À deux pas de Saumur, Le Coudray-Macouard, village de charme s'il en est, mérite vraiment le détour.
Ses belles demeures en pierre de tuffeau rappellent le riche passé de la commune.Les belles propriétés sont entourées de hauts murs en pierres
Le presbytère
Nous allons nous intéresser plus particulièrement à La Seigneurie du Bois, inscrite depuis 1988 à l'inventaire des Monuments Historiques, grâce à l'Association pour la Protection du Patrimoine.
Le manoir du Bois XVe-XVIe
Ce manoir est en cours de réhabilitation.
Il fut construit aux abords d'un château fort bâti au XIIe siècle par Geoffroy Plantagenêt, comte d'Anjou. Durant de nombreuses années, il fut la propriété de la famille de La Cour.
Au XVIIIe siècle, c'est la famille des Escotais qui en hérite de Marthe Le Bigot de Gâtines.
Louis Jacques Roland des Escotais, fils de Michel Roland des Escotais en hérite à la mort de son père. Il est alors également propriétaire du château de La Roche à Saint-Paterne-Racan.
Il émigra en Angleterre en 1791 et ses biens furent vendus. La seigneurie du Bois fut partagée en 5 lots. Actuellement trois propriétaires différents se partagent le domaine.
La Seigneurie du Bois au début du XXe siècle
Le reste des douves
Motif sur une colonne
Entrée du manoir
Une lucarne
Le pigeonnier souterrain comptant 96 boulins
La tour séparée du manoir suite au délabrement de l'ensemble du logis durant de longues années
Autre lieu intéressant, l'église Notre-Dame.
Construite sur le site de l'ancienne chapelle du château fort dont il ne reste que le choeur, elle est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1968.
C'est au XVIIe siècle qu'elle devint église paroissiale.
Pourquoi est -elle intéressante ?
Pour son retable en marbre et tuffeau datant du XVIIIe siècle
et aussi pour ce personnage, frère Jean Baptiste
Mais, qui était-il ?
Le roi Henri IV, visitait régulièrement Catherine Charlotte de la Trémouille pour veiller sur l'éducation du jeune Henri II de Bourbon. Il rencontrait alors très souvent une jeune fille, Jacqueline de Bueil. Henri IV la nomma Comtesse de Moret et en fit sa maîtresse. Le 9 mai 1607, elle lui donna un fils, Antoine qui sera légitimé et prendra le nom d'Antoine de Bourbon, Comte de Moret.
Blessé au cours d'une bataille en 1632, certains affirmèrent qu'il mourut de ses blessures. Mais, recueilli et soigné par la Marquise de Ventadour, abbesse de Prouilles, il décida de quitter le monde.
Il choisit alors de prendre la condition la plus basse et la moins connue et devint ermite. Il prit tout d'abord le nom de frère Jean-Jacques pour devenir frère Jean-Baptiste, suite à une méprise.
Pour brouiller les pistes, il voyagea beaucoup et finalement arriva dans le diocèse du Coudray-Macouard où il est connu sous ce dernier nom. Il créa un ermitage aux Gardelles, près de l'abbaye d'Asnières. Jusqu'à sa mort en 1691, il fit son possible pour ne pas être reconnu.
Source dans le bois de Brossay dont l'eau parut très bonne à frère Jean-Baptiste et à son compagnon Macaire.
Vitrail de l'abbaye d'Asnières représentant frère Jean-Baptiste
Vous avez sans doute remarqué que l'histoire liée au Coudray-Macouard l'est également à celle des Bueil, d'où un grand intérêt pour tous ceux qui sont attachés à notre passé local.