Le bâtiment lors des travaux
Samedi, en fin de matinée, une animation inhabituelle régnait aux environs de la mairie et la rue de la gare était sous haute surveillance par un nombre impressionnant de gendarmes des brigades d’alentour.
Il faut dire que des personnalités d’importance étaient attendues : M. le Préfet, une secrétaire d’état, un député, des représentants du conseil régional et du conseil général, la directrice de la CAF et de nombreux élus du territoire pour un évènement exceptionnel : l’inauguration du CLSH de Saint-Paterne-Racan (Centre de loisirs sans hébergement).
Vers 11 heures, les premiers hôtes attendus commencèrent à arriver et M. Zamarlik, maire de St Paterne, ceint de son écharpe tricolore, leur souhaitait la bienvenue en insistant toujours sur la situation en zone rurale du territoire et des nombreuses démarches à faire pour que les habitants puissent accéder à un mode de vie et à des structures dont les besoins sont identiques à ceux des zones plus favorisées.
Avant de pouvoir pénétrer dans les locaux pour la visite, il a fallu couper le ruban symbolique placé à l’entrée. Claude Greff, secrétaire d’état à la famille et « à la petite enfance » comme elle a tenu à le souligner, se prêta de bonne grâce à cette tradition et distribua des morceaux de ruban à quelques personnes présentes tandis que Philippe Briand, député de la circonscription, en faisait une écharpe à la petit Blandine en lui disant : « Va voir M. Zamarlik et dit lui que maintenant c’est toi le maire ».
Puis tous entrèrent dans le bâtiment qui abrite donc le CLSH mais aussi le RAM de Racan et le REAAP qui fait un gros travail au niveau de la parentalité. Ce regroupement de services présente des avantages pour les familles et permet de mutualiser les équipements intérieurs d’où une économie incontestable.
M. Zamarlik précisa que cette réalisation qui utilise un ancien logement de fonction pour les enseignants se situe à proximité des services communaux, des écoles, de la cantine et de la garderie périscolaire. Martine Chaigneau, vice-présidente du conseil général, rappela : « J’ai été institutrice à Saint-Paterne et j’ai enseigné dans la classe en face mais, à l’époque, je ne pouvais pas voir ce superbe bâtiment. En milieu rural, il faut penser aux familles qui viennent s’installer et aux structures que l’on peut offrir à leurs enfants. »
Ce bâtiment en pierres de taille a servi de base à la construction de salles d’activités avec cloisons mobiles et s’intègre bien avec les constructions traditionnelles de « cœur de village ». Dans la démarche d’Agenda 21, les extensions ont été construites en bois avec isolation phonique et thermique. Le toit est végétalisé afin de tempérer le bâtiment et un chauffe-eau solaire a été installé.
Tout le monde a pu apprécier l’aménagement des différentes salles accueillant les activités des enfants. Un baby-foot a tenté M. Jean-François Delage, nouveau préfet d’Indre-et-Loire, qui échangea quelques passes avec un jeune garçon et tout heureux marqua le but. « Voyez, je n’ai pas perdu la main ».
La visite terminée, un autre moment fort, avant les discours, marqua cette fin de matinée. Ce fut celui où l’on dévoila la plaque apposée sur le mur. À son apparition, les gens se mirent à applaudir et M. Zamarlik dit : « Je vous expliquerai tout à l’heure pourquoi avoir choisi le nom "Le chat vert" »
Lors de son discours, M. le Maire ne manqua pas de remercier toute son équipe et les employés communaux pour le soutien apporté et les travaux réalisés au cours de ce qu’il appelle en souriant « "un vrai parcours du combattant" pour se conformer aux législations et aux réglementations, très nécessaires puisqu’elles permettent d’assurer l’exercice des activités dans les meilleures conditions de sécurité et de tranquillité sous la houlette des services de l’ÉTAT , du CG et avec l’aide de la CAF. » Se tournant vers la sous-secrétaire d’état, il insista sur le fait que « Depuis des années tout le monde parle de simplifications administratives. On veut simplifier, je le rappelle, mais rien n’est fait en ce sens. » et il ajouta en direction de Mme Sylviane Besson, directrice de la CAF : « Mme la Directrice, merci d’apporter votre appui, pour tous les citoyens dans cette noble tâche. »
Ce à quoi elle répondit : « C’est un plaisir pour moi de participer à une inauguration comme celle-ci. Notre but, c’est de pouvoir offrir aux jeunes un lieu pour leur épanouissement, leur éducation, leur apprentissage à la citoyenneté. Sur votre territoire, il y a 450 enfants entre 6 et 11 ans. Il faut songer à un projet novateur pour les jeunes ados qui sont 350 sur votre secteur. Il faut impliquer les parents dans la structure.»
Et Henri Zamarlik de poursuivre « C’est surtout une aventure qui regroupe les efforts de nombreux bénévoles, d’associations, de salariés, d’élus et des administrations, sans oublier les parents et même les enfants. »
Un petit rappel historique nous ramena 20 ans en arrière.
C’est en 1990, que fut créée l’Association avec « Familles Rurales » pour les enfants de 4 à 12 ans. Cette association est née d’une mobilisation collective qui répondait aux besoins ponctuels de garde et de loisirs. Les mamans travaillaient, le territoire était déjà en Zone rurale avec des emplois dans les activités agricoles, pommes et champignons. Ces zones sont devenues plus tard Européennes 5b et maintenant ZRR. Grâce à Mme Brigitte Orgeur, présidente de l’association, un centre de loisirs, ouvert l’été, a commencé à fonctionner. N’oublions pas que le pouvoir d’achat est faible en ZR (zones européennes et ZRR.).
10 ans se passent puis en 2003, l’activité du centre est étendue aux ados, les 13 – 17 ans. En 2004, il connaît un succès fou : les enfants viennent de nombreuses communes voisines. La mairie signe le Contrat Temps Libre avec la CAF et la DDJS. Un partenariat plus étroit est instauré avec la commune et l’association. Le conseil régional participe à la création d’un poste.
Le centre est alors ouvert aux petites vacances. En 2005-2006, avec l’accueil libre des ados au multimédia, inauguré en 2005, une activité communale nouvelle s’instaure. Puis, en 2010, arrive le regroupement et l’activité est reprise par la communauté de communes de Racan pour le fonctionnement, avec plusieurs directeurs M. Rafiq, Mmes Boireau et Guillon.
« Le but, que nous avons toujours recherché, est que les enfants ou les jeunes, suivant l’âge concerné, puissent s’épanouir hors du cercle familial, grandir par leur créativité, non pas seuls mais accompagnés par toute une structure, par tout un personnel qualifié et enthousiaste : directrice, animateurs, durant les petites et grandes vacances et les mercredis, avec une restauration à la cantine toute proche.
Ce projet est donc le fruit d’un partenariat étroit entre la commune, l’État et la CAF pour mettre des locaux adaptés à disposition, les meubler et les entretenir, fournir les moyens des activités, les jeux et accessoires, rémunérer les animateurs avec l’aide de la DDCS, ancienne DDJS et de la CAF.
Je crois que le résultat, vous en conviendrez est particulièrement réussi : des salles grandes et claires, des espaces ouverts et sécurisés, un environnement véritablement privilégié au centre du village utilisant l’ancien logement d’instituteurs construit vers 1900 !!!, pas loin de la salle des fêtes, de la bibliothèque, de l’espace multimédia, du gymnase, du terrain de sports et de la piscine intercommunale qui sert maintenant aux enfants des autres communes.»
M. Villeret, architecte, a marié l’ancien et le neuf, la HQE et les énergies nouvelles. Cet immeuble, Œuvre originale et Travail original, a été présenté lors d’une réunion des architectes de la région centre à Tours pour l’utilisation du bois. « Sur St Paterne, nous nous intéressons depuis des années au développement durable, en particulier, en tant que président du Pays et vis-à-vis de l’Agenda 21 que nous avons commencé dans notre commune. Nous avons plusieurs projets sur le plan communal. »
Mais, le discours avance et nous ne savons toujours pas pourquoi « Le chat vert » ? M. Zamarlik donne enfin la clé de l’énigme !
« Enfin Je tiens mes promesses. Pour revenir à mon propos, en plus d’une architecture originale, bien intégrée dans le paysage et le village, nous lui avons donné un NOM original qui a fait rêver des générations de petits et grands, par sa couleur et pour l’animal.
C’est une façon d’attirer l’attention des enfants, d’avoir leur écoute et de les faire rêver.
Grâce à cela, ils développent leur imagination, brodent. Nous sommes tous de grands enfants aussi. C’est une histoire qui se raconte depuis plus de 30 ans et même des grands-mères y croient dans le pays de Racan !!! .
Le poète Racan fut appelé par Richelieu pour siéger à l’Académie Française, lors de sa création en 1635. Ils avaient un point commun : ils avaient tous deux des chats. Nous, ici, on a Le Chat Vert. C’est tout un symbole et il existe …..On a dévoilé sa silhouette, il y a quelques minutes. Il a séduit des générations d’enfants et de parents aussi. On vient de dévoiler la plaque. Le chat est un animal sage, gentil et utile. Par sa couleur, il nous rappelle que l’écologie doit être au centre de nos préoccupations quotidiennes.
Ce familier animal
Ne fait jamais de mal
Il est très gentil
Toujours très gentil
Comme le chat de Racan
Il est toujours allant
Et souvent ronronnant. »
Après avoir laissé la parole aux différentes personnalités, un verre de l’amitié clôtura cette sympathique manifestation.
Le montant des travaux s'élève à 666 561,68 €.
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