Dimanche après-midi, à l’initiative du président de Racan Chante, Pierre Sevin, et du chef de chœur, Marie-Jo Thibault, trois chorales se sont retrouvées à Saint-Christophe, pour deux heures de pur bonheur.
Racan chante, la chorale du territoire de Racan, se présenta la première et fit une entrée sous les applaudissements d’un public qui avait envahi la belle église de Saint-Christophe pour ce concert exceptionnel.
Son président prononça quelques mots de remerciements pour l’accueil réservé lors des différentes rencontres et expliqua : «Racan chante se produit depuis 15 ans déjà et a, à son actif, plus de 100 concerts. Cette année nous avons décidé d’engager un travail sur les traditions des provinces françaises et nous avons donc décidé d’apprendre des chants traditionnels. Au fur et à mesure de leur apprentissage, nous incluons les nouveaux chants dans nos concerts. Ce sera le cas aujourd’hui.»
Racan chante sous la direction de Marie-Jo Thibault
Puis, Marie-Jo Thibault annonça le premier chant au programme, un gospel, en hommage à la Liberté « Everybody sing freedom » avant d’enchaîner sur un petit tour de France en chansons. Le voyage commença par le Pays basque avec une complainte interprétée en basque et suivie par un poème écrit sous le joug franquiste et mis en musique avec un arrangement de Jo Maris. Puis, les choristes nous emmenèrent dans une région où la vigne est à l’honneur avec un chant du XVIe siècle « Margot, labourez les vignes » qui rappelle « En passant par la Lorraine ». De l’est à l’ouest, il n’y a qu’un pas à franchir et c’est la Bretagne qui fut à l’honneur avec une berceuse « Fais dodo lon la ». Un petit tour au sud et c’est la Provence et le Béarn qui se mêlèrent avec deux chants « Magali » et « Se canto » avant de livrer un hymne à la Touraine « Mon Val de Loire ».
Avant son interprétation, Marie-Jo Thibault précisa : «Ce chant fut appris pour un déplacement en Normandie et nous l’avons repris lors de notre voyage dans le Val d’Oise. Nous nous devions d’avoir une chanson présentant notre région.»
Après cet hommage à la Touraine, le tour de France s’acheva dans le Nord avec une magnifique interprétation de la chanson de Pierre Bachelet, « Les Corons ».
Les applaudissements particulièrement nourris ne laissèrent aucun doute sur l’intention des auditeurs à réentendre ce superbe chant à la gloire des mineurs.
Gentiana sous la direction de Béatrice Heurtaux
Puis, Racan chante laissa la place à Gentiana de Tours, chorale dirigée Béatrice Heurtaux. Après un Hymne à la nuit de Rameau, leur répertoire prolongea un peu le tour de France commencé précédemment avec un tango corse qui se définit comme étant «une sieste organisée». Plusieurs chants étaient extraits d’œuvres classiques de Haendel, Mozart, Rameau mais aussi de musiques contemporaines comme « La chanson de Lara » de Michel Jarre. Gentiana proposa une magnifique interprétation d’Exodus d’Ernest Gold, un gospel sur la tolérance et le respect de l’homme avec «L’homme blanc dans l’église noire» de Gérard Bernard sur la vie à Harlem et, après l’Amérique, un petit chant africain «Siyahamba» marqua la fin du voyage et de la prestation de Gentiana qui laissa la place au «Petit chœur d’hommes» toujours sous la direction de Béatrice Heurtaux.
Choeur d'hommes dirigé par Béatrice Heurtaux
Les voix de ces dix choristes sublimèrent les quatre chants de leur répertoire dont l’Hymne corse « Diovi savi regina » et le chant basque « Boga boga ».
Les trois chorales réunies
Puis vint le moment où les trois chorales se regroupèrent dans le chœur de l’église pour interpréter deux chants : «Tiébé poièm » de Dmitri Bortniansky sous la direction de Béatrice Heurtaux et «La ballade nord-irlandaise» adaptée par Renaud Séchan sous la direction de Marie-jo Thibault.
Celle-ci précisa qu’un des couplets de cette ballade a été réécrit pour mettre en avant un thème présent tout au long de la soirée avec les différents interprètes, la demande de tolérance, de paix et de liberté. En voici quelques extraits : «Jetez vos armes à tout jamais, Laissons pousser les orangers, J’ai planté un oranger et il a donné, Les fruits sucrés de la Liberté », ces fruits sucrés qui, espérons-le remplaceront désormais «les grenades dégoupillées».
Un magnifique concert et une belle leçon d’humanité. Bravo à tous !