Pour cette 19ème promenade crépusculaire, Histoire et Patrimoine avait convié ses adhérents mais aussi toutes les personnes qui s’intéressent à l’histoire locale à une soirée dédiée au patrimoine bâti mais aussi à quelques personnages liés à ce patrimoine et ayant joué un rôle important dans la vie de la commune.
C’est donc sous la forme d’une déambulation que s’est déroulée cette soirée.
Pour ce faire, cinq membres du Conseil d’Administration de l’association, sont intervenus chacun sur un site différent pour présenter à chaque arrêt, un lieu et le personnage qui lui est attaché.
Vers 18 h, le président Philippe Larus souhaita la bienvenue aux 70 personnes présentes et la promenade put commencer.
Les Rabines et Jules Gendron
La première halte se situait à proximité du point de départ et, il ne fallut que quelques minutes pour atteindre la cour des Rabines, première intervention de la soirée, proposée par Monique.
L’histoire de ce fief s’échelonne du 14e au 18e siècle. Son descriptif figure dans la base Mérimée. À l’intérieur de la maison, une peinture murale datant du 15e siècle, est encore visible.
À cette demeure, le personnage qui a retenu notre attention, est Jules Gendron, qui naquit dans ce lieu où résidaient ses parents le 25 février 1813. Il y habitera jusqu’en 1840. Il se maria à Bléré en 1845 et, avec son épouse, ils s’installèrent place du marché, la place Jehan d’Alluye actuelle, à Saint-Christophe, village où naquirent la plupart de ses enfants. Il exerçait la profession de notaire.
Le 26 juillet 1850, il fut élu maire de la commune et le resta jusqu’en mai 1857. À la fin de son mandat d’élu, ils habitèrent à Tours puis à Bléré où il exerça sa profession de notaire. Il y mourut à 82 ans, le 5 février 1895.
Nous quittons les Rabines pour l’Auberdière toute proche.
L’Auberdière et Victor Gruel
C’est la propriétaire des lieux, Claudie, qui a accueilli la petite troupe pour parler de Victor Gruel.
C’est dans le recensement de 1946 qu’il apparaît à L’Auberdière, maison habitée également par le couple Balzac. Ce personnage avait déjà une vie bien remplie lors de son arrivée à Saint-Christophe. Il est né le 30 avril 1886 à Gentilly dans le Val de Marne. D’après quelques bulletins de notes retrouvés, il était plutôt bon élève, dans le nord. Il fut appelé sous les drapeaux le 9 octobre 1907 et gravit rapidement les échelons : caporal, sergent, sous-lieutenant de réserve en 1909. Renvoyé en disponibilité, il reprend sa profession d’agent de change. Le 9 mars 1907, il se marie pour la première fois. Victor eut une carrière militaire assez dense et termina avec le grade de commandant. Il fut décoré de la Croix de Guerre, nommé Officier puis Chevalier de la Légion d’honneur après la Première Guerre Mondiale, il fut fait prisonnier durant la seconde et envoyé à Buchenwald. Installé à Saint-Christophe depuis 1936, nommé juge de paix suppléant en 1937, il se présenta en 1938 aux élections du Conseil Général à Neuvy-le-Roi, mais il ne fut pas élu ! On le trouvera élu à Saint-Christophe en 1945.
Au cours de sa vie assez mouvementée, il aura suite à des divorces ou des décès, 5 femmes officielles et une fiancée qui lui donna un fils, Maurice, né en 1920. Il devint ceinture noire de judo, 9e dan et entraîneur de l’équipe de France. Victor ne s’occupa guère de lui !
C’est dans le Var, à Carnoules, que notre personnage s’est éteint le 22 août 1963.
Sur le site de l'Auberdière
Pour rallier la halte suivante, c’est par le chemin du jeu de boules et la rue des Quinze pas, deux passages typiques de la commune, que les auditeurs regagnèrent le troisième site pour écouter Fabrice parler de Bourg Labbé et de deux personnages de la famille Labbé : le docteur Edmond-Louis Labbé et l’écrivaine Daphné-du-Maurier.
Cette maison ancienne a abrité de nombreuses générations de Labbé ayant exercé des professions dévolues habituellement à une classe de la société plutôt aisée. Même si Fabrice, l’orateur, est parti de Jacques Labbé, vivant à la fin du 16e siècle, pour arriver aux 2 Labbé qui nous intéressaient pour cette soirée, je vais donc vous présenter le docteur puis l’écrivaine. Même si Saint-Christophe s’enorgueillit de ses deux célèbres médecins mis à l’honneur devant l’hôtel de ville, Fulgence Raymond et Raphaël Blanchard, il ne faut pas oublier Edmond-Louis Labbé né le 25 août 1825 dans la commune et qui fut médecin chirurgien à Paris où il décéda en 1894.
Il fut interne en médecine à l'hospice général de Tours où il fut honoré d'une médaille d'or pendant l'épidémie de choléra de 1849. Il fut ensuite interne des hôpitaux de Paris de 1855 à 1857 et soutint une thèse, "de l'érysipèle", à la faculté de médecine de Paris en 1858. En 1867, après concours, il fut nommé médecin du bureau central des hôpitaux de Paris. De 1869 à 1871, il exerça à l'hôpital de la Charité, soigna varioleux et blessés pendant le siège de Paris. Chargé d'une ambulance de la ville de Paris (1er arr.) et honoré d'une médaille d'argent, il devint médecin du service des incurables à l'hôpital Laennec de 1872 à 1874, puis médecin de la Maison municipale de santé de 1874 à 1889, et enfin médecin à l'Hôtel-Dieu de 1889 à 1892.
L’autre personne liée à la famille Labbé, est la romancière Daphné du Maurier, née en Angleterre de Gerald-Hubert-Edward Busson du Maurier, acteur, auteur, metteur en scène, ayant pour ancêtres Madeleine Labbé et Mathurin Busson, maître verrier. Lorsque la Révolution éclate, leur fils Mathurin-Robert, né à Chenu, à la ferme du Maurier, émigre en Angleterre et, pour fréquenter la noblesse française ajoute le nom du Maurier à Busson. Depuis, tous ses descendants nés en Angleterre portèrent ce nom : Busson du Maurier. C’est ainsi que Daphnée ayant appris l’histoire de sa famille est venue à plusieurs reprises en France, à Saint-Christophe. Plusieurs de ses œuvres ont été adaptées au cinéma. L’histoire de ses ancêtres français est relatée dans « Les souffleurs de verre ».
À proximité de Bourg-Labbé
Daphné du Maurier et le docteur Edmond-Louis Labbé
Pour passer au sujet suivant, le groupe a emprunté le chemin des Marmoux qui a permis d’arriver au Te Deum, lieu où s’est passé un fait divers à l’école des sœurs à la fin du 19e siècle ainsi que certains faits pas très catholiques ! C’est Lionel qui s’est chargé de dévoiler ces deux affaires.
Pour la première, il s’agit d’un accident : une fillette est tombée dans le puits en allant chercher de l’eau et est décédée. La seconde, montre l’agissement du curé du moment vis-à-vis d’une veuve possédant une petite fortune qu’il a dilapidée en achetant à son nom, mais avec l’argent de la veuve, des propriétés. L’affaire a été révélée lorsque le fils voulut, à la mort de sa mère, récupérer son héritage.
Au Te Deum face au lieu où se déroulèrent les 2 affaires.
Après ces révélations, direction le dernier site. Pour l’atteindre, une petite marche d’environ 2 km a été nécessaire. Première petite halte pour écouter Jean faire un petit historique sur la chapelle Saint-Gilles qui faisait autrefois partie du Clos du même nom. Puis à sa suite, c’est à l’intérieur du domaine puis devant la maison que l’histoire du site fut contée et que l’on découvrit quelques personnages marquants dont Charles Bongendre qui fut maire du village du 20 février 1858 à juillet 1868. C’est lui qui a succédé au premier maire mentionné, Jules Gendron. Et, il n’a pas réussi à faire établir la station voulue par son prédécesseur en Vienne ! Mais comment est-il arrivé au Clos Saint-Gilles ? Le 1er mai 1847, Charles Bongendre avait épousé Clotilde Bodin à Orléans. Nous retrouvons le couple habitant rue Saint-Gilles dans le recensement de 1851. En 1856, Aimé Bodin, veuf, père de Clotilde, habite rue Saint-Gilles avec ses enfants et petits-enfants. Charles Bongendre décéda le 23 mai 1869 et Clotilde, sa veuve continua à vivre au Clos Saint-Gilles avec ses enfants.
Jean présente l'historique de la chapelle
Poursuite de la présentation du lieu dans le jardin puis devant la maison
Pour achever cette soirée, c’est au niveau du nouveau théâtre de verdure créé par Jean et Thierry que tous les participants se sont retrouvés pour assister à une petite saynète relatant une cavalcade de 1893. Des femmes préparent les costumes qui habilleront les personnes qui défileront lors de la cavalcade. Le maire du village, M. Rocheron, trouve que ça ne va pas assez vite !
C’est sur cette note de gaieté que s’achève la promenade, chacun étant invité avant de repartir à partager le verre de l’amitié.
Pour ceux qui le souhaitaient, un pique-nique sorti du panier avait été prévu et, c’est à l’abri, dans la grange qu’il s’est déroulé dans une ambiance très chaleureuse.
Une bonne partie des intervenants de la soirée !
Rendez-vous à l’année prochaine pour la 20ème édition !