Vue du public
Comme d’habitude, au moins 80 passionnés d’histoire locale étaient bien au rendez-vous pour cette nouvelle réunion malgré une météo hivernale. Une petite nouveauté les attendait dès l’entrée dans la salle des Récollets. Une longue table était recouverte des fameux cahiers du club, cahiers qui rassemblent chaque année, les conférences proposées au cours de la saison. Effectivement, en faisant un peu de rangement dans les archives du club, le président, Michel Benoit, assisté de personnes du CA (conseil d’administration), ont recensé ces cahiers qui sont maintenant proposés aux personnes intéressées à condition qu’elles soient adhérentes de l’association.
Après ce temps d’échanges et la finalisation de l’installation pour les intervenantes, chacun regagna sa place et Michel Benoit prit le micro pour rappeler aux personnes qui ne l’auraient pas fait de récupérer leur carte d’adhérent et leur cahier des exposés 2024.
Ces préliminaires terminés, la soirée put commencer. Deux conférences étaient au programme de la soirée : « Naissance du quartier et de l’avenue de la gare » par Dany Benoit et « À l’orée de la forêt de Bercé vécut Pierre Donadio, peintre international » par Véronique Papillon.
Naissance du quartier et de l’avenue de la gare
C’est avec un plan situant le secteur de la ville concerné par son sujet, que Dany Benoit commence sa causerie par quelques remarques importantes pour la compréhension par le public des changements et répercussions que l’arrivée du train en 1858 engendrerait sur le développement de la ville.
Pour cela, un nouveau quartier a dû être aménagé ainsi qu’une avenue pour relier ce quartier à la ville.
Dany, la conférencière commente le plan
Petit historique :
-Avant l’arrivée du train, au milieu du 19e siècle, il n’y avait rien dans la vallée de l’Ire alors que c’était une zone proche de la ville, plate, facile d’accès. La raison ? C’était une zone marécageuse et inondable. Les inondations étaient un problème récurrent. Avec l’arrivée du train, en 1858, le remblai de la voie ferrée a barré le lit majeur de l’Ire et les inondations se sont multipliées.
Il n’y avait que 2 manoirs, le Grand Goulard (il ne reste que la base) et les Lizardières, face à face, un peu en hauteur à cause des inondations. Ces manoirs, très anciens, étaient des fiefs du château de Château du Loir.
Les problèmes qui vont se poser à la ville :
-Construire un axe pour relier la gare à la ville
-Assécher la zone marécageuse qu’est la vallée de l’Ire, maitriser la rivière, la canaliser
-S’entendre avec les communes voisines, surtout Luceau et Vouvray qui se rejoignaient dans la vallée, l’Ire étant la limite entre les 2 communes. Certaines parties de Vouvray seront rattachées à Château dès 1851 mais ce sera plus compliqué pour Luceau qui refuse le rattachement qui ne se fera qu’en 1883.
La gare fut inaugurée en 1886 « sous un soleil sénégalais » précisa Le Petit Courrier de l’époque !
La compagnie Paris-Orléans va exploiter la 1ière ligne le Mans-Tours.
La guerre de 1870 va interrompre les projets et les travaux.
Les manoirs cités ci-dessus
C’est surtout entre 1880 et 1910 que l’avenue de la gare sera aménagée et la plupart des maisons construites.
En 1886, une ligne d’Etat, Paris Bordeaux va être inaugurée. Elle conduit les habitants directement à Paris ou au bord de la mer (Royan). Château devient un carrefour ferroviaire. 55 à 65 trains par jour.
On construit la Rotonde. À cette période, on parle de 600 agents et leurs familles. La population de Château passe de 2800 habitants en 1876 à 4300, 20 ans plus tard. Donc, problème de logement ! On construit des cités pour loger les cheminots : cité Baïhaut, cité Carnot, cité Nourry.
Quelques vues du quartier de la gare
Dans l’avenue de la gare devenue Avenue Jean Jaurès en 1926, on trouve une grande diversité dans les activités, les métiers et l’architecture. Une vraie mixité sociale se met en place.
Dans les années 1950, le quartier de la gare devient un quartier industriel. Plusieurs usines s’y installent. Aujourd’hui, il ne reste qu’Amada (anciennement Promecam).
Actuellement, l’avenue présente un autre visage. Petits commerces et usines ont disparu. Le trafic de la gare est réduit. Ainsi va l’évolution d’une ville.
À l’orée de la forêt de Bercé vécut Pierre Donadio, peintre international
Pierre Donadio, artiste peintre, est né en 1924 à Paris. Son grand-père est Italien, natif de Naples.
Peindre, passion depuis sa jeunesse associée à son activité professionnelle de « designer ». Il a travaillé pour une entreprise de Nantes (Bilvaleau) où il concevait des façades de magasins puis il s’est installé à son compte au Mans. Il a également conçu des canapés et fauteuils pour l’entreprise Pelletey du Lude.
Il a vécu plus de 30 ans à Saint Vincent du Lorouër.
Quelques œuvres de Pierre Donadio
Il a parcouru l’Asie, l’Amérique latine, la Polynésie souvent accompagné par le sculpteur Paul Belmondo ! Il est « peintre expressionniste » et possède une grande maitrise des coloris. Il n’est pas motivé par les paysages. Il préfère les visages. Il a remporté de nombreux prix, au départ au niveau régional dans les années 70, puis à Deauville,… à la Galerie du cercle St Louis à Paris où il s’est vu décerné le PRIX NATIONAL « SIGNATURES » : la plus belle récompense que peut espérer un artiste au cours de sa carrière. Il a exposé à New-York, Lima (Pérou) et à Mexico.
C’est dans le sud de la France qu’il décéda en 2012 en laissant de très nombreuses œuvres.
À l'issue de cet exposé qui marquait la fin de la réunion, de chaleureux applaudissements remercièrent les conférencières pour la qualité de leur travail et de leur présentation.
Prochaine réunion du club le 29 mars prochain.
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