C’est par une belle matinée dominicale que des adhérents de l’association christophorienne « Histoire et Patrimoine » se sont retrouvés, dès 9 h, à l’entrée du château de Fontaine, situé sur la commune de Rouziers-de-Touraine, où les attendaient les propriétaires des lieux, M. et Mme Pailloncy.
Après quelques préliminaires annoncés par Philippe Larus, président de l’association, concernant le déroulement de la matinée, un historique rapide de la commune fait par le vice-président, Fabrice Mauclair, la parole fut donnée aux propriétaires qui souhaitèrent la bienvenue aux visiteurs et les remercièrent de l’intérêt qu’ils accordaient à leur domaine acquis en 1 990.
Les visiteurs écoutent attentivement les renseignements fournis pour le bon déroulement de la matinée
Le château de Fontaine
Mme Pailloncy se chargea de la présentation de l’historique du château. Tout d’abord, elle montra un plan du cadastre napoléonien où chacun put voir l’étendue du domaine de Fontaine puis quelques photos dont une photo aérienne.
Mme Pailloncy lors de la présentation du domaine
Chacun fut ensuite invité à suivre les hôtes pour un tour extra muros de la bâtisse. Le bâtiment actuel, remanié au cours des siècles, fut construit par Jean Dubois 1er qui acquit les terres de Fontaine par acte du 8 mai 1447 à Jacques Hamart, écuyer du roi, et Isabeau Boursillone sa femme. Entre 1448 et 1450, il y fit rebâtir une place-forte préalablement existante sur le site et y établit sa demeure. Ce domaine présentait un intérêt particulier pour les Christophoriens car, c’est là, qu’Honorat de Bueil, le poète Racan, rencontra celle qui devint son épouse, Madeleine du Bois, âgée de 16 ans, alors qu’il en avait 40.
Madame Pailloncy insista sur les travaux de restauration qu’ils ont entrepris, son mari se révélant un excellent enduiseur. En effet, il a refait une grande partie des enduits et il est fier de son « atelier de pierres » qui permet à un professionnel de restaurer les parties extérieures comme actuellement, l’entrée du château.
Explications concernant le bâtiment dnt le crépi des murs a été refait récemment. L'humidité au pied du mur est un gage de résistance des matériaux (pierres de tuf et terre) qui constituent la maçonnerie.
Le château est reconnaissable de loin grâce à son immense séquoia, mesurant 52 m de hauteur. Les graines furent rapportées du nouveau monde par les soldats français au retour de la guerre d’indépendance à la fin du XVIIIe siècle. Les racines qui affleurent au sol de la cour sont la preuve que le château est construit directement sur la carrière de pierres qui a servi à sa construction.
Ce beau séquoia orne la cour intérieure du château.
L’église Saint-Symphorien
La visite achevée, tous se rendirent à l’église où les attendait M. Larousse, président de l’Association « Histoire de Rouziers » pour une visite guidée de l’édifice. Les visiteurs eurent la chance de profiter d’un accueil musical, l’organiste local, David Bradesi, facteur d’orgues, étant en train de jouer de l’orgue qu’il avait offert à la commune.
Aux environs de l'an 1100, grâce à des terres données par l’abbaye de Preuilly, des moines fondèrent un prieuré avec enclos, four, colombier et église. De celle-ci, il ne subsiste aujourd'hui que l'abside et une partie de la voûte. Au XVIe siècle, la nef unique fut ajoutée et les seigneurs du Bois firent construire, à 50 ans d’intervalle, les deux chapelles latérales. La chapelle nord est couverte par une voûte dont la clé est ornée des armoiries des du Bois. Devant le chœur, on note l’existence d’une crypte, bouchée actuellement. Les seigneurs du Bois sont enterrés dans l’église. La petite chapelle située à gauche dans le chœur, est appelée la chapelle des Cinq Plaies ou chapelle seigneuriale. C’est là que reposent les membres de la famille, quelques épitaphes y sont insérées dans un des murs.
Pendant la visite de l'église. Blason des du Bois.
Le musée « Outils et objets d’hier »
Pour terminer la matinée, les visiteurs étaient attendus au musée par quelques bénévoles, pour une visite guidée et commentée de quelques-unes des 4 000 pièces répertoriées. Tous les objets proviennent de dons. Cette visite permit de rappeler quelques souvenirs aux plus anciens des visiteurs et tous apprécièrent ce retour de quelques années en arrière à la découverte de certains métiers aujourd’hui disparus ou de certaines coutumes ancestrales bien éloignées de celles pratiquées de nos jours.
Un aperçu des richesses et curiosités présentées par le musée
L’un des bénévoles montra et expliqua brièvement comment d’un morceau de bois on peut faire naître une paire de sabots ce qui ne manqua pas de susciter de nombreuses questions de la part des visiteurs.
Une ébauche de sabots
Puis, pour terminer la visite, Lionel et Monique Royer avaient promis une surprise, en demandant la complicité d’un des bénévoles du musée, Pierre Deschamps et de ses collègues. C’était de faire découvrir à quoi servait un objet présent dans le musée, non répertorié, et en dehors de la visite. Cet objet leur avait été mentionné par David Bradési lorsqu’ils étaient allés le voir au moment du « Festival de femmes en campagne » en mars. L’objet en question, bien nettoyé était donc présenté aux visiteurs. Quelques suggestions, suppositions, furent avancées jusqu’au moment où la réponse fut énoncée : un soufflet d’orgue. Mais, pas n’importe lequel. Monique Royer lut un extrait d’un gros livre répertoriant tous les orgues tourangeaux et apprit donc à tous les curieux que ce soufflet provenait de l’orgue de l’église de Saint-Christophe, enlevé en 1 966.
Voici l'objet mystérieux !
La matinée s’acheva au musée par un pot de l’amitié offert par les bénévoles, en présence de M. James Deligny, maire de la commune et de son adjointe, Brigitte Dupuis, venus saluer les visiteurs.
Un kir breton bien frais fut apprécié par l'ensemble des personnes présentes
Histoire et Patrimoine demande donc aux personnes qui se souviennent de la présence de cet orgue dans l’église, installé sur une petite tribune à droite du chœur, tribune visible sur des cartes postales, d’avoir l’amabilité de contacter l’association (Lionel Royer) pour recueillir leur témoignage au 02 47 29 31 26.
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