Sophie de Goncourt, résidant à Saint-Christophe-sur-le-Nais, suite à une mutation professionnelle, est investie depuis 10 ans dans le dressage de chiens d’accompagnement de handicapés. En ce moment, elle est en train de former son 6ème groupe. Les 5 chiots, âgés actuellement de 4 mois, sont hébergés dans des familles d’accueil dès qu’ils ont 2 mois1/2.
Il faut s'asseoir pour la photo
Il y a 4 golden retrievers : Gallia, Gump, Goldy et Ghus et un labrador, Gadou qui, bien que très jeunes, savent déjà réfréner leurs ardeurs.
Le message est bien passé !
Ces familles bénévoles accompagnent les chiots aux séances de formation qui ont lieu le samedi matin, sous la direction de Sophie de Goncourt, tous les 15 jours, à Beaumont-la-Ronce où la mairie met gracieusement à leur disposition une salle et un terrain. Les séances durent 2 heures, quel que soit le temps, et comprennent plusieurs exercices. Durant leur apprentissage, les chiens doivent apprendre 40 commandes qui seront répétées chez leurs hébergeurs : assis, debout, aboyer sur commande, gérer ses besoins, répondre à un ordre…. Ils doivent durant leur apprentissage mener une vie au plus près de la réalité tant à l’intérieur de la maison qu’à l’extérieur : déplacements, magasins, voyages…
Bien suivre le parcours sans jamais tirer sur la laisse
Ce qui est très important à inculquer au chien, c’est savoir se déplacer avec la laisse : ne jamais tirer, ne jamais dépasser la personne qui tient la laisse. Il faut toujours avoir à l’esprit qu’il accompagnera une personne handicapée.
Une des règles essentielles, en plus de l’amour porté à l’animal, c’est de toujours lui parler doucement et ne pas oublier de le récompenser autant de fois que nécessaire.
Quand ils atteignent leurs 18 mois, ils intègrent une école de formation à Vineuil (Loir-et-Cher) pour 6 mois. Ils sont alors encadrés par des professionnels salariés. Ils atteignent l’âge de 2 ans et peuvent être présentés à des demandeurs handicapés ayant déposé un dossier. Le temps d’attribution est évalué entre 1 et 2 ans. Il faut savoir que pour différentes raisons (maladie, comportement), 30% des chiens ne peuvent aller au terme du programme.
La personne handicapée va être mise en relation avec plusieurs chiens et lorsque l’on sent que le courant passe bien entre animal et humain, alors on décide de l’attribution. Elle se déroule lors d’une remise officielle et c’est la famille d’accueil qui remet le chien à sa nouvelle famille. C’est une cérémonie très émouvante. « Quand on voit partir le chien que l’on a formé et auquel on s’est attaché, on pleure, on pleure… Mais on se dit que c’est pour la bonne cause et on est prêt pour en accueillir un autre » fait remarquer l’une des personnes bénévoles.
Ils vont vivre pendant 10 ans ensemble. Le chien est remis gratuitement à la personne handicapée et reste toujours propriété de l’association. Quand il aura accompli son temps d’accompagnement, il bénéficiera d’une retraite bien méritée.
Le coût de revient d’un de ces chiens, à la fin de sa formation, est estimé à 13 000 € pour l’association Handi’chiens. Cette somme comprend l’achat du chiot, toujours un chiot de race avec papiers, ses vaccinations, sa stérilisation qu’il soit mâle ou femelle, ses soins, sa nourriture et le salaire des professionnels qui terminent sa formation.
Ces chiens peuvent accompagner, sans limite d’âge, tout type de handicap qu’il soit moteur ou sensoriel. « La plus jeune de nos bénéficiaire a été une petite fille de 9 mois » précisa Sophie. « À cet âge-là, ce sont les parents qui gèrent le chien. Suivant le handicap, avec des enfants notamment, même si une vraie complicité se lie entre l’animal et l’enfant, c’est un adulte qui sert d’intermédiaire, comme pour Malaury et Balto. »
Sur une année, 80 à 100 chiens sont formés grâce aux 4 écoles qui existent en France. « Nos chiens sont demandés parfois à l’étranger. Nous privilégions les placements en France, DOM-TOM inclus mais récemment, il y en a un qui est parti en Crète. »
Malaury, Jean-Michel et Balto lors de la dernière AG de l'association Malaury
Bravo à tous ces bénévoles qui n’hésitent pas à donner de leur temps pour rendre la vie plus facile aux personnes handicapées. Comme dit Sophie « Quoi de plus beau que le sourire de Malaury quand Balto est à ses côtés ! »