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25 mars 2023 6 25 /03 /mars /2023 16:52
Philippe Larus, président de l'association

Philippe Larus, président de l'association

Vendredi soir, après les remerciements et les souhaits de bienvenue, adressés par Philippe Larus, président de l’association « Histoire et Patrimoine », celle-ci proposait sa première conférence de l’année, « La Tourangelle », devant un très nombreux public.

Un très nombreux public pour cette conférence

Un très nombreux public pour cette conférence

La naissance d’un projet

 L’idée de cette conférence est née suite à un projet de Claude et Anneliese Boulesteix qui souhaitaient réaliser une monographie sur l’histoire de l’entreprise familiale, « La Tourangelle ». Ce travail de mémoire était destiné, une fois achevé, aux membres de la famille, aux amis et aux anciens salariés de l’entreprise. Quelques membres d’Histoire et Patrimoine ayant participé à cette réalisation, Claude Boulesteix et son épouse ont proposé à Philippe Larus, président d’Histoire et Patrimoine, d’utiliser tous ces documents pour une éventuelle communication sur cette entreprise familiale sise sur la commune. L’idée d’une conférence sur ce sujet était lancée. Trois membres de l’association s’y sont attelés : Philippe, Brigitte et David. Elle aurait dû avoir lieu en 2022 mais, suite au décès de Claude en décembre 2021, elle fut donc reportée d’une année.

Voyons donc l’histoire de cette entreprise qui fut un des fleurons des calibreuses de 1947 à 1990 avec une cessation d’activités effective en 1996.

David et Brigitte, deux des conférenciers de la soirée

David et Brigitte, deux des conférenciers de la soirée

Quelles furent les grandes étapes de l’histoire de « La Tourangelle» ?

Commençons par cette réflexion de Gaston Boulesteix, à l’origine de la création de l’entreprise : « Les agriculteurs ayant  planté des pommiers dans toute la région, il faut trouver une solution pour trier les pommes ! »

 

Le parcours de Gaston Boulesteix

Il débute comme apprenti dans l’entreprise de vente et réparation de machines agricoles Carré à Château-du-Loir. Il travaille ensuite comme mécanicien-ajusteur, dans l’entreprise « Tissu-Maille » de Château-du-Loir. Puis, il part à Paris pour se perfectionner en serrurerie et revient à « Tissu-Maille ». Son patron, M. Hucheloup, au vu de son savoir-faire, l’encourage à fonder sa propre entreprise. Une opportunité se présente dans le village de Saint-Christophe où un artisan, M. Jules Baillou, serrurier et forgeron de son état, cherche alors un repreneur. Gaston et Suzanne, son épouse viennent s’installer sur cette commune au 7 avenue Hilarion. Il commence comme mécanicien en machine agricole et diversifie un peu ses activités pour améliorer ses revenus.

En 1939, c’est la naissance de Claude, leur premier enfant, alors que, la guerre venant d’éclater, Gaston est incorporé. Pendant cette période, l’entreprise tournera grâce à Suzanne aidée d’un ouvrier et sa mère. Gaston fait prisonnier s’évade et revient chez lui, en 1942.

L'avenue Hilarion à Saint-Christophe-sur-le-Nais (2005)
L'avenue Hilarion à Saint-Christophe-sur-le-Nais (2005)
L'avenue Hilarion à Saint-Christophe-sur-le-Nais (2005)

L'avenue Hilarion à Saint-Christophe-sur-le-Nais (2005)

La culture des pommes s’intensifie

À Saint-Paterne-Racan, la commune voisine, un arboriculteur, M. Perdriau ainsi que sa famille, sont reconnus et récompensés pour leurs pommes. Quelques années auparavant, en 1931, cet arboriculteur associé à Gaston Vaslin avait fondé « l’Union pomologique » qui perdurera jusqu’en 1971 et regroupera les producteurs des « Quatre Saints » : Saint-Aubin, Saint-Christophe, Saint-Paterne et Saint-Pierre, dont les pommes sont très réputées !

En 1947, Gaston est informé de la présence d’une machine à calibrer les pommes à Saint-Paterne. Curieux et intéressé, il va voir le fonctionnement de cette machine. Il reste un peu dubitatif ! Mais, l’idée de s’intéresser au calibrage de fruits est née et c’est ainsi que Gaston mit au point son premier prototype utilisant la technique du calibrage à circonférence. Ce fut le point de départ du développement de l’entreprise.

Une des premières calibreuses

Une des premières calibreuses

Une question se pose : « Comment se faire connaître ? »

Aidé par M. Perrin, imprimeur à Château-du-Loir, il rédige un prospectus présentant sa trieuse-calibreuse. C’est sur ce premier document qu’apparaît le nom « La Tourangelle », nom qui deviendra celui de l’entreprise.

Gaston est réactif à l’évolution qui s’opère et met au point une seconde calibreuse. Il n’hésite pas, en 1952, à participer au Salon International de la Machine Agricole (SIMA) de Paris dont il deviendra un habitué. En 1953, à Neuvy-le-Roi, il recevra deux diplômes d’honneur !

Le logo de La Tourangelle
Le logo de La Tourangelle

Le logo de La Tourangelle

Toujours attentif aux besoins des producteurs, ses calibreuses évoluent sans cesse et se diversifient. Après les calibreuses à pommes, apparaissent les calibreuses pour les poires, les pêches, les tomates, les artichauts. Puis, en 1953, son fils Claude intègre l’entreprise. Il passe un CAP de mécano agricole, acquiert des bases en électricité et se forme à la soudure. Dans l’entreprise familiale, chacun trouve sa place ! Suzanne assure un rôle important au niveau de l’accueil des clients.

Jean, le fils cadet, ayant obtenu son CAP de dessinateur industriel au lycée technique de Château-du-Loir, intègre lui aussi l’entreprise dont il deviendra rapidement le commercial.

En 1957, apparaît la première calibreuse à huîtres présentée durant l’été à la Teste, sur le Bassin d’Arcachon.

Le local de départ devenant exigu, l’entreprise s’installe un peu plus haut, au 15 de l’avenue Hilarion et les nouvelles créations s’enchaînent : la Super 60, l’Étoile 62. Cette même année 1962, Gaston présenta une calibreuse pour les ananas, betteraves, endives, melons, choux, concombres,…

Il avait également mis en place des machines périphériques : caisses automatiques, tables élévatrices,…

Mais ses activités ne s’arrêtaient pas à son entreprise. Il était investi dans des associations et la vie du village dont il fut élu maire en 1965. Il décéda en 1970. Son fils Claude va le remplacer à la tête de l’entreprise.

De belles améliorations vont être apportées au niveau du matériel spécifique au monde ostréicole. Les calibreuses « La Tourangelle» vont être exportées en Allemagne, Angleterre, Canada,… Mais, les brevets n’ayant pas été déposés au début, les machines ont été copiées. La PH 80 fait son apparition avec un nouveau système de calibrage, le calibrage hydraulique pondéral. Et, pour suivre le progrès, la calibreuse est entrée dans  le monde de l’électronique !

En 1987, L’entreprise reçoit une médaille d’argent à la SIMA.

Saint-Christophe-sur-le-Nais : Conférence La Tourangelle, proposée par Histoire et Patrimoine

Le déclin de l’entreprise

Mais, des années de gel, la concurrence avec les pommes venant de l’hémisphère sud vont créer une crise et quelques arboriculteurs vont se reconvertir. La liste des clients s’amenuise. La belle époque des calibreuses s’achève. En 1995, après un contrat infructueux avec une firme italienne, Claude se résout à entreprendre des démarches relatives à la cessation d’activités devenue effective en février 1996.

Fin de l’histoire de cette entreprise qui fut un des fleurons du savoir-faire français dans le domaine du calibrage !

Philippe et Anneliese

Philippe et Anneliese

À l’issue de cet exposé, Anneliese Boulesteix prit la parole pour un hommage à la famille Boulesteix, ses beaux-parents et leurs enfants, pour leur engagement et leur ténacité pour créer, développer et moderniser cette entreprise familiale qui a permis à plusieurs personnes de vivre et travailler dans une ambiance sereine !

Les trois conférenciers, Philippe, David, Brigitte et Anneliese.

Les trois conférenciers, Philippe, David, Brigitte et Anneliese.

À l'issue de la conférence, plusieurs personnes se sont dirigées vers la table où étaient exposées les nouvelles publications et certaines ont profité de ce moment pour adhérer.

David présente la nouvelle publication et Catherine lui donne un coup de main
David présente la nouvelle publication et Catherine lui donne un coup de main
David présente la nouvelle publication et Catherine lui donne un coup de main

David présente la nouvelle publication et Catherine lui donne un coup de main

Pour marquer cette journée, toutes les personnes présentes dans la salle ayant eu un lien avec La Tourangelle, sont venues poser pour la photo souvenir !

La photo souvenir d'une belle soirée à l'actif d'Histoire et Patrimoine

La photo souvenir d'une belle soirée à l'actif d'Histoire et Patrimoine

Puis, pour clore cette soirée, c’est autour du verre de l’amitié, offert par l’association, que s’est achevé cet instant mémoriel !

Le moment convivial toujours très apprécié !
Le moment convivial toujours très apprécié !
Le moment convivial toujours très apprécié !

Le moment convivial toujours très apprécié !

Prochaine manifestation d'Histoire et Patrimoine

Conférence : Enquête sur une « Résurrection du Christ »
Tableau du maître-autel de l'église

Vendredi 14 avril 2023 à 18h30
Église de St-Christophe-sur-le-Nais

Contact :

hp.scsln@gmail.com ou 02 47 29 33 18

site : https://histoire-patrimoine.jimdofree.com

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14 mars 2023 2 14 /03 /mars /2023 08:00
Élisabeth Le Port (photo figurant sur la couverture du livre écrit par son neveu Michel Le Port)

Élisabeth Le Port (photo figurant sur la couverture du livre écrit par son neveu Michel Le Port)

Élisabeth Le Port, institutrice à Saint-Christophe-sur-le-Nais

14 mars 1943 – 14 mars 2023

80 ans, un triste anniversaire

En cette date anniversaire, j’ai décidé de rappeler qui était Élisabeth Le Port, cette jeune institutrice de la commune dont une rue porte le nom. Née le 9 avril 1919, elle a été nommée à l’école du village, en 1939 et titularisée le 1er janvier 1940. Elle adhère très tôt à l’Union des Étudiants Communistes, ce qui ne plaît pas trop à ses parents. Ses contacts avec les membres du Parti Communiste de Tours la font participer, dès le début de l’occupation nazie, à la composition, l’édition et la diffusion de tracts anti-allemands. Elle participe à la création du journal clandestin « La Lanterne ». Pour dupliquer les documents, elle utilise la pâte à  polycopier de sa classe et livre, à vélo à Tours le jeudi, les documents qu’elle détient pour leur diffusion.

Saint-Christophe-sur-le-Nais : Élisabeth Le Port, 80 ans ! un triste anniversaire .

Voici le témoignage de Madame Renée Baron, qui fut institutrice en même temps qu’Élisabeth, et que nous avons eu la chance de rencontrer dans l’école même, le 8 juin 2015.

« Lorsqu’en 1937 je suis sortie de l’Ecole Normale d'institutrices, je fus affectée à Saint-Christophe-sur-le-Nais.

J’étais célibataire. Ma directrice fut Madame Garnier. Mon père était chef de gare à Saint-Antoine-du-Rocher. Je fis la connaissance d’un de ses collègues qui devint mon mari en 1940.

À mon arrivée, je fus logée dans un petit appartement à l’étage de l’école. J’y fus rejointe par Mademoiselle Élisabeth Le Port quelques temps plus tard.

En 1941, ma fille est née et Élisabeth me proposa d’échanger nos logements, le sien étant légèrement plus grand que le nôtre. Nous entretenions des liens professionnels et amicaux.

Les circonstances firent qu’Élisabeth s’impliqua dans la Résistance ; je ne pouvais la suivre ayant charge de famille. Toutefois je l’aidais comme je pouvais : la propagande qu’elle distribuait était parfois stockée chez moi.

Le 18 juin 1942 au matin, j’avais rendez-vous chez le coiffeur ; j’avais ma fille de un an avec moi.

Lorsque je suis revenue vers l’école, Madame Garnier m’a informée que les Allemands venaient d’emmener Élisabeth. Si j’étais en possession de pièces « compromettantes » il fallait agir vite. Je pus donc faire disparaître les tracts qui étaient en attente dans le foyer de ma cuisinière.

Malheureusement, Élisabeth n’est jamais revenue…

Si je n’avais pas été au coiffeur à ce moment, il est clair que j’aurais aussi été embarquée. »

Madame Renée Baron dans son ancienne classe et à l'extérieur avec sa fille, et Michel Le Port, neveu d'Élisabeth et son épouse
Madame Renée Baron dans son ancienne classe et à l'extérieur avec sa fille, et Michel Le Port, neveu d'Élisabeth et son épouse

Madame Renée Baron dans son ancienne classe et à l'extérieur avec sa fille, et Michel Le Port, neveu d'Élisabeth et son épouse

Depuis le printemps de cette année 1942, Élisabeth donnait des cours particulier à une jeune fille de Vaas, Nicole. Ce qu’elle ignorait, c’est que cette Nicole était l’amie d’un officier de la Vermacht qui résidait aussi à Vaas. Des tracts se trouvaient dans les tiroirs de son bureau, ce que Nicole avait bien sûr remarqué. Aussi, le jeudi 18 juin, au matin, la Gestapo est arrivée et Élisabeth fut emmenée ainsi que quelques autres personnes de la commune. Lors de son interrogatoire à Tours, elle tint tête à la gestapo et fut internée à la prison de Romorantin en novembre 1942 où elle essayait de conditionner ses codétenues pour qu’elles gardent confiance comme elle-même qui, dans ses lettres à ses parents, leur demandait de ne pas s’inquiéter.

Le 24 janvier 1943, avec 250 femmes, elle fut conduite à Compiègne, où elles prirent le convoi qui les mena, dans un wagon à bestiaux, jusqu’à Auschwitz. Elle a réussi à jeter sur la voie ferrée un petit mot sur lequel était écrit : « Aujourd’hui, 24 janvier 1943, 250 femmes et 2 000 hommes internés au camp de Compiègne et Romainville.... sont déportés vers l’Allemagne en chantant "La Marseillaise" , confiants dans la victoire prochaine des alliés et de la libération de la France... » Un cheminot ayant trouvé ce papier portant l’adresse des parents d’Élisabeth, le leur a remis.

Voici le papier jeté sur la voie ferrée par Élisabeth le 24 janvier 1943

Voici le papier jeté sur la voie ferrée par Élisabeth le 24 janvier 1943

En février, elle est atteinte de dysenterie et ses forces diminuent. Ses compagnes l’aident de leur mieux pour cacher son état aux geôliers. Mais ses forces s'amenuisent de plus en plus et le 14 mars, elle tombe et les gardes s’acharnent sur elle. Elle est conduite au revier (l’infirmerie)  où elle décède.

Ses parents seront convoqués à la Kommandantur de Tours en juin où on leur remettra un papier en date du 14 mai 1 943 annonçant le décès de leur fille.

Plaque posée dans sa classe le 17 juin 1945 lors d'une manifestation organisée par la municipalité en présence du préfet. À noter une erreur, elle n'a pas été fusillée !

Plaque posée dans sa classe le 17 juin 1945 lors d'une manifestation organisée par la municipalité en présence du préfet. À noter une erreur, elle n'a pas été fusillée !

L’image qui reste d’Élisabeth Le Port, c’est celle d’une jeune femme militante, n’ayant pas hésité à sacrifier sa vie pour faire passer ses idées et son refus de l’oppression. Elle était aussi un peu en avance sur son temps quant à la condition féminine. Voici une de ses réflexions : « Tout en approuvant en partie le rôle de la femme au foyer, je trouve que le rôle de la femme limité aux questions ménagères et familiales est une conception trop étroite de la vie. On doit pouvoir y ajouter autre chose.  J’espère que l’on pourra en discuter prochainement. »

Malheureusement, sa vie a été trop courte…

Cet hommage à Élisabeth Le Port a été réalisé grâce au travail effectué par "Histoire et Patrimoine" pour la sortie de son premier livre en 2011.

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28 février 2023 2 28 /02 /février /2023 16:26
Château-la-Vallière : Conférence "Aux origines de l'EHPAD Louise de la Vallière"
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14 février 2023 2 14 /02 /février /2023 17:26
Entrée gratuite

Entrée gratuite

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10 décembre 2022 6 10 /12 /décembre /2022 19:34

Jeudi soir, la salle socioculturelle « Le Foyer » accueillait une cinquantaine de personnes venues écouter Jean-Michel Sieklucki parler de la colonie pénitentiaire de Mettray.

Cette conférence, initialement programmée le 25 novembre proposée par l’association « Histoire et Patrimoine » avait dû être reportée pour raison de santé du conférencier.

Saint-Christophe-sur-le-Nais : Conférence "La colonie pénitentiaire de Mettray (1839-1937)"
Saint-Christophe-sur-le-Nais : Conférence "La colonie pénitentiaire de Mettray (1839-1937)"

Philippe Larus, président de l’association, remercia tout d’abord le conférencier et le public pour leur présence et la mairie pour le prêt de la salle et l’aide à la communication.

Présentation du conférencier par Philippe Larus

Jean-Michel Sieklucki fut avocat au barreau de Tours pendant 40 ans (de 1971 à 2011) et bâtonnier de l'ordre en 1983 et 1984. Il fut aussi professeur à l'École des avocats durant 30 ans. À la retraite, après sa rencontre avec Fabrice Mauclair, vice-président d'Histoire et Patrimoine, il est devenu historien et écrivain.

En lien avec le sujet de la conférence, Philippe mentionna qu'enfant, habitant Tours, il avait entendu parler de la colonie de Mettray mais qu'il n'avait jamais eu l'occasion de voir cet endroit.

L'histoire de cette colonie pénitentiaire, si proche de nous mais méconnue, ayant semblé être un sujet intéressant pour l'association, Fabrice a contacté Jean-Michel Sieklucki qui a donc accepté de venir présenter ce sujet.

Philippe Larus présente le conférencier

Philippe Larus présente le conférencier

La conférence : "La colonie agricole pénitentiaire de Mettray"

Le conférencier tint d'abord à remercier l'association pour l'avoir invité et Fabrice pour le travail commun. Avocat avant d'être écrivain, un jour on m'a demandé d'écrire sur cette colonie. Les règles pour écrire un texte historique sont différentes de celles pour écrire un roman. "La Paternelle", association qui régissait cette colonie, m'a aidé dans ce travail.

D'où vient mon intérêt pour ce sujet ?

J'ai beaucoup plaidé en Guyane et j'ai eu l'occasion à plusieurs reprises de voir fonctionner des bagnes pour enfants, de nombreux livres ont été écrits sur ce sujet.

Connaissant les bagnes pour enfants de Guyane, je me suis interrogé sur le fait qu'il en existait un en Touraine, à Mettray. En remontant dans le temps, je me suis rendu compte qu'en 1839, cette colonie ne ressemblait en rien à un bagne, mais qu'elle était une vraie réussite.

 

Le conférencier

Le conférencier

Il fait part de l'évolution qui s'est opérée au fil du temps sur la façon dont on percevait un enfant autrefois. À la Révolution on commence à se préoccuper des mineurs délinquants que l’on traite comme des adultes : tribunal, maison de correction (peu nombreuses) ou prison. Pour les jeunes désœuvrés, début de l’exode rural, la délinquance augmente et amène la construction de la prison « La Petite Roquette» en 1836. On y place des enfants âgés de 7 à 20 ans. Certains se préoccupent de ces jeunes délinquants et cherchent des solutions plus adaptées. En 1865, l’impératrice Eugénie de Montijo va visiter cette prison et en sort horrifiée. Les jeunes n’y seront plus internés et elle sera réservée aux femmes. C’est ce climat qui va amener la colonie agricole et pénitentiaire de Mettray.

Frédéric-Auguste Demetz, avocat puis magistrat à la cour de Paris est perturbé par ce qui se passe au niveau de ces enfants. Il va voir le vicomte  Louis-Hermann de Brétignères de Courteil, propriétaire de 700 ha à Mettray. Ils vont ensemble sur les lieux et imaginent un projet de construction pour recueillir ces enfants. Le projet est confié à un architecte. M. Demetz voyage pendant 2 années un peu partout dans le monde pour se documenter sur le sujet qui le préoccupe et il en revient persuadé qu’il faut ramener la délinquance à la terre ! En 1839, il crée une société privée « La Paternelle » qui devient un modèle pour plusieurs constructions.

 

 

 

La colonie de Mettray où les gens venaient se promener le dimanche

La colonie de Mettray où les gens venaient se promener le dimanche

Les colons étaient regroupés en "familles" avec un chef. Chaque dimanche, toutes les familles étaient réunies pour la remise du drapeau à celle qui avait été la plus méritante de la semaine !

À l'intérieur de la colonie, les colons recevaient un enseignement sur place. Ceux issus de milieux bourgeois avaient droit à un enseignement individuel !

Mais, en 1846, M; Demetz décède. Son remplaçant va rapidement modifier le fonctionnement. Les contremaîtres sont supprimés. L'administration pénitentiaire change son implication.

Un colon devenu célèbre, Jean Genest, a séjourné 8 ans à Mettray. Sa faute, avoir voyagé dans un train sans billet ! Après Mettray, il fut emprisonné à la Santé.

Peu à peu, les principes de Demetz qui avait fait de Mettray une colonie exemplaire, sont abandonnés. Les colons tentent de s'évader et les réprimandes sont terribles. Il y a des morts. C'est la période noire de la colonie !

C'est alors l'arrivée d'Albert Londres qui va voir comment cela se passe à Cayenne. Puis, Alexis Danan, journaliste met en ligne de mire les bagnes d'enfants dont celui de Mettray.

Des révoltes éclatent un peu partout dans ces endroits. "Le drame de l'enfance maltraitée m'a pourri la vie" confie le conférencier.

Le conférencier présente un de ses livres

Le conférencier présente un de ses livres

En 1939, pour Mettray, c'est la fin de l'épisode "colonie".

En 1937, l'armée française s'installe sur le site et est rapidement remplacée par l'armée allemande.

En 1957, c'est un IM pro qui s'installe dans les locaux et remplace la colonie. C'est maintenant un ITEP (Institut Thérapeutique et Psychologique) qui prend en charge des jeunes, adolescents ou adultes, présentant des troubles psychologiques et les forme à différents métiers.

La  maison "Paternelle" qui avait à une certaine époque perdu les valeurs inculquées par son fondateur est devenue une association qui a œuvré à sa réhabilitation et redonné vie à ce lieu. Elle vient de changer de nom pour devenir "Atouts et Perspectives", tout  un symbole ! Elle propose de nombreuses animations sur le site de Mettray.

La conférence achevée, de nombreux échanges eurent lieu avec le public. Puis, la soirée se termina par une séquence "dédicaces" et le verre de l'amitié offert par l'association.

 

 

Séquence dédicaces
Séquence dédicaces

Séquence dédicaces

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2 décembre 2022 5 02 /12 /décembre /2022 19:59

En ce premier vendredi de décembre, malgré une météo plutôt froide, de nombreuses personnes étaient réunies à l’école Pierre Robert de Saint-Paterne-Racan à l’invitation de la municipalité et des DDEN d’Indre-et-Loire, pour planter un « Arbre de la Laïcité » en présence des enfants et de leurs enseignantes.

Certains peuvent se demander : « un Arbre de la Laïcité, qu’est-ce que cela représente ? »

Voici un petit historique pour répondre à certaines interrogations.

L'Arbre de la Laïcité est un arbre planté en France pour célébrer l'anniversaire de la Loi de séparation des Églises et de l'État

Le premier Arbre de la Laïcité a été planté le  à Créon(33) d'après une idée et sur l'initiative de Guy George,  instituteur syndicaliste. Depuis cette date, un tel arbre est planté à l'initiative de maires mais aussi d'organisations laïques avec le soutien des responsables locaux, au cours d'une cérémonie officielle comme c’est le cas aujourd’hui.

Les Arbres de la Laïcité s’inspirent des Arbres de la Liberté, plantés en grand nombre lors de la Révolution Française puis de la Révolution de 1848.

© wikipedia Guy George
© wikipedia Guy George

© wikipedia Guy George

La cérémonie saint-paternoise

L’arbre choisi, un beau chêne vert de 3 m de haut, trône au centre de la cour pour que chaque participant puisse sans être gêné prendre place tout autour. Les enfants des quatre classes se positionnent puis les adultes les rejoignent.

Les enfants bien disciplinés
Les enfants bien disciplinés
Les enfants bien disciplinés

Les enfants bien disciplinés

Éric Lapleau, maire de la commune, s’adresse tout d’abord aux enfants en leur rappelant le rôle important que jouent les arbres au niveau de notre planète. Il leur signale que cet Arbre de la Laïcité trouvera sa place définitive avec eux lors de l’aménagement de la cour de l’école qui sera revue et végétalisée à l’issue des discussions en cours auxquelles ils sont associés.

Très simplement, il leur explique le sens du mot « Laïcité » en évoquant les différentes religions et édifices qui leur sont associés en précisant que chacun est libre de pratiquer ou non une religion, que cela reste du domaine privé et que l’on doit respecter le choix des personnes et leur indépendance. L’école de la République apprend aux enfants ce respect des autres en restant neutre et discret sur sa vie privée.

Ce fut ensuite la directrice de l’école, Mme Alice Pétron qui prononça quelques mots en lien avec la laïcité, thème abordé en classe, qui prône la tolérance, l’acceptation de tout le monde,  le bannissement des insultes et le respect de tous. La laïcité est vécue tous les jours dans l’école avec le respect des règles établies.

Puis, André Sehmer, président de l’Union Départementale des Délégués de l’Éducation Nationale d’Indre-et-Loire, prit la parole en insistant sur la raison de cette cérémonie. « Nous sommes réunis pour planter un Arbre de la Laïcité. Je me réjouis d’être présent ici en tant que représentant des DDEN. Ce sont eux qui ont eu l’idée de renouveler ces cérémonies. Vous avez choisi de planter un chêne vert, c’est un arbre résistant tant au froid qu’à la sécheresse. Il a une durée de vie assez longue donc on peut espérer qu’il sera là pour de longues années. »

Il mentionna la loi de 1905 qui instaura la séparation des églises et de l’état et rappela qu’il faut rester très vigilants et prendre garde à ceux qui veulent « nettoyer » cette loi. Comme l’a dit si justement Berthold Brecht : "Celui qui se bat peut perdre mais celui qui ne se bat pas a déjà perdu !" À méditer…

Moment des discours
Moment des discours
Moment des discours

Moment des discours

Les discours achevés, des enfants de chacune des quatre classes munis de leur arrosoir allèrent verser le contenu au pied du chêne. C’est sûr qu’il sera très choyé en attendant sa place définitive dans une cour d’école entièrement repensée.

 

L'arrosage !
L'arrosage !

L'arrosage !

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1 décembre 2022 4 01 /12 /décembre /2022 11:08
Saint-Christophe-sur-le-Nais : La conférence aura bien lieu !

Notre conférencier étant rétabli, la conférence aura bien lieu à

l'espace socioculturel "le Foyer", à 20 h 30, le jeudi 8 décembre.

L'entrée est gratuite.

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22 novembre 2022 2 22 /11 /novembre /2022 17:24
L'heure reste inchangée

L'heure reste inchangée

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18 novembre 2022 5 18 /11 /novembre /2022 09:58
Saint-Christophe-sur-le-Nais ; Prochaine séance de cinéma
Saint-Christophe-sur-le-Nais ; Prochaine séance de cinéma
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10 novembre 2022 4 10 /11 /novembre /2022 18:34
Saint-Christophe-sur-le-Nais : Histoire et Patrimoine : Conférence sur la colonie pénitentiaire de Mettray

L'association Histoire et Patrimoine organise une conférence intitulée « la colonie agricole et pénitentiaire de Mettray, 1839-1937 ». Le conférencier, Jean-Michel Sieklucki, avocat pénaliste, a été professeur à l'école des avocats de Poitiers. Également auteur d'essais et de romans touchant le monde judiciaire, il s'attachera à présenter de manière accessible l'histoire de cette institution aussi (mal) connue des Sarthois que des Tourangeaux que fut la colonie de Mettray.

C'est en 1839 qu'a été créée à Mettray une colonie agricole et pénitentiaire : une alternative à la prison pour les “enfants perdus”, un modèle humaniste qui, entre les deux guerres, aura la triste réputation de bagne d'enfants.

Saint-Christophe-sur-le-Nais : Histoire et Patrimoine : Conférence sur la colonie pénitentiaire de Mettray

Sur le plan pratique :

Conférence présentée le vendredi 25 novembre, à 20h30, à la salle socio-culturelle du Foyer de Saint-Christophe-sur-le-Nais, 2 rue des Rabines. Le conférencier dédicacera son livre « La colonie de Mettray, lumière et ombre » après sa communication. Entrée libre et gratuite. Renseignements au 02 47 29 33 18.

Saint-Christophe-sur-le-Nais : Histoire et Patrimoine : Conférence sur la colonie pénitentiaire de Mettray
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Présentation

  • : Le blog de ROYER Monique
  • : L'actualité communale de St Christophe et des communes environnantes. La vie des associations par leurs manifestations. Et la description de mes coups de cœur.
  • Contact

Profil

  • ROYER Monique
  • Retraitée de l'Éducation Nationale, restée très active, aime parler et faire parler de ma commune de résidence et faire partager mes diverses découvertes.
  • Retraitée de l'Éducation Nationale, restée très active, aime parler et faire parler de ma commune de résidence et faire partager mes diverses découvertes.

Présentation du village

Bienvenue à Saint-Christophe-sur-le-Nais

L'histoire de St Christophe commence aux environs de l'an mil. A cette époque, les seigneurs d'Alluye y établissent une forteresse (motte féodale) visible dans l'enceinte du cimetière. Au XIe ou XIIe siècle, un donjon en pierres est alors construit et ses ruines témoignent de l'histoire du village.

 

Ce dépliant, disponible en mairie, permet de visiter la cité et de découvrir le riche passé de notre commune.
Ci-dessous, le coeur du village, la place Jehan d'Alluye.
 


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