Tout a commencé avec l’achat, au début des années 2000, d’une carte postale de Saint-Christophe-sur-le-Nais intitulée « La villa des Chardonnerets » par Lionel Royer. Collectionneur des cartes postales de cette commune, il en possède environ 400.
Première interrogation, « Où peut bien se trouver cette villa sur la commune ? » La photo montre un beau jardin avec des personnages et une vue sur la campagne.
Certaines maisons connues ont bien à une certaine époque, le début du XXe siècle, étaient affublées du nom de villa : la villa des hirondelles, la villa des lierres… mais la villa des chardonnerets, mystère.
Ne trouvant aucune réponse plausible, un doute s’est immiscé dans l’esprit des chercheurs : « La vue sur cette carte postale a-t-elle vraiment été prise dans le village de Saint-Christophe-sur-le-Nais ? »
Le temps passe et rien de nouveau ne vient étayer les différentes suppositions émises par les « fins limiers » d’Histoire et Patrimoine.
Laissons encore passer plusieurs mois. Pendant ce temps, même si « la Villa des Chardonnerets » n’est plus à l’ordre du jour, certains restent sur leur faim et des idées commencent à germer dans certains esprits.
C’est alors qu’est venue l’idée de s’intéresser à la correspondance au dos de cette carte. Elle fut écrite en 1911 par C. Mathy. Un autre collectionneur, natif de Saint-Christophe, Jean-Jacques Fillault, vint à la rescousse et proposa deux autres cartes écrites par cette C. Mathy en 1911 et 1909.
Correspondances écrites par Caroline Mathy
Qui était cette personne et où résidait-elle dans la commune ?
Recherche dans les recensements, pas de traces. Spécialistes en recherches généalogiques, Michel et Claudie arrivent à trouver un Jules Mathy, originaire de Belgique et de la région de Douai, famille de négociants. Ce personnage est décédé le 19-12-1916 à … Saint-Christophe-sur-le-Nais !
Première conclusion qui s’impose, cette «Villa des Chardonnerets » a bien existé dans la commune mais où ?
Poursuivons les recherches dans la généalogie de Jules Mathy. En 1901, à Douai, il épousa en secondes noces Caroline Beghin, la fameuse C. Mathy, signataire de la carte postale. Et, qu’apprend-on de plus dans l’acte de mariage de ces deux personnes ? Eugène Hilarion était présent au mariage en tant qu’ami des époux !
Mais alors, si nous affinons un peu cette histoire, sachant que le bienfaiteur communal avait acheté plusieurs maisons sur la commune, les époux Mathy ne se trouveraient-ils pas tout simplement en villégiature dans une des propriétés de leur ami ?
Et, cerise sur le gâteau, les personnages photographiés autour des tables ne seraient-ils pas, tout simplement, le couple Mathy, Eugène Hilarion et sa gouvernante, Mme Grange ?
Reprenons la carte postale et essayons d’affiner un peu plus les détails qui pourraient permettre de situer cette « Villa » !
Voici quelques repères : de grands arbres en arrière plan, la rivière à proximité, la ligne de chemin de fer, une petite construction sur la gauche et dans le lointain un pignon de maison assez haut.
Nos Sherlock Holmes locaux arrivent au terme de leur recherche. Il ne reste plus qu’à vérifier si le pignon est bien celui auquel ils pensent et cette énigme sera enfin résolue. La « Villa des Chardonnerets » est enfin démasquée, le bief passe au bout du jardin !
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