C’est maintenant devenu une tradition : chaque 1er vendredi de juillet, « Histoire et Patimoine » organise sa promenade crépusculaire qui réunit de plus en plus d’amateurs. Hier soir, c’est une petite centaine de personnes qui s’est retrouvée sur le parking du Foyer Rural, lieu de départ de la deuxième édition intitulée « Sur les lieux du crime ».
Avant que le cortège ne se mette en route, Philippe Larus, le nouveau président de l’association, souhaita la bienvenue aux personnes présentes, fit le point sur la vente du livre et céda la parole à Fabrice Mauclair, vice-président, qui, grâce à ses recherches historiques a pu fournir les textes des affaires criminelles qui vont être évoquées tout au long de la promenade.
C’est donc vers 19 h, que les promeneurs se sont mis en route.
La première halte s’est faite au bord de la rivière, où Monique Royer relata deux affaires de baignades datant du 18ème siècle et qui ont eu des conséquences fâcheuses pour les baigneurs à une époque où peu de gens savaient nager.
Si l’on vous poussait dans l’eau, vous aviez peu de chances de vous en sortir vivant.
C’est malheureusement ce qui est arrivé à deux jeunes garçons de St Paterne. Dans l’autre affaire, il n’y a pas eu de noyés mais un règlement de compte en bonne et due forme sans motif apparent.
Puis, la longue file de participants s’est déroulée tout au long de la route conduisant à la Chartrie avec un arrêt au Parc pour écouter la seconde affaire racontée par Guy Bodeven et qui s’intitulait « La bonne a disparu ».
En effet, partie en début d’après-midi pour laver quelques vêtements, elle n’était pas rentrée à l’heure où normalement elle aurait dû préparer le repas. Son maître s’en inquiète et un des ouvriers l’informe de l’endroit où il l’avait vue se rendre.
Arrivés sur les lieux, ils trouvèrent la brouette renversée, les vêtements éparpillés et Marie allongée dans l’eau. Elle avait cessé de vivre. Le docteur conclut à un accident cardiaque car le visage était blanc ce qui veut dire qu’elle n’avait pas avalé d’eau. Une bien triste fin que l’on n’a pu connaître que grâce au constat établi par le maire de l’époque car il n’y a pas eu d’enquête criminelle.
Continuant sur cette même route, chacun a pu admirer le hameau de la Chartrie et ses nombreuses caves longtemps habitées pour s’arrêter à la sortie du hameau dans la ferme de la Cuinière où Fabrice Mauclair, conta l’affaire suivante « un vol à la Cuinière ».
Les propriétaires partis de bon matin à la noce d’une cousine en l’église de St Christophe, avaient pris soin de bien fermer les armoires et la porte d’entrée. Or, un voisin aperçut une femme qui sortait de la maison. Celle-ci, le voyant, recula à l’intérieur. Notre homme ferma solidement la porte, appela les voisins et les propriétaires qui s’en revinrent avec toute la noce. Le maire procéda à l’interrogation de la femme qui demeurait depuis peu dans une cave à la Chartrie. Elle nia les faits bien que l’on trouva sur elle les pièces de 5F dérobées dans l’armoire et quelques pièces de linge. Il s’avéra qu’elle avait déjà était condamnée auparavant pour vol. Cette nouvelle affaire l’amena jusqu’au tribunal de Tours et elle fut condamnée à 6 ans de travaux forcés.
C’est par le chemin qui mène de La Cuinière à Gesnes que s’est poursuivi le trajet pour écouter David Bonnaud nous faire revivre la dernière affaire dans le cadre du château de Gesnes.
Cette affaire met en scène Pierre Cuinier et s’intitule « L’avocat voit rouge… » et nous montre ce qui peut arriver quand on ne sait pas se maîtriser et que l’on est un peu trop souvent pris de boisson : insultes, voies de fait à l’encontre de différentes personnes, jet de pierres, bastonnades l’ont conduit à plusieurs condamnations jamais respectées. La dernière le destituant de ses fonctions de notaire-avocat, ne fut jamais appliquée, le sieur Cuinier ayant démissionné de sa charge avant la sentence.
Ayant pu revivre ces quatre affaires, chacun des participants a repris à son rythme le chemin du retour où un apéritif les attendait au Foyer Rural. C’est dans la bonne humeur et une ambiance très agréable malgré cette atmosphère de « crimes » qui baignait la campagne que s’est déroulée cette soirée encore une fois très appréciée par tous les promeneurs du crépuscule.
Ce parcours mesurait 8,049 km très exactement.