Avec ce satané virus et les mesures assez strictes de confinement, la culture a été mise à l'écart. mais, un déconfinement progressif se met en place, la scène culturelle va pouvoir de nouveau s'ouvrir mais en respectant des consignes sanitaires précises.
C'est dans cet esprit que Pierrette Dupoyet, actrice bien connue sur notre territoire où nous avons pu l'applaudir lors des différentes éditions de 'Femmes en Campagne" propose alors que les théâtres sont encore fermés, "une formule de THEATRE à DOMICILE, c'est à dire un théâtre intimiste en appartement (ou jardin)".
Spectacles au choix sur RIMBAUD, BALZAC, George SAND, Marie CURIE...
Pour la contacter: 06.81.78.49.48 ou mail: pdupoyet@wanadoo.fr
Pour celles et ceux qui ne la connaîtraient pas encore, voici un aperçu de sa plaquette.
Et, en cadeau, elle vous offre ce texte inspiré par le confinement ! À vous de le savourer et de méditer !
Corona….« Enfants gâtés »
Nous étions des enfants gâtés et nous le découvrons seulement aujourd’hui…Nous nous conduisions comme si tout nous était dû sans réfléchir au sens de ce qui nous était offert tous les jours.Nous trouvions normal de célébrer anniversaires et naissances avec de très nombreux amis, de feuilleter des livres en librairie sans obligation d’achat, de frissonner dans le noir d’une salle de spectacle avec des «inconnus» pourtant si «proches ». Tout nous semblait aller de soi et quand parfois on empiétait sur nos libertés, nous parlions de « scandale », mais dans quel monde vivions-nous ?..Nous étions d’une folle arrogance !
Le Corona vient de nous ébrouer dans nos certitudes. Certains, avant ce fléau se permettaient de dire que nous vivions sous une forme de dictature…ah bon ?... Les libertés étaient pourtant multiples, journalières, infinies…et quand parfois nous avions à exprimer nos idées, contraires au courant ambiant, rien ne nous interdisait de le faire, librement, dans des poèmes, à des terrasses de café, lors de concerts, dans des livres, dans la rue...Notre liberté était immense et bien peu d’entre nous l’avait conquise.
En revenant de tournées au Bangladesh, en Haïti ou en Ethiopie, j’avais tenté d’alerter ici et là sur cette formidable chance que nous avions, nous, ici, à parler librement dans la rue, à ouvrir un robinet d’eau chaude, à nous rendre à nos lieux de culte sans risquer nos vies, à tendre une petite carte verte et vitale pour être soignés gratuitement…mais les enfants gâtés écartent ce qui les dérange. Ils sont assourdis par le bruit de leurs jouets. Ils n’ont jamais conscience que ce qu’ils ont est un cadeau et non quelque chose qui leur était dû !
Nous nous sentions les seigneurs d’un royaume que nous n’avions même pas construit…
Nous étions des enfants gâtés qui pensaient que le monde leur appartenait…
Apprenant que dans les pays où le virus n’a pas installé sa tanière, les gens voyagent, se rencontrent et s’embrassent tranquillement, nous avons un sentiment d’injustice …hé bien c’est le même sentiment que nourrissent, vis-à-vis de nous, les populations qui n’ont jamais bénéficié de cette liberté en apprenant que nous n’avions, nous, jamais su la savourer…
Certains sont effarés de voir l’herbe pousser sur le macadam parisien et des animaux presque sauvages apparaître autour de nos cités.. Mais pourquoi cet étonnement ? la nature est chez elle, c’est nous qui sommes venus nous asseoir dessus et souvent même la piétiner. Nous étions de sales enfants gâtés qui se servaient, sans demander…Nous ne réfléchissions que rarement d’où venaient les choses et quelle main d’homme (d’enfant ?) avait fabriqué ce qui nous rendait service chaque jour…Nous étions d’une indifférence maladive, aveugles au monde, sourds aux autres…
Et, regardez où nous en sommes aujourd’hui… nous voilà en train de mendier l’autorisation d’enterrer nos morts… !
Considérons ce « virus » comme un formidable « Cabinet de réflexion »
Désormais, il va falloir abandonner notre arrogance, cesser de nous comporter en enfants «gâtés-pourris» . Il va falloir accueillir le retour à la «normale» comme une deuxième chance… il va falloir commencer enfin à aimer la Vie, la respecter en la remerciant de nous avoir si généreusement invités dans sa ronde. Il va falloir l’honorer, la danser, la chanter et offrir notre Nouveau Sourire…aux lendemains qui arrivent
Pierrette Dupoyet toujours confinée… (non loin de chez George Sand - 4 Mai 2020)
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