Quand on séjourne aux environs de la montagne de Lure, il est un village à ne pas manquer :
Ce village qui occupe un éperon dominant la Durance et le pays de Forcalquier se situe dans un site admirable.
Au Moyen Âge, Lurs était une importante place forte de 3000 habitants qui appartenait aux évêques de Sisteron, princes de Lurs. Jusqu'au 18ème siècle, ce fut leur résidence préférée et ils y fondèrent un séminaire dont le bâtiment sert aujourd'hui de gîte.
Lurs, au début du siècle dernier, fut laissé à l'abandon et tomba en ruines. Suite à l'affaire Dominici, ses derniers habitants désertèrent le village qui n'avait toujours ni eau ni électricité. Et, alors qu'il était appelé à disparaître, Giono et un groupe d'amis graphistes le "découvrirent" et avec Maximilien Vox, auteur d'une Classification des caractères d'imprimerie universellement adoptée, ils entreprirent de le reconstruire et de l'animer. Et, depuis 1955, les Rencontres internationales de Lure, réunissent chaque été des professionnels de tout ce qui a un rapport avec l'imprimerie. Lurs est devenu la capitale des Arts graphiques.
Nous pénétrons dans le village par la porte de l'horloge au léger campanile et arrivons à l'église dont le clocher-mur comporte 3 baies.
Nous nous promenons dans ses ruelles tortueuses, où poussent les roses trémières, bordées de maisons à encorbellement aux belles portes, nous pouvons découvrir les restes des remparts et aller au pied du château des princes-évêques en partie relevé de ses ruines.
Après avoir contourné le château, la Promenade des Évêques, bordée de 15 oratoires érigés en 1864, mène à la chapelle Notre-Dame-de-Vie.
Du site de Lurs, nous avons des vues admirables sur, suivant de quel côté l'on porte son regard, la vallée de la Durance, le plateau de Valensole ou la montagne de Lure et le bassin de Forcalquier.
Vers la montagne de Lure
Pour en savoir plus sur ce village : https://luberon.fr/communes/lurs
En poursuivant notre périple, un peu plus loin, au bout d'une petite route en lacets qui semble interminable, nous arrivons sur le
C'est là que se trouve le prieuré de Ganagobie. Ce plateau situé à 350 m au-dessus de la Durance, fut peuplé dès la préhistoire.
Habité au Moyen Âge, il subsiste quelques ruines de ce passé médiéval au lieu-dit : Vieilleville ou le vieux village de Ganagobie : nous y trouvons les restes d'un petit oratoire carolingien, ceux des remparts et des traces de quelques maisons.
Mais, de nos jours, le plus important sur le site est le Prieuré de Ganagobie. Vers le milieu du 10ème siècle, un premier monastère carolingien y fut bâti et en 965, il fut donné à l'abbaye de Cluny.
Le monastère actuel fut construit par les moines clunisiens au 12ème siècle. Au 16ème siècle, les bâtiments furent laissés à l'abandon mais au 17ème, ils furent remis en état. Après la révolution, la démolition de l'église fut ordonnée. Alors que le clocher et les absides avaient été détruits, les habitants demandèrent à conserver cet édifice comme église paroissiale. Au 19ème, les Malijai devinrent propriétaires de l'ensemble et cédèrent le prieuré aux bénédictins. La vie monastique y est toujours présente et l'église et les bâtiments conventuels ont été restaurés.
L'église possède un portail à la décoration assez originale. Ses archivoltes en arc brisé sont séparées par des festons de pierre qui sont en fait des éléments de piliers à colonnettes plaqués et disposés de chant. Le tympan sculpté montre un Christ en majesté et les symboles d'Évangélistes et d'anges adorants. Au linteau, on peut remarquer les douze apôtres.
À l'intérieur, un pavement de mosaïques polychromes datées du 12ème siècle est admirable.
On note aussi la présence d'un sarcophage à gauche de l'entrée.
Cette présentation n'est pas exhaustive des richesses et curiosités de cette région. Je vous laisse aller les découvrir et admirer sur place.