Comme annoncé le weekend dernier, Saint-Christophe-le-Jajolet fêtait son 100ème pèlerinage.
À cette occasion, des représentants de Saint-Christophe-sur-le-Nais avaient fait le déplacement. Grâce à eux, vous allez pouvoir suivre cette grande manifestation comme si vous y étiez.
Premier épisode : Présence des Christophoriens à Saint-Christophe-le-Jajolet
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C'est sous les parapluies que s'est déroulée à Saint-Christophe-sur-le-Nais la cérémonie en hommage aux déportés.
La vingtaine de participants a eu l'agréable surprise de constater que le monument aux morts avait été ravalé et restauré. Madame le Maire, interrogée sur cet état, a répondu : "En cette année où de nombreuses manifestations vont avoir lieu, nous avons pris, en urgence, la décision de redonner un peu d'éclat à ce monument."
Après avoir donné lecture du discours commémorant cet évènement, elle ajouta : "Nous avons une pensée particulière pour les personnes de la commune qui ont été déportées."
La minute de silence respectée, accompagnée par un de ses conseillers municipaux, elle a déposé une gerbe au pied de la plaque où sont gravés les noms des différents disparus au cours des guerres 14-18, 39-45.
Il est bon de se rappeler que la commune de Saint-Christophe a eu trois de ses habitants déportés.
Melle Elisabeth Le Port, jeune institutrice laïque, a vu sa brève carrière d’enseignante s’arrêter le jeudi 18 juin 1942, jour de son arrestation par la Gestapo. Déportée à Auschwitz, elle y mena durant 1 mois ½ une vie infernale, dans le froid, le manque d’hygiène et de nourriture, soumise à un travail au-dessus de ses forces comme a pu en témoigner, en 1945, une de ses camarades de déportation.
Petit à petit, ses forces s’amenuisèrent, la fièvre s’empara de son corps et un matin, elle ne put partir au travail. Le soir, elle était morte : c’était le 14 mars 1943. Le même jour qu'Élisabeth Leport, Maurice Rivière, jeune mécanicien de 23 ans, fut également arrêté et, bien que détenu pendant 3 ans dans des conditions terribles, il échappera à la mort et reviendra à Saint-Christophe. Victor Gruel, commandant d'aviation en retraite, arrêté le 5 octobre 1943, déporté le 29 juin 1944, échappera également à la mort.
Avec ce passé douloureux, Saint-Christophe-sur-le-Nais, a un devoir de mémoire envers ces personnes qui, comme beaucoup d'autres, par leur courage, ont permis que l'on vive dans un pays libre.
C'est par décret du 26 septembre 2003 de la République française que le 5 décembre de chaque année, l'hommage officiel de la Nation doit être rendu aux victimes militaires et civiles tombées en Afrique du Nord au service de la France, entre janvier 1952 et juillet 1962. Cette date, qui correspond à l'inauguration par le Président de la République le 5 décembre 2002 du Mémorial national AFN élevé à Paris, a été choisie par le gouvernement de l'époque comme journée officielle d'hommage aux morts pour la France en AFN. Le choix de cette date ayant été proposé à la quasi-unanimité par les associations d'anciens combattants réunies au sein de la commission Favier.
Pour cette commémoration, les sections AFN de Saint-Christophe et de Saint-Paterne ont souhaité commémorer ensemble cette date anniversaire et, pour la circonstance, les deux municipalités s'unissent, la cérémonie ayant lieu en alternance dans l'une ou l'autre des communes.
Pour cette 10ème année, c'est au monument aux morts de Saint-Paterne que les deux sections se sont retrouvées avec leurs présidents respectifs : Jean Chevet pour Saint-Paterne et Claude Boulesteix pour Saint-Christophe. Les porte-drapeaux prirent place face au monument ainsi que les maires des deux communes, quelques élus et les membres des sections.
Jean Chevet prit la parole en premier et, au cours de son discours, il précisa que l'Indre-et-Loire laissa près de 700 victimes au cours de ce conflit, et rappela que beaucoup le furent après la signature du cessez-le-feu du 19 mars 1962.
Puis, Henri Zamarlik s'avança pour donner lecture du discours de M. Kader Arif. Mais, auparavant il laissa bien entendre que ce conflit avait été préparé par la seconde guerre mondiale, la guerre d'Indochine... Du discours officiel, on peut retenir ces quelques phrases en hommage à tous ces jeunes combattants : "À l'aube de leur vie, une vie marquée dès l'enfance par la seconde guerre mondiale dont ils endurent les souffrances ou qu'ils vivent à travers les faits d'arme d'un père, ils font l'expérience d'une nouvelle guerre. Elle devient synonyme de blessures et de mort pour certains, d'abandon et de déracinement pour d'autres."
Puis, ce fut le dépôt de gerbe suivi d'une minute de silence. Henri Zamarlik invita les participants à se rendre sur la place pour le vin d'honneur et nous terminerons par cette phrase du maire : "Il faut que le passé serve de leçon pour l'avenir."
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