Après avoir fait découvrir le Pays de Racan aux amateurs de randonnées enrichissantes sur le plan tant historique que patrimonial, les membres du CA de l’association christophorienne « Histoire et Patrimoine » ont décidé d’élargir un peu le territoire à découvrir et, comme l’a dit le président, Philippe Larus, à la quarantaine de randonneurs présents : « Nous étendons depuis quelques années notre champ d’action. Nous étions l’an dernier à Château-la-Vallière avec Fabrice, l’année précédente à Château-du-Loir avec Lionel. Nous quittons cette année les milieux semi-urbains pour renouer avec la vraie randonnée de campagne. » Puis suivirent les remerciements d’usage aux diverses personnes ayant contribué à l’organisation de cette randonnée.
Il faut dire que la visite de Sonzay présentait pour les adhérents d’Histoire et Patrimoine et les amis d’Autour de la collégiale de Bueil présents ce jour, un certain intérêt. Écoutons Philippe Larus : « Nous sommes très heureux, nous qui nous intéressons de longue date à la famille de Bueil et au poète Racan, de découvrir avec vous tout à l’heure les extérieurs du château de La Motte. Racan est venu ici, chez sa cousine, Anne de Bueil qui fut sa bonne fée, sa protectrice. Elle le recueille tout enfant à la mort de ses parents et le conduit à Paris car elle est mariée à Roger de Saint Lary, duc de Bellegarde, un grand du royaume, intime du roi Henri IV. Et c’est là que Racan, adolescent, rencontrera le poète Malherbe qui va en quelques années l’initier à son art… »
Prêts pour le départ
Cette entrée en matière faite, les marcheurs se sont mis en route parmi les vergers et ont pu découvrir assez rapidement une belle petite loge de vigne bien entretenue. Cette première halte fut l’occasion de relater brièvement l’histoire de Sonzay : « Le nom de Sonzay est connu dès le IXe siècle. L’occupation précoce du territoire est attestée par la découverte d’outils du Néolithique, ici même, aux étangs de La Motte-Sonzay. Au Xe siècle, Hugues d’Alluye, seigneur de Saint-Christophe et de La Motte-Sonzay, offre une partie des domaines du territoire de Sonzay aux moines défricheurs de Marmoutier. Ces derniers fondent le prieuré à l’origine du bourg. »
Première halte : la loge de vigne
Après cette courte pause, tout le monde se remit en marche vers une surprise annoncée par le président. Et quelle surprise ! La belle loge de bruyère de Cheray, découverte lors du repérage de la marche par quelques organisateurs. « Cette loge, » selon le propriétaire, « aurait entre 100 et 150 ans. Elle est constituée de perches d’acacias et de châtaigniers. Elle mesure
Seconde halte : la loge de bruyère
Et, pour les membres d’Histoire et Patrimoine, une autre surprise était au rendez-vous : des silex branchus tels que le docteur Guignard décrivait dans un bulletin de la Société archéologique de Touraine en 1880 : « Une bien curieuse découverte : des os fossiles ayant dû appartenir à de grands mammifères antédiluviens trouvés sur la commune de Saint-Christophe… »
Après que chacun ait pu apprécier ces découvertes, les marcheurs reprirent leur route jusqu’à un carrefour indiquant la direction « Le Gast ». Ce lieu-dit abrite une ancienne commanderie de templiers, devenue la propriété de l’ordre de Saint Jean de Jérusalem, avant d’être rattachée à la commanderie de Ballan. Les bâtiments ont été transformés en exploitation agricole depuis plusieurs siècles. Le seul vestige de l’ancienne commanderie est une chapelle gothique, datant du XIIIe, dont la façade est percée d’une porte en arc brisé.
À l’arrivée dans le bourg, c’est devant le kiosque à musique daté de 1882, qu’eut lieu un nouvel arrêt. C’est Fabrice Mauclair qui prit la parole pour parler de ce bâtiment et de la société de musique de Sonzay : « Ce kiosque octogonal, une des curiosités de Sonzay, est construit sur une base de laitiers provenant de l’exploitation de minerai de fer de Château-la-Vallière. Ce pavillon a toujours servi de local pour la fanfare. L’harmonie Sainte-Cécile de Sonzay a été fondée en 1868 par Valentin Fouquet. Depuis sa fondation, peu de chefs se sont succédé à sa tête. De père en fils pendant plus d’un siècle, ils sont au nombre de cinq seulement avec, entre autres, un artiste de haute qualité, poète et musicien : Félix Gajard qui marqua la société de sa forte empreinte pendant quarante ans. »
Halte devant le kiosque à musique
Ce Félix Gajard a eu un fils qui a donné son nom à une rue du village « la rue Dom Gajard ». Ce religieux a sa photo dans l’église Saint Genest du XIIe siècle, édifice que les marcheurs ont pu visiter et y admirer un vitrail du XVIe et de belles statues.
Philippe montre l'évolution de l'église
Ensuite, petite halte devant deux beaux piliers d’entrée à la Jabinière. Les jabinières étaient au XVe et XVIe siècles des fossés ou douves de
Un petit arrêt devant l’un des lavoirs communaux dont la particularité provient du fait qu’il est alimenté par la source de Saint Genest, ainsi appelée car, selon la légende, elle permettrait grâce au saint, de redonner la vue aux aveugles.
Un des lavoirs de Sonzay alimenté par la source Saint Genest avec quelques occupants privilégiés !
L’heure avançant, il fallut accélérer un peu le pas mais cela n’empêcha pas de remarquer une maison bien fleurie et possédant un linteau original présentant Bacchus.
Honneur à Bacchus !
À partir de là, deux kilomètres de marche sans arrêt jusqu’au moulin de Varennes où un poème de Félix Gajard fut lu par Monique Royer ....
Lecture du poème de Félix Gajard
...avant d’atteindre le château de La Motte pour y découvrir les extérieurs et d’en avoir un petit historique : « Ancienne châtellenie qui relevait des châteaux de Tours et La Vallière. Il a appartenu à la puissante famille de Bueil. Pierre de Bueil entreprend la construction d'un chastel en 1380. Construit à l'emplacement d'un édifice féodal des XIIe et XVIe siècles, par Antoine de Loubes, panetier du roi, le château s'élevait primitivement sur un plan quadrangulaire. Quatre tours renforçaient les angles et l'accès se faisait par une poterne avec pont-levis. Au XIXe siècle, les deux ailes joignant la tour de la chapelle furent abattues et la cour devint une terrasse. Sur cette terrasse se développent deux façades du XVIe siècle, séparées par une tour polygonale renfermant l'escalier, dont la construction paraît remonter au XIXe siècle et qui a conservé une porte gothique avec fleuron et pinacles. »
Fin de la randonnée dans la cour du château de La Motte.
Et, pour terminer cette matinée bien remplie à la découverte de Sonzay, chacun fut invité à partager le verre de l’amitié offert par l’association « Histoire et Patrimoine ».
Prochaine manifestation :
Promenade crépusculaire : samedi 1er juillet, à 18 h. Découverte des lieux-dits de Saint-Christophe.
Le verre de l'amitié termine cette matinée