À la fin de l'été, Patrice Cartreau, arboriculteur et chasseur, nous avait alertés sur le mécontentement des petits chasseurs suite à la mise en place des plans de chasse pour le faisan notamment et de l'augmentation de la taxe territoriale.
Apparemment, leurs revendications sont toujours d'actualité et le bras de fer avec la fédération 37 se durcit. Après la réunion estivale qui avait rassemblé 12 chasses soit 3000 ha et avait été le déclencheur de la grogne, d'autres réunions se sont tenues.
Le 6 décembre, à Neuillé-Pont-Pierre, 70 personnes avaient fait le déplacement, 36 chasses étaient représentées soit 15000 ha et 400 chasseurs. Les échanges ont été nombreux et c'est toujours le même constat qui revenait : "Avec le plan de chasse pour le faisan et l'augmentation de la taxe territoriale, ce sont toujours les mêmes qui se font berner." La colère était vive et transparaissait dans les débats.
Que souhaitent donc ces chasseurs ?
- Qu'on leur laisse la liberté de gérer correctement leurs secteurs de chasse
- Que les coûts des petites chasses soient minorés
- Que soit instaurée une harmonisation sur tout le département avec les mêmes règles pour tous et un prix à l'hectare identique.
Ils sont conscients qu'avec toutes les contraintes existantes et qui vont plutôt en augmentation, le nombre de chasseurs risque de diminuer ce qui va entraîner des espaces non chassés créant des problèmes entre agriculteurs, citadins et propriétaires avec une prolifération des nuisibles par manque de battues et de piégeages (renards, fouines, martes, ragondins, sangliers, chats errants, blaireaux, corbeaux, busards actuellement protégés...)
Le 27 décembre, une rencontre en petit nombre avec M. Belloy, président de la fédération 37, a permis d'aborder les problèmes liés aux taxes territoriales et de faire remonter le mécontentement des petits chasseurs.
Puis eut lieu une réunion à Rouziers-de-Touraine, le 10 janvier avec au programme la rédaction de 2 motions : une sur la suppression de la taxe territoriale sur le département, l'autre sur la possibilité de lâcher des faisans de tir reconnaissables et identifiés sur tout le département 37 (ponchos) et avec support plan de chasse.
Nouvelle réunion le 29 janvier au domicile de Patrice Cartreau avec Patrice Vignas, de Saint- Paterne-Racan, représentant une chasse privée de 300 ha et 16 chasseurs, Sonia Charret, de Beaumont-la-Ronce, présidente du syndicat de chasse regroupant 246 ha et 14 chasseurs, Jean-Pierre Brillard, de Rouziers-de-Touraine, responsable de recherche à l'INRA, spécialiste de la reproduction des oiseaux, responsable de Fertil'Avi (expertises, conseils et enseignement), chasseur lui-même et qui défend les petits chasseurs qui selon lui "prêtent une attention particulière vis à vis des oiseaux de chasse (perdrix, faisans). Sur le secteur de Neuvy-le-Roi, le plan de chasse faisan avait été décidé sur 4 ans. On arrive à la dernière année. Les chasseurs avaient été d'accord sur le fait de ne pas prélever de faisans sauvages. La réintroduction doit se faire en fonction du nombre des coqs chanteurs au printemps. L'attribution des animaux sauvages à prélever se fait en fonction de la population des coqs chanteurs dénombrés au printemps. De plus, les lâchers durant les premières années se sont faits sans détruire les nuisibles, ce qui explique les mauvais résultats."
Jean-Pierre Brillard tient à préciser : "Quand on effectue un lâcher dans la nature, il y a quelques précautions à prendre. Il y a des zones à faisans et des zones où ils ne plaisent pas. Il faut que la zone soit assez grande pour la reproduction et le repeuplement. Il faut toujours veiller à adapter les animaux à leur territoire. Il est souhaitable de laisser 3 ans pour assurer la reproduction tout en en lâchant quelques-uns pour être tirés."
Ils sont tous d'accord pour reconnaître qu'il y a une mauvaise gestion en haut lieu. "Pourquoi avoir certains droits sur un territoire et pas sur le territoire voisin (problèmes des petites zones)."
À l'avenir, il serait bon de demander l'avis de personnes compétentes, que la gestion soit confiée à quelqu'un de responsable. Patrice Cartreau rappelle que "la population des chasseurs est une population vieillissante. Pour la chasse à la perdrix, il faut être mobile. Si on ne peut plus chasser le faisan, les chasseurs n'auront plus aucun plaisir."
En conclusion il faut :
- Anticiper les réintroductions en nettoyant les sols des nuisibles par des tirs de régulation et des piégeages
- Uniformiser les règles sur l'ensemble du département d'Indre-et-Loire
- Être nombreux à signer les motions
- Ne pas oublier de donner des pouvoirs au plus tard fin février à vos responsables de chasse pour l'assemblée générale du 5 avril et ce pour faire entendre vos voix. (Voir n°245 de La chasse en Touraine janvier 2014 où sont expliquées toutes les modalités.)
Pour ces petits chasseurs, la chasse est un loisir et un plaisir. Dans l'ensemble, ils sont respectueux de leur environnement et préservent la nature, tant la faune que la flore. Il ne faudrait pas que cela devienne une activité réservée aux riches. C'est aussi un peu pour cela qu'ils se mobilisent.