C’est maintenant une tradition bien implantée, la promenade crépusculaire organisée par l’association christophorienne « Histoire et Patrimoine », le vendredi soir qui marque le début de la période estivale.
Une soixantaine de personnes avait donc répondu à l’invitation de l’association et attendait le départ sous les quelques ombrages proposés sur le parking.
Les participants sur le parking du Foyer
Vers 18 h 15, Philippe Larus, micro en main, souhaita la bienvenue à chacun et après quelques mots de présentation du déroulement de la soirée, il donna le signal du départ.
Quelques consignes avant le départ !
Pour éviter les axes empruntés par les voitures, les participants purent regagner la place principale par le typique passage des « Ruettes ». Les participants étant relativement nombreux, pour présenter les 2 premiers sites, le groupe fut scindé en 2 avec une permutation à l’issue de chacune des explications.
Départ bien groupés et passage par les Ruettes
Ce premier arrêt a permis aux promeneurs d’obtenir des renseignements sur : la maison du Bailli avec Philippe et le trompe-l’œil avec Monique.
La Maison du Bailli
Cette grande maison qui possédait autrefois un perron a abrité au 16e siècle Pierre Dunoyer qui était donc bailli, c’est-à-dire juge seigneurial, ainsi que plusieurs de ses descendants. Cette fonction cessa en 1790.
Les Dunoyer quittèrent cette maison à une date inconnue de nous et s’installèrent au château de Gènes situé sur la même commune. La maison du Bailli devint l’Auberge du Cheval blanc, du nom de la rue où est située une des entrées de la propriété. Plusieurs anecdotes ou faits divers sont attachés à ce site. Philippe en a lu quelques-uns.
Le trompe-l’œil qui depuis la fin du mois avril orne l’un des côté de la place et présente, à l’emplacement d’une boulangerie fermée et murée depuis les années 1960, une vitrine de librairie. Il a été très apprécié par l’ensemble des visiteurs. Chacun a admiré le travail de l’artiste, « Amandine Cousin, peintre en décors » et trouvé géniale l’idée de Didier, le propriétaire du bâtiment.
En admiration devant le trompe-l'œil
Après cette halte, les promeneurs ont traversé une partie du bourg pour regagner un chemin situé entre vergers et champs en pleine moisson pour rallier à environ 2 km, les abords du moulin Basset, où une surprise les attendait !
La pierre du Moulin Basset par Lionel
Cette pierre était cachée dans la végétation depuis de très nombreuses années et, c’est un ancien agriculteur christophorien, Jean-Pierre Perrotin, qui connaît bien le secteur qui en a parlé à l’association.
Pour qu’elle soit bien visible, il a fallu débroussailler, la nettoyer un peu pour qu’elle soit présentable et que l’on puisse se rendre compte de sa taille et de son poids. Elle mesure environ 3,20 mètres de longueur pour une cinquantaine de centimètres de largeur.
C’est Lionel qui, grâce à tous les renseignements fournis par Jean-Pierre, en fit l’historique. En fait, cette pierre avait servi de gué sur la rivière pour les piétons et les animaux à une époque pas si lointaine. Quand la route actuelle et le pont ont été faits, après 1975, elle n’avait plus d’utilité !
Quelques mots sur le moulin Basset : situé un peu en aval des Grands Moulins, aussi appelé « Valriant », il dépendait de la terre de Gênes. Sa construction remonte, au moins au 16e siècle. C’est Jacques Viau, héritier de Pierre Dunoyer qui en fit l’acquisition en 1710.
Les découvreurs et nettoyeurs de la pierre
Les participants à la promenade sont très intéressés par cette découverte
Un peu de marche pour rejoindre le site suivant sis en contrebas du pont sur la rivière et où existait autrefois un lavoir dont il ne reste que la cheminée.
Le lavoir des Grands Moulins par Monique
Il y a eu jusqu’à 3 lavoirs communaux sur la commune, mais il n’en reste plus qu’un en état, au Gué-Perdu.
Celui des Grands-Moulins fut le troisième. Installé au 20e siècle, c’est grâce aux renseignements trouvés dans les archives de M. Gaultier, géomètre christophorien, que nous connaissons son histoire.
C’est une délibération du conseil municipal datée du 20 novembre 1921 qui fait état d’un projet pour l’installation d’un lavoir à crémaillère au passage à niveau du Faubourg de Vienne. Sa réalisation fut effective en 1924. Il perdura une cinquantaine d’années car le 17 janvier 1974, une terrible tempête lui fit subir d’énormes dégâts. Comme il n’était plus très utilisé, la municipalité décida de le démonter.
C’est par le pré communal que les visiteurs du soir ont pu regagner le bas du bourg puis par un chemin pentu arriver sur la place centrale où 4 membres d’Histoire et Patrimoine, présentèrent une saynète de leur création, qui rappelait l’inauguration d’un pont sur l’Escotais en 1901.
Déambulation dans le pré
Puis, pour achever le programme, un contretemps contraria la fin du parcours. Aussi, c’est au foyer rural que tout le mode se retrouva pour les deux dernières découvertes concernant La Patoiserie, propriété donnant sur la place.
Nos acteurs en scène !
À défaut d’être sur le site, c’est avec des projections de documents que Lionel parla des familles de Stanislas et Evariste Bruslon qui y résidèrent plusieurs années. L’un des Bruslon, Stanislas fut maire de Saint-Christophe d’août 1846 à juillet 1850.
Pendant son court mandat, le 23 septembre 1846, il fit voter au conseil municipal la nécessité de procéder au nivellement de la place du Marché aux grains dans toutes ses parties (place Jehan d’Alluye actuelle).
Son fils Evariste, qui était tanneur, se maria en 1881 avec Léontine Gendron, fille d’un ancien maire de Saint-Christophe. Ils eurent deux enfants, Maurice (1882-1921) et Suzanne qui épousera Octave Gérin. Celui-ci mourut à la guerre de 14-18.
Puis, toujours à propos de la Patoiserie, ce sont Claudie et Michel, qui nous parlèrent d’Octave Gérin et de son fils, Robert. C’est à Octave que l’on doit la description et les plans de la découverte de magnifiques souterrains sous la propriété. Bien aménagés, ils permirent dans les siècles passés, de tenir un siège sans problème pendant la guerre de 100 ans par exemple ! Il faut rappeler que Saint-Christophe avait une motte féodale et que son sous-sol est un vrai gruyère !
Pour terminer cette fin d’après-midi riche en découvertes, le verre de l’amitié fut offert par l’association et, ceux qui le souhaitaient sortirent leur pique-nique et c’est dans la bonne humeur que se termina cette 20ème promenade crépusculaire.
Moment convivial, le verre de l'amitié suivi
d'un pique-nique tiré du sac !