port
L’association "Histoire & Patrimoine" présente le vendredi 22 octobre, à 20 h 30, au Foyer Rural de St Christophe-sur-le-Nais, un film suivi d’un débat sur "LA LANTERNE" un journal clandestin édité par un groupe de résistants auquel appartenait Elisabeth Le Port. L’entrée sera gratuite.
Le réalisateur du film, Dominique Maugars, et le neveu d’Elisabeth Le Port, Michel Le Port, seront présents ; ils pourront répondre aux questions des spectateurs.
Le film retrace la courte existence de ce groupe.
Avec l'occupation vient l'idée de "La Lanterne", un journal clandestin dont le titre est repris d'un pamphlet d'Henri Rochefort.
Roger Convard et André Foussier en sont les moteurs et les animateurs. Pensé comme un organe de contre information face à la propagande officielle du régime de Vichy, "La Lanterne" sera distribuée à quelques centaines d'exemplaires jusqu'à juin 1942.
Des hommes et des femmes vont mourir pour que l'information circule. Dans ce documentaire, Marcel Douzilly, Max Morin, Roger Convard, Jacques D'hondt et Rachel Goldsztajn-Berthet racontent leur aventure.
Ils ont été les compagnons d'André Foussier, (fusillé au camp du Ruchard), et d'Elisabeth Le Port (institutrice à St Christophe-sur-le-Nais, décédée à Auschwitz).
Qui était Elisabeth Le Port ?
Sortant de l'E.N. de Tours, Elisabeth débuta à Saint Christophe-sur-le-Nais où elle enseigna jusqu'à son arrestation.
Passionnée de musique, aimant la nature, elle entretenait d'excellentes relations avec ses camarades d'E.N., ses collègues avec qui elle partageait les aspirations à une plus grande justice, et en ces terribles années d'occupation, la haine de l'occupant.
C'est ainsi qu'au début de 1942, on la retrouve dans un petit groupe d'étudiants et jeunes enseignants du Front National autour d'André Foussier, pour confectionner et diffuser un journal clandestin "La Lanterne" qui appelait à la lutte contre l'occupant nazi.
Chaque jeudi, Elisabeth venait à Tours prendre livraison du matériel et le jeudi suivant rapportait le journal qu'elle avait tiré sur sa pâte à polycopier.
Le 7 mai, André est arrêté à son domicile, incarcéré à la .prison de Tours avec 4 de ses compagnons.
Parodie de jugement, le 14 mai 1942. Les 5 jeunes résistants seront fusillés le 16 mai au Ruchard. Ils n'ont rien dit sous la torture morale et physique.
La "Lanterne" continue.
Pourtant insoupçonnable mais victime d'une absurde dénonciation anonyme, le 18 juin 1942, la Gestapo envahit son domicile, met son logis au pillage (sans trouver le moindre document pouvant compromettre ses amis) et l'arrête. Torturée à la prison de Tours, elle ne parlera pas.
Novembre, c'est le fort de Romainville.
Janvier 1943, Compiègne, d'où elle part dans le tristement célèbre convoi de 250 femmes pour Auschwitz.
Elisabeth refuse toujours de parler.
Rouée de coups, atteinte gravement en mars 1943, elle tombe sur le chemin de la carrière, battue à coups de pelle, elle est jetée à "l'infirmerie" et achevée par les S.S.
Elle n'avait pas parlé.