Quel plaisir pour l’association christophorienne de pouvoir enfin renouer avec ses activités habituelles. Samedi soir, c’est donc une soixantaine de personnes qui s’est retrouvée sur le parking de la salle socioculturelle « Le Foyer » pour découvrir ou redécouvrir quelques trésors cachés de la commune.
Avant le départ
Avant le départ, Philippe Larus, le président, rappela en quelques mots les différents thèmes retenus lors des 16 précédentes promenades crépusculaires et mentionna que les éditions « Sur les lieux du crime » débouchèrent sur la réalisation du second livre d’Histoire et Patrimoine, livre qui reçut en 2017, le premier prix de la catégorie culture, remis par le Crédit Agricole Touraine Poitou.
La montée des Ruettes
Après les quelques recommandations d’usage question sécurité lors des déplacements dans le bourg, la petite troupe se mit en route. Pour éviter les axes à circulation plus importante, c’est par les Ruettes, ancien chemin de ronde, que les participants regagnèrent la première halte prévue, bien ombragée, ce qui était très agréable par cette chaleur encore assez forte, en bordure d’un verger, face au cimetière et à sa motte féodale.
Première halte à l'ombre
C’est là que Fabrice donna lecture d’un texte écrit en 1891 par le curé Minguet, texte qui décrit le village de Saint-Christophe sous des aspects très élogieux quant à ses nombreux châteaux, sa vallée verdoyante, ses coteaux couverts de vigne, ses maisons en pierres calcaires et ses nombreuses cavités qui lui donnent tant de charme.
Dans la cave communale
Ensuite, direction la rue du Vieux Château, qui ne fut tracée qu’en 1860, où se situent des caves communales servant actuellement à entreposer du matériel pour les agents techniques. Là, ce fut au tour de Lionel de fournir quelques explications sur ce site mais aussi un peu de géologie.
« Le village de Saint-Christophe, comme vous pouvez le constater, est construit sur du calcaire turonien, assez facile à creuser. Sur la commune, il y a de très nombreuses cavités, anciennes habitations troglodytiques ou simples caves ayant servi au temps où les coteaux étaient couverts de vignes. Sur le territoire communal, on compte près de 1000 cavités, quasiment autant que d’habitants ! Et, c’est ce matériau qui fait que nous sommes ici pour vous dévoiler une curiosité : l’existence d’une ponne ! Nous nous trouvons à proximité du donjon féodal. Dans le secteur, il reste 2 autres ponnes. Ce sont des silos, comme des grandes jarres creusées dans la pierre, où l’on engrangeait les céréales en les versant à l’intérieur par une ouverture située sur le dessus et que l’on refermait avec un couvercle. Elles étaient très utilisées au Moyen Âge. Il faut savoir que Saint-Christophe avait combattu contre les Anglais ! Lors de travaux, celle d’ici a été coupée dans sa longueur mais son orifice est encore bien visible. Pour rappeler la vocation viticole de ces caves relativement récentes, un pressoir se trouve dans l’une des cavités. »
Après que l’ensemble des visiteurs eut pu découvrir les curiosités présentes sur ce site, le groupe fut partagé en deux pour aller découvrir des jardins particuliers, invisibles de la rue.
Le jardin «Le soin fertile » de Matthias Mégret.
Matthias est concepteur de jardins thérapeutiques. Son jardin est composé de plusieurs modules ayant chacun des végétations différentes mais aussi des aires de repos et des passages faisant dresser l’oreille. En déambulant parmi ces modules, les différents sens que sont le toucher, la vue, l’odorat, l’ouïe et le goût sont en éveil. Il y règne une atmosphère reposante ! Son jardin sert à la formation de personnes travaillant avec des enfants ou des adultes handicapés qui ont besoin de ce contact quasi permanent avec la nature pour se sentir bien. Il a déjà installé plusieurs jardins de ce type à proximité d’IME ou d’EHPAD. Un projet serait en cours sur la commune…
Le jardin de Matthias
Après le jardin de Matthias, c’est celui de Philippe et Dominique qui nous accueille.
Dans le jardin de Philippe
Autre jardin, autre style avec une longue histoire liée à la maison et aux abords du site. Tout d’abord, le nom de la rue « Chaude » appelée autrefois « rue de la place à l’église » ! L’appellation « Rue Chaude » a donné lieu à diverses suppositions : cabarets, maisons closes, … Mais , d’après Gendron, spécialiste des noms de lieux-dits, ce pourrait être lié à la situation géographique : "Une rue bien exposée, protégée du froid par des murs…" Ce qui est assez intéressant sur ce site, ce sont les différents propriétaires qui y ont vécu.
Elle a abrité plusieurs maires dont Léon Brossard, souvent mis en scènes dans des saynètes interprétées lors de précédentes promenades crépusculaires et plusieurs médecins dont le docteur Cuvier. Et, dans le jardin, parmi les visiteurs, se trouvaient 3 enfants du docteur Cuvier, dont 2 étaient nés dans cette maison : Philippe en 1932, Françoise en 1933. Leur sœur, Anne-Marie, est née dans la maison des médecins sur la place où leur père s’est installé par la suite. Ils n’étaient jamais revenus dans ce lieu depuis leur enfance ! La maison et le jardin sont entourés par les murs des ateliers de l’entreprise « Extase » qui confectionnait des sous-vêtements féminins. Après une délocalisation à Saint-Paterne, elle a cessé son activité.
À l'Auberdière
Pour terminer la soirée, c’est à l’Auberdière que tout le monde s’est retrouvé.
Claudie, propriétaire des lieux donna de nombreux renseignements sur la maison dont les parties les plus anciennes remonteraient au XIVe siècle. Elle emmena les curieux à l’intérieur des nombreuses cavités dont certaines avaient servi de carrières de pierre et plus récemment pour abriter des tonneaux où vieillissait le vin venant des vignes situées sur le coteau au-dessus.
Claudie donne des explications sur sa propriété
Ce que l’on voit de l’Auberdière faisait partie d’un fief très important comprenant plusieurs hectares de terre comme en témoigne l’original pigeonnier visible dans la falaise au-dessus de cavités habitées autrefois. L’une d’entre elle a abrité un moine !
Et, dans ce cadre très agréable, pour terminer l’animation, quatre membres du CA de l’association avaient préparé une saynète à partir d’un texte écrit par Raphaël Blanchard, éminent médecin natif de la commune à la fin du XIXe siècle et très attaché aux traditions ancestrales et populaires. Ce texte raconte comment autrefois, dans les villages, les personnes par des prières et autres simagrées, soignaient même par procuration, certains maux en utilisant les pouvoirs que l’on attribuait à certains saints …
Les acteurs pendant leur prestation
La recette utilisée dans cette affaire « La bougie de la mère Bignon » ne s’est pas avérée très efficace !
Le verre de l'amitié
Pour clore cette très sympathique soirée, chacun fut invité à partager le verre de l’amitié et pour une vingtaine d’entre eux c’est un pique-nique tiré du sac qui acheva ce moment de retrouvailles !
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