Pour achever cette saison assez riche, le président du club d'Histoire locale avait convié les adhérents de l’association à se retrouver mercredi dernier sur la grand place d’Aubigné-Racan pour découvrir ce village et le personnage qui a, en partie, donné son nom à ce village. Pour retracer une partie de l’histoire d’Aubigné-Racan et découvrir ses bâtiments dignes d’intérêt, c’est Nicolle Piétrin, native de la commune et adhérente du club castélorien, qui a conduit la quarantaine de personnes présentes pour la première partie de la visite.
Accueil des participants devant la mairie par Michel Benoit, le président, Nicolle Piétrin et Michel Papin, les guides du jour
Visite d’Aubigné-Racan
C’est à la mairie que la visite a commencé avec, près de l’entrée, le mécanisme de l’horloge Gourdin, installée en 1870 dans le clocher de l’église. Nicole Piétrin avait, lors d’une conférence, présente une étude sur les horlogers Gourdin. Puis, direction la salle du Conseil Municipal pour y admirer un grand tableau, œuvre du peintre Marcel Durulle, pour honorer les soldats de la commune morts pour la guerre. Mais malheureusement, toute la partie centrale a été masquée par une autre peinture. D’autres tableaux de M. Durulle ornent les murs de cette salle.
Le mécanisme de l'horloge Gourdin
Puis, direction la salle du Conseil Municipal pour y admirer un grand tableau, œuvre du peintre Marcel Durulle, pour honorer les soldats de la commune morts pendant la guerre. Mais malheureusement, toute la partie centrale a été masquée par une autre peinture. D’autres tableaux de M. Durulle ornent les murs de cette salle.
À l'intérieur de la mairie
Nicolle Piétrin a expliqué la provenance de mot « Aubigné » qui viendrait de « Alba Terra », terre blanche. C’était autrefois une ville de tailleurs de pierre et les carrières y étaient nombreuses et, entre deux carrières, on pouvait construire des maisons.
Tout en devisant, elle conduisit le groupe vers l’église construite en tuffeau mais reposant sur des fondations en pierres de roussard. Sur la partie ancienne, Moyen Âge, quelques modillons sont encore visibles. Le portail remonte au début du gothique et, en contournant l’église vers son entrée actuelle, une curieuse avancée abrite la sacristie actuelle, depuis 1841.
Explications à l'extérieur de l'église d'Aubigné-Racan
La visite s’est poursuivie à l’intérieur de l’édifice qui a été bien remanié mais qui abrite quelques œuvres dignes d’intérêt : le retable, des vitraux, et, parmi la statuaire, une vierge en faïence de Ligron, offerte en 2010, par un aumônier militaire à l’issue de son tour du monde. Plusieurs œuvres sont signées Nicolas Bouteiller.
Avant de regagner les véhicules, la guide du jour a fait passer les visiteurs devant l’ancien collège et les écoles et en a présenté un petit historique.
Puis, direction Champmarin !
Michel Papin, le second guide de l'après-midi.
Champmarin et Racan
Pour la seconde partie de l’après-midi, chacun a pris la direction du Manoir de Champmarin qui a vu naître entre ses murs le 8 février 1589, Honorat de Bueil, fils de Louis de Bueil, seigneur de la Roche-au-Majeur à Saint-Paterne-Racan et de Marguerite de Vendômois.
Plaque mentionnant le naissance d'Honorat de Bueil et celle figurant dans l'ancienne mairie de Saint-Paterne-Racan
Écoutons maintenant, Michel Papin, natif et résidant de Champmarin, dans la propriété voisine du manoir, pour faire connaissance avec ce nouveau-né. L’enfant est baptisé dans la chapelle du manoir mais comme nous sommes dans une période très troublée avec les Guerres de religion, le prêtre conseille aux parents de mettre leur fils en lieu sûr. Bien enveloppé dans ses langes, l’enfant sera conduit en catimini au château de la Roche-au-Majeur avec sa nourrice, accompagnés par 40 gentilshommes et 120 mousquetaires et échappera ainsi aux ligueurs qui sévissaient dans le secteur. Son baptême n’ayant pas été enregistré à Aubigné, c’est sur les registres de Saint-Paterne-Racan qu’a été consignée la naissance du nouveau-né.
Orphelin assez tôt, Honorat sera recueilli et élevé par Anne de Bueil, sa cousine, et il vivra en partie à Paris. Enfant rêveur, proche de la nature, il se plaisait beaucoup dans la campagne environnant son château. Comme il se doit pour l’aîné d’une famille noble, il devint militaire mais s’arrangeait toujours pour arriver à la fin de la bataille avec ses hommes. À Paris, il fit la connaissance de Malherbe qui mourut en 1628 et qui l’avait encouragé à écrire et, grâce à lui, il fut un des premiers membres de l’Académie Française.
À la mort de sa cousine, il hérita de sa fortune et en profita pour faire de la maison forte tourangelle, un château beaucoup plus accueillant et confortable. C’est aujourd’hui le château de la Roche-Racan à Saint-Paterne-Racan.
Buste de Racan( jardin des Prébendes à Tours) et Château de la Roche Racan (Saint-Paterne-Racan)
Amoureux des livres et de l’écriture, Honorat de Bueil s’adonnait à la poésie. Ses œuvres principales : « Poésies, Bergeries et Correspondances » d’une part et « Stances sur la retraite d’autre part » ne sont pas vraiment très recherchées !
Michel Papin précisa que c’est grâce à Louis Arnoult, propriétaire du domaine au XIXe, qui choisit comme sujet de thèse, la vie de Racan mais aussi grâce à l’influence du professeur Arnoult que le préfet décida en 1934, d’ajouter le nom de Racan à celui d’Aubigné !
Découverte extérieure du manoir
Après avoir fait le tour du manoir, son évolution architecturale, tous les participants furent conviés à se rapprocher de la table où un goûter préparé par quelques membres du club allait être servi. Mais, auparavant, quelques anecdotes savoureuses sur la vie du « poète » furent contées et quelques vers de sa plume déclamés devant un auditoire attentif et amusé, avant que chacun put se rafraîchir et faire honneur aux amuse-bouche.
Les lecteurs face à des auditeurs très attentifs !
Puis, des petits groupes se formèrent et des discussions s’engagèrent profitant de ce bel après-midi ensoleillé avant que chacun ne prenne le chemin du retour.
Les discussions vont bon train !
Quelques rendez-vous avec le club sont programmés au cours des mois d’été lors de diverses manifestations locales avant la reprise des soirées conférences en octobre.
Et pour finir, souvenir de cette belle et agréable sortie !
Contact : Michel Benoit : tél 02 43 44 06 31