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2 mai 2009 6 02 /05 /mai /2009 10:30

Vendredi 1er mai, à 18 heures, salle de l'Orangerie, à Château-la-Vallière, l'association "Histoire et Culture" accueillait un public nombreux pour écouter le conférencier, Fabrice Mauclair, enfant de Saint-Christophe-sur-le-Nais et vice-président de l'association "Histoire et Patrimoine", parler de l'incendie qui ravagea la ville de Château-la-Vallière le 15 avril 1700.

Madame Rohart, présidente de l'association "Histoire et culture" souhaite la bienvenue au public pendant que Fabrice, fait ses derniers préparatifs.

Une salle bien remplie.
Tous les renseignements consignés dans le procès verbal de l'incendie de Châteaux, en date du 19 avril 1700, soient quatre jours après le drame, permettent de mesurer l'ampleur des dégâts. Il fut établi par "Pierre Godeau, avocat en parlement et ci-devant ès Conseils d'état et privé du roi, bailli-sénéchal, juge ducal civil et criminel du Duché-Pairie de la Vallière" grâce aux dires du sieur Alizart, procureur général fiscal de ce duché qui déclara :"Vu l'incendie général et malheureux de toutes les maisons, provisions, meubles, titres, papiers et autres effets..."









Fabrice situe le bourg de Châteaux, situé alors en Anjou.















A l'époque, Château-la-Vallière n'était qu'un petit bourg rural, comptant environ 150 habitants dans sa partie agglomérée et 450 habitants pour la totalité de son territoire. C'était une seigneurie dépendant du duché-pairie de la Vallière.
Ce petit bourg était très actif. Outre son activité artisanale, il était le siège de la justice, possédait un tribunal, une prison situés dans le même bâtiment que la halle où se tenait un marché hebdomadaire le lundi plus 5 foires annuelles. Il y avait un chirurgien et deux soeurs de la Charité, détachées de l'hopital de Lublé et chargées de dispenser des soins et de faire l'école aux filles.
Parmi les activités artisanales, on pouvait noter la présence d'une forge, à proximité du quartier de Basse-Bretagne, près du lac. Grâce aux documents retrouvés, il est prouvé que l'incendie s'est déclaré aux maisons des forges. Il est mentionné :"
Nous avons remarqué que ledit incendie a commencé à 3 ou 4 mètres du pignon qui est au bout desdites maisons...le feu s'est étendu jusqu'à l'autre bout de ladite maison, du côté de l'église....les béluettes (étincelles) ont monté par l'impétuosité des vents jusqu'au sommet de la pointe du clocher.... en un instant le coq et la croix sont tombés par terre....en moins d'une heure, l'église s'est trouvée embrasée et consommée (sic) avec tous les autels, bancs et menuiserie jusqu'aux cloches qui sont tombées fondues au nombre de trois en différents endroits...ensuite, le feu s'est répandu comme un cours d'eau jusqu'au bout de la rue sans y laisser qu'une seule maison vers le milieu (celle du maître de forge) ...mais finalement, celle-là et vingt-huit autres de ladite rue ont souffert le même désastre ; et sur la droite de ladite même rue, les vingt maisons ont subi le même sort....au bout de laquelle les halles, le palais et les prisons ont suivi le même sort....puis le feu s'est étendu sur les deux parties à droite et à gauche d'une rue qui va du Lude à Tours où il a consommé vingt maisons..."

On peut remarquer sur cette carte la taille du bourg et ses nombreux lieux dits.

Cette catastrophe entraîna beaucoup de misères. Si l'on ne dénombra heureusement aucun mort, beaucoup se retrouvèrent sans logis et totalement démunis. Une centaine de bâtiments furent détruits dont, en plus de l'église, la halle, le siège de la justice, la prison et nombre de belles demeures appartenant à 25 propriétaires.
Le bourg perdit une partie de ses habitants qui allèrent se réfugier dans la famille et dans des communes circonvoisines. Malgré cela, la justice continua.
Il fallut songer à reconstruire très rapidement et pour cela des aides furent demandées au Marquis de la Vallière qui autorisa des coupes d'arbres dans ses bois. Louise de la Vallière et sa fille, la princesse de Conti apportèrent vraisemblablement leur contribution.
Le roi Louis XIV, lui-même, consentit à l'époque une réduction d'impôts. Pas de "taille" à payer pour les 25 propriétaires touchés par l'incendie sur les années 1699 et 1700, puis de 1701 à 1706, une redevance de 5 sols par an seulement.
L'église fut restaurée en deux ans, un bâtiment pour la justice et les prisons fut terminé en 1703, indépendant des halles qui elles furent reconstruites à l'emplacement initial en 1704.
Un document de l'époque donne de nombreuses précisions sur la reconstruction des différents bâtiments et permet de situer quelques unes des demeures qui se trouvaient sur le passage de l'incendie.




















Après sa conférence très applaudie, Fabrice répond aux questions de l'auditoire.




















Malgré la date qui semblait peu propice à ce genre de manifestation, cette conférence connut un beau succès. Il faut dire que le conférencier est un expert en la matière, connaît parfaitement son sujet et sait captiver son auditoire. Une soirée très agréable et très instructive sur le plan local.

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