Il commença sa présentation par 3 noms de lieux de Saint-Christophe, noms que l’on retrouve dans d’autres régions : Vienne, Gênes (Gesnes, Genne) et Beaujeu.
Le toponyme « Vienne » remonte à l’Antiquité. C’est souvent la partie la plus ancienne de la commune. Il se situe près d’un passage proche d’une rivière. En général, de part sa racine celtique, on peut assurer que l’eau est proche.
Pour le mot Gênes, l’origine est latine et fait état de la présence d’une porte (voire d’un château), d’une digue, d’une vanne sur la rivière, puis d’une pêcherie. Le terme remonte au Haut Moyen Âge.
Le troisième terme « Beaujeu » est très fréquent dans le centre de la France. C’est une mention médiévale qui désigne une maison (jeu ou joug qui désigne une crête, une hauteur, une montagne) et beau qui désigne un lieu dégagé, une clairière haute. Beaujeu est donc le nom d’une maison située sur la hauteur dans un espace dégagé.
Pour ce qui est du nom du village « Saint-Christophe », il est apparu au XIIe siècle souvent orthographié « Christofle ». Ce saint très populaire était souvent implanté près d’une rivière et d’un gué.
Il aborda ensuite la toponymie en lien avec divers éléments.
L’eau et les lieux humides
Belle Fosse, Pisseoison (petit ruisseau), ancien fief de Neuvy-le-Roi
Le relief (val, tertre, puy, dube, butte)
Vau, vallée : Vaunoble, Vallée des Moujues, Vaudésir, Vallière
Le Tertre, le Point du Jour, Bellevue (lieu d’où l’on a une belle vue)
Le sol (varenne, gravier, bournais, aubuis, marne ou ardillier, argile)
Roche-Racan (nom accolé au nom du seigneur), Roche-Blanche. Roche = maison forte, château.
L’Ardillère, la Hardière, Gâtineau.
De mauvaises terres ont donné : Tout l’y Faut (il faut tout lui donner pour obtenir quelque chose), Moque Barril ( terre inculte pour la vigne), Moque-Souris (moulin qui tourne peu et mal), Aigrefin (mauvais foin).
Les végétaux
La Coudre (coudrier), La Noiraie (noyer), La Fougeraie, La Tremblaie, L’Ormeau
Zones défrichées : Les Essarts, Grand Sart, Le Trochet, Les Exemples (brûlis), Le Breuil (bois)
Les activités humaines (moulin, tannerie, poterie, four, fourneau, charbonnerie, briqueterie, tuilerie, pressoir carrières)
Les Grands Moulins, Le Moulin Basset, Le Moulin Bouleau, La Charbonnerie.
Les constructions (loges, huttes, maison (mé, chaise), chambre, salle, aître (ferme), borde, grange, porteau)
La Métairie, La Borde, La Borde Bouleau, L’Aître aux Godets, La Gagnerie (terre de cultures).
Villebourg : en 1212, Villa Bourelli, en 1285, Ville Borreau. Rien à voir avec un bourg !
Les noms tels que « La Belle Étoile » étaient situés au bord des grands axes (souvent une auberge). Le nom « Passe-Temps » correspondait à une « villa », lieu où l’on est bien.
L’appellation « La Cave Godet » date du XIIe siècle et « L’Aître Godet » du XVe. Ces noms correspondent à une même famille Godet qui a dû accroître son patrimoine.
Et, lorsqu’auprès de « La Belle Étoile » vous trouvez une parcelle nommée « Coupe-Gorge », vous pouvez laisser aller votre imagination !
La religion
La Clarté Dieu (Claritas Dei en 1239) ne laisse aucun doute sur le mot Dieu certains imaginant que c’était un site où l’on soignait une maladie des yeux !
Le nom de Saint-Paterne remonte au XIVe siècle. (Paterne pouvait être remplacé par Père, Pater).
Les noms « Bas Sion » et « Haut Sion » sont à rapprocher du terroir de Syon, la grande montagne de Palestine et dateraient de 1295. Il en existe plusieurs en France. Ce nom « Sion ou Syon » aurait pu être donné en souvenir d’un pèlerinage.
Des noms de lieux-dits créés à partir de noms de personnes.
Ils sont reconnaissables grâce à leur suffixe : ier (ière) ou erie comme La Grandinière, La Cuinière, La P(e)lissonnière (Pierre Pelisson 1403).
La Charbonnerie (Charbonnier), la Boulairie (Boulais ou Boulay), La Paumerie, la Chartrie. Ces appellations dateraient de la fin du Moyen Âge. Le Grand Aubry (Auberie) est un ancien fief datant de 1278.
L’évolution des noms au cours des âges
Entre la langue écrite et la langue parlée, on obtient des choses assez amusantes. En voici quelques exemples :
Le Grand Lay (un chemin) est devenu Le Grand Laid
Le Bout d’Infray s’est transforme en Boudin Frais
Fromenteaux est devenu Les Froids Manteaux
La Reculade a donné L’Herculéenne dans le Berry
Le Menhir des Érables, aux confins du Poitou, s’est transformé en Menhir des Arabes avec toute une légende autour de Charles Martel et des Arabes qui auraient été arrêtés en ce lieu !
Autre légende imaginée avec la Fontaine Pissette, petit ruisseau à faible débit devenue La Fontaine Pie VII. Ce pape aurait, un soir, couché dans le village et, il paraît que le matin, il aurait eu une petite envie qu’il aurait satisfaite en ce lieu. D’où les pouvoirs magiques conférés à cette fontaine !