Charles et Rita Nobilleau, Christophoriens producteurs de champignons (pleurotes et shitakés), envisagent de cesser leur activité avant la fin de l’année 2019, pour prendre une retraite bien méritée et sont donc à la recherche d’un repreneur.
Avant de se mettre à son compte, Charles a d’abord travaillé comme ouvrier champignonniste à Saint-Paterne-Racan, où il y avait plusieurs exploitations de culture de champignons de Paris.
C’est en 1986 qu’ils ont fait l’acquisition de la cave en tuffeau située à Piéri, sur la commune voisine de Dissay-sous-Courcillon, juste en limite avec Saint-Christophe-sur-le-Nais, et qu’ils ont débuté leur exploitation en tant que champignonnistes, avec une culture de pleurotes dans cette immense cave sur une superficie de 6 000m², et de shitakés, dans une cave en location à Saint-Paterne-Racan, sur une superficie de 1 200m² avec les serres.
L'entrée de la cave de Piéri et la galerie principale
Pourquoi avez-vous choisi de cultiver des pleurotes ?
Il y avait trop de concurrence pour le champignon de Paris ce qui faisait un peu tort à la qualité. Les tarifs pratiqués par certains rendaient l’alignement difficile. C’est pour cette raison que j’ai choisi les pleurotes. Je suis un « pleuroticulteur » même si ce terme ne figure pas encore dans le dictionnaire !
Qu’est-ce qui vous a fait choisir la cave de Piéri ?
Cette cave de tuffeau offre une galerie principale qui fait plus de 300 m de long avec des dizaines de bras attenants. Elle a autrefois servi de carrière de pierres de taille. Ensuite, on y a cultivé des champignons de Paris jusque dans les années 1950. Et puis, elle est très proche de mon lieu de résidence, ce qui est aussi un atout.
Avez-vous suivi une formation particulière ?
J’avais déjà quelques notions de par mon emploi en tant qu’ouvrier. Je me suis documenté en sachant que pour réussir dans cette culture, il faut « sentir le champignon ». On doit le surveiller sans cesse, venir le voir tous les jours en passant dans chacune des galeries. En principe, il faut compter 8 à 10 jours en été pour qu’il arrive à maturité et 3 à 4 semaines en hiver. Il faut rester très vigilant car à la fin, ça peut aller très vite ! Mais, parfois, la météo, peut faire accélérer ou ralentir la pousse, d’où une surveillance constante.
Où vous procurez-vous le compost et quels soins particuliers donnez-vous à vos pleurotes ?
Le compost que j’utilise vient de Bretagne. Il est préparé par la société « Eurosubstrat S.A ». Mais, effectivement, avoir un bon compost ne fait pas tout. Nous devons veiller à fournir à nos champignons un environnement sain : température, humidité et lumière sont contrôlées. « Voyez, aujourd’hui, » me confie Rita, lors de ma visite dans les différentes galeries, « il fait très froid aussi nous baissons les rideaux d’entrées des galeries pour éviter que le vent froid ne s’y engouffre. L’idéal, c’est de pouvoir maintenir une température de 13 à 14°. » De gros ventilateurs sont là pour brasser l’air. Côté humidité, des murs d’eau et des brumisateurs maintiennent un taux de 80% et, pour la lumière, des néons restent allumés en permanence. Une panne de courant peut, si l’on tarde à s’en apercevoir, anéantir tous les champignons.
Petite visite-découverte de la cave
Après avoir parcouru plusieurs dizaines de mètres, nous arrivons dans l’alcôve où se trouvent deux frigos, le bureau et où les champignons sont triés.
En suivant Rita, nous passons devant l’arrière du second frigo et trouvons des cageots de pleurotes prêts pour la livraison. Un peu lus loin, Rita soulève un rideau et me montre une galerie où des parallélépipèdes bâchés de noir ont été déposés le 11 avril. Par endroit, on commence à apercevoir les premières petites touffes de pleurotes qui pointent leur nez. Une autre galerie contenant également ces parallélépipèdes mis en place le 5 avril, commence à être exploitée. Ces supports de culture pour les pleurotes pourront donner 3 récoltes. C’est chaque jour qu’il faut passer pour les récoltes car d’un jour à l’autre, l’évolution peut être très rapide. Après avoir eu un ouvrier, c’est maintenant Charles et Rita qui assurent seuls la gestion, la cueillette et la livraison de leur récolte.
Les supports ont été placés dans cette galerie le 11 avril
Où écoulez-vous votre récolte ?
Essentiellement sur Tours, au marché de gros de Rochepinard, mais aussi un peu partout en France et même à l’étranger par le biais de grossistes. Nous effectuons nos livraisons 2 fois par semaine, le mardi et le vendredi matin. Ces dernières années, notre récolte s’échelonne entre 33 et 47 tonnes.
Nous avons maintenant une bonne clientèle aussi, vous comprenez notre souhait de voir notre exploitation reprise pour faire perdurer tout le travail que nous avons réalisé et les liens que nous avons tissés avec nos pleurotes et nos shitakés. Notre exploitation est répertoriée sur le site de la chambre d’agriculture et celui de la SAFER. Nous sommes prêts à aider un repreneur pendant quelques temps s’il le souhaite. C’est un travail prenant mais qui nous a apporté aussi des satisfactions.
Quelques renseignements un peu plus techniques sur l’exploitation
Exploitation en production de champignons (en volume 92% en pleurotes et 8 % en shitakés ).
L'outil de production est composé de :
- 7000 m² de caves, avec 11 galeries bétonnées avec électricité et extracteur air.
- 3000 m² de terrain avec 1200 m² de serres plastiques (en 25*5).
- 3 frigos (2 dans la cave 3 T au total) et un à l'extérieur.
- un manitou, balances
Exploitation
Type d'installation : Individuelle
Mode de cession : Tout en vente
Activité : Culture, Champignons / truffes.
SAU : 0,30 ha
Logement repreneur : Logement à trouver
Conditions de reprise
Vente de l'ensemble pour 145 000 € comprenant la vente de la cave, du terrain avec les serres, matériel et clientèle.
Profil candidat recherché
ouvert à tout porteur de projet.
Phase de pré installation = parrainage possible.
Prix de cession
145 000 €
Alors, si ce petit reportage vous a plu, si devenir « pleuroticulteur » vous tente, n’hésitez pas à contacter Charles et Rita Nobilleau. Et surtout, parlez-en autour de vous, des vocations peuvent ainsi naître.
Tél : 02 47 29 28 64 ou 02 43 44 56 19 ou 06 07 65 84 50