Châtaignes et bernache furent bien appréciées.
Vendredi soir, l’association « Autour de la collégiale » avait convié tous ses amis à la dernière manifestation de la saison, l’incontournable soirée contes dans le cadre du cavier de Gué Luneau. Tous les ingrédients étaient réunis pour que cette soirée soit une réussite : une belle météo, une bonne récolte de châtaignes grillées à point et bien moelleuses, une bernache gouleyante pour faire patienter le nombreux public et …Fabienne Avisseau, la conteuse par excellence.
Une fois les personnes présentes rassasiées par les bons produits offerts par l’association, Didier Descloux, le président, invita chacun à s’installer dans la cave et en quelques mots remercia toutes les personnes venues assister à la soirée, Gérard Tondereau pour la mise à disposition de la cave, et après avoir souhaité une bonne soirée à tous, il laissa la place à Fabienne Avisseau.
Qui est donc Fabienne Avisseau ?
Après une carrière d'assistante sociale puis de professeur des écoles (métiers où la parole est outil de base), Fabienne Avisseau a développé son activité de conteuse.
Ainsi, elle se produit dans des lieux très variés : scènes rurales, bibliothèques, librairies, résidences seniors, écoles, collèges, spectacles privés... Elle y raconte, parfois accompagnée de son orgue de Barbarie, des récits mythologiques, des contes merveilleux, facétieux, de sagesse, et des contes pour enfants.
Pas de chichis, un décor dépouillé se limitant à un rideau rouge pour fond de scène, une petite table avec un bel orgue de Barbarie et, au pied de la table, une photo de mariage du début du siècle dernier prise en Beauce.
De décor, elle n’en a pas besoin. D’entrée de scène, avec son orgue de Barbarie, elle crée l’ambiance de la soirée qu’elle va faire vivre aux spectateurs, en l’occurrence une veillée de fin de « batterie » comme on disait alors, il y a un bon siècle de cela une fois le travail des moissons accompli. Tous les participants du patron à l’ouvrier venu de Bretagne pour ces travaux champêtres bien propres et revêtus de leurs plus beaux habits participaient à la fête : un bon repas et des histoires, beaucoup d’histoires racontées par les uns ou les autres. Il y avait des spécialistes pour cela.
Les gestes et les expressions du visage ajoutés à la voix suffisent pour créer le décor.
Mais, me direz-vous, comment sans décor peut-on mettre le public dans l’ambiance de l’histoire contée ?
Avec Fabienne Avisseau, pas besoin de décor. Il suffit de la regarder et de l’écouter. Sa voix, ses yeux, ses gestes, suffisent à créer le décor. Sa main qui s’élève… et on peut, comme elle, suivre le vol des oiseaux. Son sourire qui se fige, ses yeux qui s’embuent, quelques secondes de tristesse gagnent l’ensemble du public notamment au récit de Philémon et Baucis ou celui de Jean de Calais…
Tout au long de l’heure et demie passée en sa compagnie à écouter les nombreux contes qui s’enchaînèrent sans temps mort, les 75 personnes présentes dans la cave sont restées suspendues aux lèvres de la conteuse. Que ce soit l’histoire de la petite Mariette et du Teuz, du Roi et de son conseiller dont la formule de sagesse était invariablement : « Tout mal peut cacher un bien !», de Jean de Calais ou pour finir, d’un petit récit extrait de la mythologie, la conteuse a su tenir son public en haleine et le faire vibrer à son rythme.
Ce qu’il faut savoir, c’est que la conteuse, ces histoires c’est sa grand-mère, Marie Gaillard, qui les lui a racontées et, de génération en génération, elles continuent de vivre car c’est un patrimoine qu’il faut conserver.
Alors, en conclusion, laissons le mot de la fin à Fabienne Avisseau : « Un jour, Marie Gaillard est partie mais ses histoires sont restées ! » Souhaitons qu’elles fassent encore longtemps le bonheur de ceux qui aiment les écouter.
Merci à l’association « Autour de la collégiale » pour la qualité des spectacles qu’elle propose chaque année à des prix tout à fait corrects.
commenter cet article …