Après l’intérim assuré par M. Essali du 3 août 2016 au 2 janvier 2017, c’est Madame Marie-Christine Hiébel, détachée par le Centre national de gestion des EHPAD et agents hospitaliers (CNG) qui a pris le relais à cette date et ce jusqu’au 1er septembre 2017 où elle est devenue directrice. Durant son intérim, le poste fut déclaré vacant. Comme elle se plaisait dans cet établissement où, pendant ces quelques mois, elle avait commencé à imprimer ses souhaits quant à sa gestion, elle décida de monter un dossier et de postuler auprès du CNG. Son dossier a reçu un avis favorable de l’Agence régionale de santé (ARS) et du maire de Saint-Christophe-sur-le-Nais qui est président de droit de l’EHPAD sur sa commune. C’est ainsi que Mme Hiébel est devenue directrice de l’EHPAD La Croix Papillon.
Marie-Christine Hiébel dans son bureau
Mme Hiébel, pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours ?
J’ai suivi une formation à Sciences Po à Paris et j’ai une maîtrise de droit public. En 1 978, j’ai passé le concours de directeur d’hôpital et suite à ça, j’ai exercé les fonctions de directeur adjoint dans la Région Centre à l’hôpital de Fleury-les-Aubrais, de Romorantin, au centre hospitalier d’Orléans La Source en psychiatrie et au CHU de Tours où j’étais responsable des politiques sociales et référente des différents pôles de santé.
Dans mon travail, j’ai toujours attaché beaucoup d’importance à la dimension humaine des lieux dans lesquels j’exerçais tant vis-à-vis des personnels que des patients. J’étais arrivée à un moment où je souhaitais quitter les trop grandes structures et retrouver une proximité de gestion qui donne du sens au travail comme je le trouvais à Romorantin. La dimension de cet EHPAD correspondait à ma recherche. J’y ai trouvé une dimension active dans sa gestion, un contact permanent et une multiplication des tâches qui n’est pas pour me déplaire. Là, je peux mettre mon nez partout.
Avez-vous des projets particuliers pour l’EHPAD ?
Je souhaite dynamiser l’équipe, ce que j’ai déjà un peu fait depuis mon arrivée, gérer sainement les comptes et être en contact avec les résidents. Ce que je veux pour eux, c’est leur donner un cadre d’existence le plus confortable possible au jour le jour.
En ce moment, je travaille à la préparation du contrat pluriannuel (5 ans) avec l’ARS et le conseil départemental. Mon objectif et axe fort de ce contrat, c’est la proposition faite aux autorités d’une formation des professionnels pour développer des soins avec une vraie dimension personnelle adaptée à chaque résident pour tous les actes (toilette, repas,…) et qu’ils acquièrent une complémentarité de compétences autour des résidents. Tout cela, je l’espère, pourrait permettre de réduire les arrêts de travail du personnel. Je viens de créer un 5ème poste d’infirmier pour compenser un long arrêt maladie.
Pour les résidents à temps complet, j’aimerais pouvoir organiser un espace adapté pour accueillir ceux qui ont le plus de difficultés avec la présence d’un ergothérapeute par exemple. J’ai mis en place, pour certains, des ateliers d’art thérapie (mandala, écoute musicale, théâtre). Ils ont lieu en seconde partie d’après-midi dans le but de diminuer les angoisses qui se traduisent par des fugues, des déambulations désordonnées ou de grande tristesse.
Je veillerai toujours à conserver une gestion saine des comptes indispensable à la bonne marche de l’établissement.
Je travaille aussi à un projet de mise en place de télé médecine. Quand je vois que certains résidents sont obligés d’aller en taxi jusqu’à l’hôpital Trousseau pour rencontrer un dermatologue avec toutes les angoisses que cela fait naître chez eux, je suis persuadée que l’on pourrait éviter ces trajets. Je suis en train de voir si, dans un premier temps, il ne serait pas possible de trouver une solution avec la maison de santé de Neuillé-Pont-Pierre.
Je me suis également investie sur le secteur en participant au conseil local de santé du Pays Loire Nature.
Actuellement, est-ce que l’EHPAD a un bon taux de remplissage ?
Les 83 places sont occupées. Nous en avons 63 pour les résidents et 20 réservées à l’association ANAÏS. Nous avons quelques places pour des accueils de jour. Ce que je voudrais, c’est pouvoir mettre en place quelques accueils de nuit pour soulager les aidants. L’établissement a une bonne capacité d’accueil. Ici, on trouve une vie collective réelle.
Il y a bientôt un an que vous êtes ici. Avez-vous déjà constaté des changements ?
Au bout de ces quelques mois, je peux vous dire que les professionnels se sont réapproprié leur métier avec beaucoup de respect pour les résidents. J’ai trouvé des personnes de qualité sur lesquelles je peux m’appuyer pour le développement de mon projet.
Que diriez-vous pour conclure cette rencontre ?
Ce que l’on dit sur les résidents hébergés ici n’est pas faux. La plupart sont en fin de vie. Mais, pour moi, « La fin de vie est un moment de la vie qu’il faut pouvoir vivre pleinement » et c’est pour cette raison, à mon avis, qu’il faut, financièrement, mettre le paquet sur les EHPAD.